Le dopage par hormone de croissance (hGH) peut se faire en toute impunité et seuls les "athlètes stupides" seront confondus, a mis en garde jeudi sur la BBC le Pr Peter Sönken, professeur britannique d'endicronologie, spécialiste des hGH.
"Comme il n'y a pas de test fiable, ils (ndlr: les athlètes) n'ont pas à s'en faire. Ils doivent juste s'assurer qu'ils ne sont pas attrapés avec le produit dans leur sac", a dit le Pr Sönken, alors que l'Agence mondiale antidopage (AMA) tient son sommet à Madrid, moins de dix mois avant l'ouverture des jeux Olympiques de Pékin.
"Nous ne savons pas combien (ndlr: prennent des hGH) parce qu'il n'y a pas de test fiable pour nous le dire. Tout ce qu'on a, ce sont des on-dit. Et d'après les on-dit, c'est très répandu. Selon les estimations, la plupart des athlètes pensent qu'au moins la moitié de leurs collègues sont dopés", selon le scientifique.
"Les entraîneurs savent exactement combien de temps le produit dopant reste dans l'organisme et ils s'arrangent pour que leurs athlètes soient négatifs au moment des Jeux", selon Peter Sönken qui assure avoir participé à un groupe qui a mis au point un test "cent fois plus efficace" que celui actuellement utilisé.
Le professeur Sönken faisait partie des scientifiques chargés par le Comité international olympique (CIO) de travailler sur la question avant les Jeux de Sydney.
Interrogé par la BBC, le directeur-général de l'AMA, David Howman, s'est montré guère rassurant: "Non seulement c'est (ndlr: les hGH) probablement utilisé en toute impunité, mais c'est associé à d'autres mauvais produits". (AFP)