Les véhicules les plus polluants, selon les catégories de la vignette Crit'air, pourront être interdits d'accès à Toulouse, à l'intérieur du périphérique, en cas de pic majeur de pollution de l'air cet hiver.
Il faudra bientôt arborer une vignette spéciale, appelée Crit'air, sur votre véhicule, prouvant que celui-ci n'appartient pas aux catégories de véhicules les plus polluants, pour pouvoir circuler en cas de pic de pollution atmosphérique à Toulouse. Le préfet a lancé une concertation sur un projet de «circulation différenciée» comprenant des restrictions de circulation pour les véhicules les plus polluants en cas de pics de pollution de l'air majeurs liés notamment aux particules.
L'idée est carrément d'interdire l'accès de Toulouse, à l'intérieur du périphérique, aux véhicules les plus polluants, automobiles et poids lourds diesel anciens, à compter du deuxième jour de pollution (procédure d'alerte niveau 2). Le périmètre de restriction serait compris à l'intérieur de l'anneau périphérique toulousain, à l'exclusion de celui-ci. Ce projet est «à affiner», selon les services préfectoraux, avec la mairie de Toulouse, les opérateurs de transports, les chambres consulaires, les associations de défense de l'environnement et les associations d'usagers de la route. Les mesures les plus contraignantes seront examinées par un comité d'experts.
Le projet envisage aussi une limitation de vitesse abaissée de 20 km/h en cas de pic de pollution atmosphérique (dès la procédure d'alerte niveau 1), la vitesse ne pouvant descendre en dessous de 70 km/h dans ce schéma.
On sait que la France est dans le collimateur européen depuis sa condamnation par la Cour européenne de justice pour ses dépassements répétés des seuils réglementaires de pollution de l'air. Le Conseil d'Etat a aussi souligné la carence de l'Etat en la matière. L'arrêté interministériel du 7 avril 2016 réforme le dispositif en vigueur en cas de pic de pollution atmosphérique et tire notamment les leçons de l'épisode majeur de pollution aux particules en suspension qui a touché le pays, et l'agglomération toulousaine, en mars 2015. La Haute-Garonne a été concernée depuis 2016 par 11 épisodes de pollution atmosphérique, rappelle le préfet.
L'Automobile Club du Midi, qui est associé à la concertation en cours, s'interroge sur la pertinence de cette mesure de restriction de la liberté de circuler.
Pour la Fédération Nature-Environnement Midi-Pyrénées, elle aussi partenaire de la concertation, «ces mesures vont dans le bon sens mais restent insuffisantes devant l'enjeu sanitaire prioritaire que représente la lutte contre la pollution atmosphérique, note Hervé Hourcade, directeur adjoint de FNE, on milite pour une meilleure protection avec des mesures plus fortes, ne s'adressant pas uniquement aux transports des particuliers».