Si le dopage existe, je tenais quand même à vous faire part de cet article de 2004. Il serait interressant de connaître le dosage de Peireiro....
Une étude menée par le CHU de Grenoble montre que les sportifs sont plus exposés à lasthme.
Sur Paris-Nice cette semaine, il valait mieux ne pas mettre un bronchitique sur un vélo. Les conditions météorologiques frigorifiques de la " Course au soleil " ont dailleurs laissé les bronches de quelques coureurs provisoirement sur le tapis. Bref, ça toussait pas mal dans le peloton. Mais cest un peu une tendance " naturelle " dans le sport.
Deux études, lune suisse et lautre française, présentées en fin dannée dernière au congrès de la Société européenne de pneumologie démontrent en effet que les athlètes de haut niveau dans les sports dendurance développeraient un asthme 144 fois (chiffres de létude suisse - NDLR) plus rapidement quun sujet lambda. Auteur de létude française, Bernard Wuyam, pneumologue et chercheur au laboratoire dexplorations fonctionnelles respiratoires du CHU de Grenoble, dresse un bilan plutôt inquiétant. " Nous avons détecté un asthmatique sur trois dans notre groupe détude (1), alors que le taux dasthmatique au sein de la population française est de lordre de 6 %. " Au total, explique encore Bernard Wuyam, " deux populations de sportifs ont été analysées, un groupe de fondeurs et de bi-athlètes exposés au froid et une population de tri-athlètes (natation, course à pied, vélo) ". Soit 50 sportifs qui ne manquent pas dair au sens propre du terme. De quoi détraquer la machine respiratoire. Bernard Wuyam poursuit : " Chez un sportif de haut niveau, tout le travail demandé aux bronches peut créer un certain nombre de désordres. Ce nest pas tout à fait anodin de ventiler plusieurs heures par jour, chaque jour, des quantités dair très importantes. Surtout, si cet air est irritant, froid, ou sil recèle des éléments allergiques. "
À titre de comparaison, il faut savoir quun être humain au repos ventile de " 8 à 10 litres dair par minute alors quun cycliste dans la montée de lAlpe-dHuez peut ventiler jusquà 200 litres par minute ". Dans ces conditions, le professeur Wuyam montre un peu de clémence pour un peloton cycliste souvent suspecté de jouer les asthmatiques imaginaires. Il explique : " Il y a un coût au fait dhyper ventiler autant, les sportifs ne linventent pas. Dailleurs, on peut reproduire presque expérimentalement le phénomène. Lorsquon hyper ventile des animaux en laboratoire, on arrive à créer une situation qui ressemble beaucoup à lasthme. "
Il serait donc normal que les sportifs cherchent à se soigner. Notamment grâce au salbutamol. Un médicament pourtant pas complètement anodin : " On sait que certains traitements contre lasthme pris à fortes doses peuvent avoir des effets anabolisants ", pointe le professeur Wuyam. Éphémère maillot jaune du Tour 2002, lEspagnol Igor Gonzalez de Galdeano en sait quelque chose. Pour mémoire, le coureur ibérique, maintes fois contrôlé positif au salbutamol sur le territoire français, avait été interdit de participer au dernier Tour de France par le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD). Une décision, valable uniquement en France, qui allait à lencontre des règlements de lUnion cycliste internationale (UCI). En clair, le CPLD estimait que la concentration de salbutamol (1 360 nanogrammes par millilitre durine pour une norme autorisée de 1 000) relevée dans les urines de lEspagnol était incompatible avec le simple traitement de lasthme. À linverse, lUCI admettait lutilisation de salbutamol sur prescription médicale mais sans fixer de taux limite. Une querelle dexperts que tente de trancher Bernard Wuyam : " Pour quune prise de salbutamol soit bénéfique au muscle, il faut au minimum prendre plusieurs milligrammes, voire plusieurs dizaines de milligrammes de cette substance, soit plusieurs dizaines de fois plus que le traitement de lasthme habituel qui se mesure, lui, en microgrammes. " En matière de dopage, tout est en effet affaire de dosage.