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RufusTFirefly

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  1. Ah ben voila on y arrive. Non les palestiniens ne sont pas solidaires du Hamas. Deja Gaza c’est pas “les palestiniens”. Le Hamas a été élu il y a 15ans à Gaza. Depuis, rien. Et même s’ils l’étaient, on fait quoi maintenant? On glisse tout doucement vers la normalisation au soutien du Hamas. Terrible et affligeant. Et le pire c’est que le monde est ok avec le fait d’utiliser des informations émanant dudit Hamas comme source objective. On est bien là
  2. C’est génial tous ces articles en français qui essayent de regarder ca objectivement (et je suis sérieux) Par ce contre ce qui l’est un peu moins est de passer sous silence le fait que ce même photo-journaliste se soit pris en photo avec le chef du Hamas à Gaza en train de lui faire un bisou. Ca ca me dérange largement plus et ca decribilise ce journaliste bien plus que le reste. Malheurseusement aucun article ne le mentionne. Ca donnerait à minima un contexte a leur information.
  3. Jonas Pardo, celui qui veut déconstruire l’antisémitisme au sein de la gauche Par Zineb Dryef Par Zineb Dryef Par Zineb Dryef Hier à 09h48, modifié hier à 15h18 Article réservé aux abonnés Offrir Portrait Militant d’extrême gauche, Jonas Pardo a longtemps passé sous silence ses origines juives. Jusqu’au jour où, après la tuerie de l’Hyper Cacher, à Paris, en 2015, il a décidé de tendre un miroir à son propre camp, qu’il juge rongé par le déni d’un antisémitisme latent. Le trentenaire dispense depuis deux ans des formations visant à déconstruire le racisme antijuif. Lecture 14 min Lecture restreinte Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article Pour plus d’informations, merci de contacter notre service client. Le 7 octobre, Jonas Pardo n’est pas tombé des nues, mais tout de même. Lorsque les tweets et les communiqués politiques ont commencé à sortir dans la foulée de l’attaque du Hamas contre Israël, il a constaté, effaré, qu’il se jouait quelque chose qui lui était tristement familier. Ce jour-là, les gauches ont semblé tergiverser sur le mode « certes, les exactions du Hamas sont insupportables mais… ». Au sein de LFI, alors que beaucoup ont dénoncé des actes « terroristes », certains (Jean-Luc Mélenchon, Louis Boyard, Mathilde Panot, Danièle Obono, Adrien Quatennens…) n’ont pas souhaité utiliser ce terme. D’autres sont allés jusqu’à saluer, comme le NPA, dans un communiqué, une « offensive de la résistance ». Non, vraiment, il n’imaginait pas « qu’il y avait autant de personnalités dans [son] propre camp politique qui confondaient le fascisme et l’émancipation ». Après la stupeur, les semaines qui ont suivi, il a assisté, navré, à l’explosion des actes et propos antisémites et au raffut qui fait désormais office de débat public – jusqu’au récent « Nétanyahou, une sorte de nazi, mais sans prépuce », qui a valu à l’humoriste Guillaume Meurice un avertissement de la direction de Radio France. Cette séquence a, pour ce militant juif et de gauche, un air de déjà-vu. C’était en 2015. Le 9 janvier, sa mère, habituée de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris, s’est arrêtée à la poste avant d’aller faire ses courses. Il pense souvent qu’elle aurait pu, sans cette lettre à déposer, être prise dans la tuerie, parce que juive. Autour de lui, il a assisté, médusé, à des discours « au mieux, à côté de la plaque » et « au pire, franchement antisémites ». Dans les réunions et au café, tout le monde parlait de l’islamophobie, de la montée du « délire sécuritaire » ou des « dérives » du mouvement #jesuischarlie. Il y avait ceux qui disaient, l’air entendu : « C’est grave, mais en même temps, vu ce qui se passe en Israël… » Ils n’étaient pas nombreux à parler d’antisémitisme pour qualifier la tuerie de l’Hyper Cacher. A la réflexion, ils n’en parlaient pas beaucoup de l’Hyper Cacher. Aborder toutes les formes de l’antisémitisme Jonas Pardo se souvient de l’immense sentiment de solitude qu’il a ressenti les jours et les semaines qui ont suivi. Il a décidé que ça n’était pas juste et qu’il ne fallait pas se taire. Ils sont quelques-uns à penser comme lui cet hiver-là, alors, ils se retrouvent. Entre 2015 et 2019, ce petit groupe de militants, plutôt marqués à la gauche de la gauche, se réunit deux fois par mois pour réfléchir à la question de l’antisémitisme. Il y a des juifs et des non-juifs, des intellectuels, des agriculteurs, des artistes, des chercheurs (l’écrivaine Lola Lafon, la chercheuse et militante Léa Nicolas-Teboul, la ­syndicaliste CGT Tiziri Kandi…). Depuis, leur parole est plus audible. Certains ont créé des collectifs (les Juifves VNR, Juives et juifs révolutionnaires…), d’autres s’expriment sur les réseaux sociaux et dans les médias. « Ce moment a été fondateur pour moi », dit-il. Pour lutter contre ce déni, l’électricien de 34 ans a élaboré un programme de formation à la lutte contre l’antisémitisme pensé spécifiquement pour un public de gauche, son propre camp. « L’idée n’est pas de dire, ça c’est bien et ça c’est mal, précise-t-il. Il s’agit de faire comprendre aux participants comment se sont fabriquées les différentes formes d’antisémitisme, pour les nommer précisément afin de savoir argumenter et de pouvoir les combattre. » Le contenu, dense, va « de l’antisémitisme économique à la théorie du complot, de l’antisémitisme racial au négationnisme ». Lire aussi : Chez les juifs français, la peur et le sentiment d’un grand isolement : « Il n’y a pas beaucoup de monde pour nous soutenir » Pour se lancer, Jonas Pardo avait besoin d’un diplôme. En 2022, il s’est inscrit au diplôme universitaire (DU) formation à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme de Paris-VIII. L’historienne Marie-Anne Matard-Bonucci, responsable de ce DU, se souvient de ce stagiaire « arrivé déjà savant » et « tout à fait atypique avec sa formation d’ingénieur et d’électricien ». Le public de cette formation est plutôt composé d’enseignants, de personnels de l’éducation nationale et de responsables associatifs. « C’est quelqu’un de cultivé, qui se donne les moyens intellectuels ­d’affronter ces enjeux », estime Marie-Anne Matard-Bonucci. Elle salue aussi son « courage », soulignant qu’« il n’est pas simple de porter ses idées à l’extrême gauche ». Un rapport très fort à la judéité Depuis deux ans, Jonas Pardo est intervenu auprès de médias (tels Mediapart et d’autres titres indépendants), de syndicats (Solidaires), d’associations, de partis (Europe Ecologie-Les Verts, le PS belge), de coopératives agricoles… Il noue également le dialogue avec des centres culturels juifs et il va rencontrer le directeur du Mémorial du camp des Milles (à Aix-en-Provence) et celui de la Maison Zola - Musée Dreyfus (à Médan), qui entend accueillir des stages de citoyenneté pour des jeunes auteurs d’infractions à caractère raciste, antisémite, homophobe ou sexiste. Jonas Pardo, chez lui en Bretagne le mercredi 1er novembre 2023. THÉOPHILE TROSSAT POUT M LE MAGAZINE DU MONDE Ce 1er novembre 2023, Jonas Pardo, 34 ans, reçoit dans sa maison de pierre perdue dans la campagne bretonne. Le temps est radieux et les éoliennes, de l’autre côté de la route, semblent à peine frôlées par le vent. A la radio, les messages d’alerte se multiplient : dans quelques heures, la tempête va se lever. Veste chaude à capuche et chaussures de randonnée – le rez-de-chaussée est envahi d’outils et de sacs à gravats –, Jonas Pardo s’excuse : « Je suis en pleins travaux, mais là-haut c’est aménagé. » A l’étage, il s’est construit un cocon. Il sait faire. Il a un CAP d’« homme à tout faire » (agent de maintenance de bâtiments de collectivités) et un CAP d’électricien. Sur la table en bois de sa cuisine, il s’attelle à mettre un point final à son manuscrit. Un manuel de lutte contre l’antisémitisme qui doit paraître en 2024 aux Editions du commun. Le Monde Application Journal Le Monde Consultez la version numérique du journal papier, ses suppléments et « M Le magazine du Monde » Télécharger l’application Privilèges abonné Le Monde événements abonnés Expositions, concerts, rencontres avec la rédaction… Assistez à des événements partout en France ! Réserver des places Privilèges abonné Le Monde événements abonnés Expositions, concerts, rencontres avec la rédaction… Assistez à des événements partout en France ! Réserver des places Avant notre arrivée, il écoutait un podcast sur l’histoire de Jacob, le « père d’Israël ». Sur un mur, il a accroché une main de Fatma sur laquelle est inscrite en hébreu la Birkat Habayit (bénédiction pour la maison) et un tableau représentant la sortie d’Egypte qui le suit depuis toujours. « J’ai un rapport très fort à la judéité, explique-t-il. Il y a l’histoire, la cuisine, la musique, les fêtes… Et la transmission : ma fille a un prénom juif. » Des années d’engagement galvanisantes Jonas Pardo est né en 1988 à Marseille, d’une mère marocaine et d’un père d’origine égyptienne. Ses deux frères et lui reçoivent une éducation traditionaliste – fêtes juives, respect du shabbat. Scolarisé dans une école juive jusqu’à la classe de première, Jonas Pardo se découvre une hostilité pour l’enseignement religieux, « très dogmatique, très rigoriste ». Mais il se passionne pour les cours d’histoire du peuple juif. « J’adorais ça », se souvient-il. Une curiosité qu’il nourrit chez les scouts où il atterrit à 8 ans. Aux Eclaireuses et éclaireurs israélites de France (EEIF), il découvre, fasciné, l’histoire du fondateur du mouvement, Robert Gamzon, résistant de la première heure. « J’aimais ce mode de vie en groupe, décrit-il. C’est aussi là-bas que j’ai commencé à me préoccuper des enjeux sociaux. » A 20 ans, il intègre Centrale Nantes et c’est là que commence à s’éveiller sa conscience politique : « J’ai détesté ce milieu. Je trouvais qu’on n’était pas à la hauteur des enjeux économiques et écologiques. » Son diplôme d’ingénieur hydrodynamicien en poche, il s’ennuie dans un bureau d’études à Angers, un job « dont la seule finalité était la rentabilité ». Il tente l’humanitaire en Guinée Conakry. « J’ai adoré ça, mais, en réalité, ils n’avaient pas besoin de moi. J’ai développé là-bas une idéologie anticoloniale. » Rentré en France, il bifurque. Il apprend l’agriculture, l’apiculture, l’électricité. Il lit beaucoup. Sensible aux enjeux climatiques, il s’engage, en 2012, dans la lutte contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Il y découvre le peuple d’extrême gauche et l’écologie radicale. Plus tard, en 2016, il s’engage pleinement dans la mobilisation contre la loi relative au travail. Des années galvanisantes où il se familiarise avec l’odeur des lacrymos et les théories d’autonomie politique. « Je dois vous dire un truc : je suis juif » Mais il ressent un malaise. Il ne se manifeste pas tout le temps, bien sûr, mais, enfin, il est là et il a un nom : l’antisémitisme. « On ne m’a pas dit : « Toi, Jonas, tu domines le monde » », raconte-t-il. D’ailleurs, personne ou pas grand monde ne sait qu’il est juif. Il le cache plus ou moins, depuis toujours. « C’est une stratégie tout à fait consciente. Nos parents nous disaient de faire attention : vivons heureux, vivons cachés. » Mais, pendant les manifs, il voit les quenelles des aficionados de Dieudonné et les pancartes qui reprennent l’air de rien les figures du banquier ou du marionnettiste. Un soir, à la fin d’une réunion ordinaire avec des copains cégétistes, quelqu’un balance : « La loi va passer parce que les juifs contrôlent les médias. » Jonas Pardo est stupéfait : « Les gens sont intelligents et d’un coup, comme sortis de nulle part, ils disent des trucs complètement dingues. » Il ne réagit pas. Un autre soupire : « Bah, oui, Drahi [propriétaire du groupe de médias Altice] ». Et encore un autre prononce le nom de Rothschild. « Ma réaction dans ces moments-là, c’est la peur. » Ce soir-là, le jeune militant se lance : « Je dois vous dire un truc : je suis juif. » Son camarade, interdit, s’excuse immédiatement. « En disant, je suis juif, je viens faire éclater toutes leurs représentations. Quoi, un juif qui vient les aider sur une manif ou un blocage ? En général, ils n’ont jamais rencontré un juif, ils se nourrissent de rumeurs. » La bibliothèque de Jonas Pardo, chez lui, en Bretagne. THÉOPHILE TROSSAT POUR M LE MAGAZINE DU MONDE Sur la table en bois de sa cuisine, Jonas Pardo dispose les supports iconographiques qu’il utilise pendant ses ateliers. Ce sont des images en apparence banales. « L’antisémitisme est disqualifié socialement – contrairement à l’antitziganisme, par exemple, observe-t-il. Il se diffuse donc souvent de façon cryptée. » Il montre la photo d’un manifestant contre le passe sanitaire brandissant cette pancarte : « Qui nous esclavagise avec le passe sanitaire ? Qui nous empoisonne, nous tue avec le vaccin ? Qui prendra le train grâce à la révolte des gentils ? #stopgénocidegaulois. » Souvent, les stagiaires ne voient pas tout de suite les éléments antisémites. Il y en a pourtant plusieurs, expose-t-il : l’accusation d’empoisonnement des puits est ainsi l’un des plus anciens stéréotypes contre les Juifs ; l’emploi des termes « gentil » (qui signifie « non-juif »), « train » et « génocide » est chargé ­historiquement ; l’interrogation « qui » ou « mais qui » est un meme antisémite. « A gauche, on ne voit pas ces références, on ne les comprend pas. On pense que les antisémites, ce sont les gens qui crient “sale juif”. » Décoder les images et le vocabulaire Ses formations sont précisément construites pour que les participants apprennent à détecter les signaux d’un potentiel antisémitisme. Après les manifestations contre le passe sanitaire, Bérengère Basset, cosecrétaire du syndicat Solidaires Tarn et enseignante de lettres classiques à Albi, s’est aperçue qu’elle n’était pas la seule à avoir regretté la « rhétorique confuse » dans leurs rangs. Quelqu’un dans son entourage avait entendu parler des formations de Jonas Pardo. Le formateur a passé quatre jours à Albi. « On a eu du temps pour approfondir le sujet et on a beaucoup appris », se félicite Bérengère Basset. L’enseignante n’imaginait pas qu’une bête pancarte « On n’est pas Rothschild » véhiculait un cliché antisémite : « C’est vrai qu’on aurait pu mettre un autre nom de banquier ou de grande fortune… Certes, Macron a travaillé dans cette banque, mais pas très longtemps. Ça ne justifie pas cette pancarte. » Jonas Pardo leur en a soumis une autre, brandie lors d’un rassemblement de soutien à la Palestine, évoquant l’alliance du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et de l’Etat. Bérengère Basset n’y voyait pas malice. Elle dit désormais qu’ « on peut critiquer le CRIF », mais qu’il n’est pas forcément utile de « réactiver l’idée d’une mainmise des juifs sur le pouvoir et l’Etat ». Depuis ces ateliers, elle est plus vigilante. Ainsi, lorsque, en mars 2023, un communiqué intersyndical dénonce « la rafle » de militants syndicaux, elle demande et obtient sa correction. « Ça n’est pas parce qu’on est un journal ou une organisation de gauche et qu’on a une culture antiraciste partagée au sein de l’équipe qu’on n’a pas besoin de travailler ces questions », souligne Jade Lindgaard, journaliste et membre de la commission diversité de Mediapart. Au printemps, elle a demandé à Jonas Pardo d’intervenir devant les salariés du média, notamment les journalistes et les personnes chargées de la modération des réseaux sociaux. Cet atelier « passionnant » lui a appris, comme à ses collègues, à décoder des images et un vocabulaire qu’elle n’aurait pas forcément reconnus comme antisémites. « Ces figures – la pieuvre, le marionnettiste, par exemple – sont des motifs récurrents dans les mouvements anticapitalistes », observe-t-elle. La formation a suscité un tel enthousiasme que Mediapart a décidé de la renouveler pour les absents. « Jonas Pardo ne parle pas d’antisémitisme pour asséner une morale mais pour expliquer, analyse Jade Lindgaard. Il dit “soyez vigilants et vigilantes”, plutôt que “vous avez le droit de dire ceci mais pas cela”. C’est de l’autodéfense intellectuelle et politique. » Un traumatisme qui resurgit Plus jeune, Jonas Pardo a été confronté de façon violente, mais sans le comprendre, à ce qu’il appelle l’« antisémitisme ordinaire ». A l’époque, il intègre la fanfare de son école d’ingénieurs. Chacun y a un surnom : « la co*** NDLM insulte », « Brutus », « Microbe ». Un morceau de saucisson refusé à la première soirée organisée par le groupe le désigne : désormais, on l’appellera « le Juif » et, en sa présence, on rivalise de blagues sur les chambres à gaz, le pouvoir, le fric, les colonies en Israël… Harcelé, il finit par quitter la bande. Il verrouille ce souvenir dont il ne parle à personne pendant plus de dix ans. C’est en 2021 qu’il ressurgit. Invité par EELV à animer un atelier de sensibilisation à la lutte contre l’antisémitisme, il découvre en lisant le programme que « la pire » de la bande d’étudiants, devenue porte-parole d’une organisation de gauche, participe à ces journées d’été. Il est pris de panique. Quelques heures plus tard, au volant du camion d’un copain, il fait une marche arrière inutile – un geste qu’il ne s’explique pas – et emboutit une voiture. « Pourquoi me mettre dans un état pareil treize ans plus tard ? Je comprends à ce moment-là qu’il y a quelque chose d’assez traumatique dans cette histoire. » Dans une « Lettre du “Juif” à sa harceleuse », publiée par Mediapart le 12 septembre 2022, Jonas Pardo raconte cette histoire, celle d’une bande de jeunes qui ne comprennent rien aux discriminations – il s’inclut dans le lot – et qui créent une ambiance toxique qu’ils croient potache. Ce récit a fait du bruit. Certains lui ont présenté des excuses. Banalisation de la Shoah Le débat public ne ressemble plus à rien, selon lui : « Chaque groupe politique ne voit l’antisémitisme que chez l’autre. »A ses yeux, la droite se trompe lorsqu’elle postule une rupture historique entre un ancien antisémitisme d’extrême droite et un nouvel antisémitisme porté par la gauche, qui serait le fait des musulmans. De la même manière, la gauche fait erreur lorsque, en réaction, elle affirme que l’antisémitisme a été remplacé par l’islamophobie ou que les juifs sont ciblés non à cause de l’antisémitisme mais en raison de la politique menée par Israël. « Ces théories sont problématiques parce que l’antisémitisme devient un objet instrumentalisé dans une lutte partisane – d’un côté pour défendre les valeurs de la République et de l’autre pour défendre la Palestine, souligne-t-il. Je fais partie d’une gauche qui tente d’émerger et qui dit que l’antisémitisme, ce sont les antisémites. » Depuis le 7 octobre, cette confusion lui est devenue insupportable. La banalisation de la Shoah, notamment, le préoccupe, devenue le mètre étalon « de tout et n’importe quoi ». Un officiel israélien parle des « nazis du Hamas » ; des diplomates israéliens portent l’étoile jaune… Quand Guillaume Meurice fait sa sortie sur Nétanyahou, il assimile les juifs aux nazis, explique-t-il. « Cette accusation de collaboration des sionistes avec les nazis a une longue histoire. Celui qui assimile les juifs aux nazis, peut-être qu’il ne sait pas qu’il s’inscrit dans une longue tradition antisémite, mais les juifs qui l’entendent savent ce qu’ils entendent. Cette phrase est ressentie comme de la violence parce qu’elle conjugue des épisodes douloureux et non résolus. » Jonas Pardo, chez lui, le 1er novembre 2023. THÉOPHILE TROSSAT POUR M LE MAGAZINE DU MONDE Jonas Pardo ne sonde ni les cœurs ni les âmes. Les intentions, les sentiments supposés que nourrissent tel et tel à l’endroit des juifs ne l’intéressent pas. « On s’en fiche et ça n’est pas le sujet. Il faut en revenir aux faits », plaide-t-il. Il prend un exemple récent. Jean-Luc Mélenchon, coutumier des formules ambiguës visant les juifs, a suscité la controverse en s’énervant contre le déplacement en Israël de Yaël Braun-Pivet. Sur X, le leader de LFI a écrit, à propos de la manifestation propalestinienne du 22 octobre à Paris : « Voici la France. Pendant ce temps, Mme Braun-Pivet campe à Tel-Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français ! » Tollé : en utilisant le mot « camper », Mélenchon se serait rendu coupable d’antisémitisme ! Re-tollé : un mot aussi courant que « camper » ne peut pas être antisémite ! « A mon sens, le problème, n’est pas tant le mot “camper” que l’opposition que Jean-Luc Mélenchon établit entre les vrais Français et Yaël Braun-Pivet. » Soit une juive assimilée à un agent étranger. Jonas Pardo regrette que la focalisation sur le mot « camper » ait rendu le débat impossible. Lire aussi le décryptage : Les ambiguïtés de Mélenchon et de LFI sur le Hamas fissurent la Nupes Le 15 juillet 2020 déjà, Mélenchon, interviewé sur les violences policières sur BFM-TV, déclarait, dans un étonnant hors-sujet : « Je ne sais pas si Jésus était sur la croix, je sais qui l’y a mis, paraît-il, ce sont ses propres compatriotes. » Pour le formateur, cette phrase est un cas d’école : « Il ne prononce pas le mot “juif”, mais les juifs qui entendent cette déclaration comprennent qu’on nous fait de nouveau l’accusation d’être le peuple déicide. » Résultat : la droite a qualifié Mélenchon d’antisémite et la gauche a protesté en disant « on ne peut pas le traiter de nazi ». « Les juifs ont ressenti de la violence. Il s’agit de leur perception, mais elle s’explique objectivement », résume Jonas Pardo. Confusion et déni à gauche Le 15 octobre, en écoutant la radio, il s’est quand même dit que tout n’était pas complètement fichu. Ce matin-là, la députée Sandrine Rousseau prononce ces mots au micro de Radio J : « Nous n’avons pas suffisamment travaillé la question de l’antisémitisme comme structurante de la société. A gauche nous n’avons pas fait le travail là-dessus, c’est évident. » Affirmer cela ne lui vaut pas que des amis, convient la députée EELV : « Si vous dites pendant une réunion de gauche que les juifs sont une minorité discriminée, peut-être verrez-vous des gens lever les yeux au ciel. On s’imagine que les juifs n’ont pas besoin d’aide. Penser cela, c’est imaginer qu’ils occupent une présupposée position dominante, ce qui est une représentation antisémite. » Comme Jonas Pardo, Sandrine Rousseau pense que la gauche décoloniale se trompe. « On compare la situation avec celle de l’Algérie, avec ce supposé que, si les attentats ont permis la décolonisation en Algérie, il faut en passer par là et par le Hamas pour obtenir une libération de la Palestine, constate-t-elle, consternée par la confusion qui règne sur la question, notamment au sein de la gauche dite décoloniale. Or, la situation d’Israël n’a rien à voir avec celle des colonies françaises. La colonisation dont nous avons été les auteurs est une colonisation d’intérêt économique, de puissance nationaliste. Israël est un pays dont une partie de la création et du développement vient d’un réflexe de survie postgénocide. » Jonas Pardo lui a écrit. Ils vont se rencontrer. Il n’est pas le seul à parler fort, plusieurs voix s’élèvent à gauche depuis quelques années. Certaines d’entre elles, dont les autrices Illana Weizman ou Eva Illouz, sont accusées de tirer trop fort sur leur camp. « C’est parfois compliqué, reconnaît Jonas Pardo. On parle beaucoup de l’antisémitisme à gauche alors qu’il est beaucoup plus virulent à l’extrême droite et à droite. On en parle parce que la gauche n’est pas à la hauteur, qu’elle s’est retranchée dans des attitudes défensives et qu’elle ne voit pas l’antisémitisme chez elle. » Sentiments contradictoires sur Israël Malgré tout, il pense que seule la gauche est en mesure de lutter contre ce fléau. Il lui semble que le réflexe antisioniste à gauche, qui parfois mène à l’antisémitisme, relève plus d’une sorte de « marqueur identitaire » mêlé d’inculture que d’une véritable analyse. En formation, lorsqu’il demande à ceux qui se disent « antisionistes » de définir le concept, ils ont généralement du mal. L’éventail est large, allant de « je suis critique de la politique israélienne » (Jonas Pardo met tout le monde à l’aise en répondant « oui, moi aussi ») à « je suis contre l’existence de l’Etat israélien » (il s’agit alors de montrer en quoi vouloir la disparition de ce pays relève aujourd’hui de plus en plus du racisme antijuif). Lire aussi : Antisémitisme : aux origines du glissement de vocabulaire de « juif » à « sioniste » Israël a une place importante dans sa vie. Enfant, il y allait deux fois par an. Jeune homme, il y est retourné souvent. Seul, avec les scouts, avec les copains. Puis, après avoir enterré son oncle à Haïfa, en 2012, il a cessé d’y aller. En 2022, il y retourne avec sa fille et la mère de sa fille. Sur place, il déborde de sentiments contradictoires. Il est « émerveillé, en colère, triste, joyeux ». Tout se mélange : les checkpoints, le bonheur de revoir Jérusalem, les barbelés, les petits jeunes en uniforme qui contrôlent d’autres petits jeunes, les mille mondes qui se côtoient sans se mêler à Tel-Aviv. « C’est fascinant, passionnant, mais ça fait peur, ça fait pitié, ça met en colère. » D’Israël aujourd’hui, il ne sait pas trop quoi dire, sinon qu’il se sent paumé. « La seule chose qu’on puisse faire, dit-il, c’est soutenir les gauches israéliennes et palestiniennes qui n’ont aucune voix et dont les gauches françaises se fichent. »
  4. J'allais poster exactement la meme Bon pas en reaction a ce post mais plus a celui de celui qui adore utilitiser le terme "fils de gigolo" qui a plein de copains juifs Sinon pour cette meme personne, et de facon generale, cet article me touche vraiment parce qu'il n'est vraiment pas loin de ce que je ressens au plus profond de moi meme. Il touche vraiment a ce qu'est etre un juif de gauche aujourd'hui en france, et dans le monde. Et de ce qu'a l'evidence il est impossible pour d'autres de realiser. Ce n'est pas parce qu'on a pas l'intention d'etre con, raciste ou antisemite qu'on ne l'est malheureusement pas. Et que ca soit conscient ou pas, la douleur pour celui qui le subit est la meme. C'est tellement proche que je vais meme citer ici une phrase de cet article: "il ne reagit pas. Un autre soupire: "Bah oui, Drahi". Et un autre prononce le nom de Rothschild. "Ma reaction dans ces moments-la, c'est la peur"". Jonas Pardo, celui qui veut déconstruire l’antisémitisme au sein de la gauche (lemonde.fr) Pour ce qui ne sont pas abonnes, et qui sont interesses un je peux poster l'article.
  5. Je t’en prie continue. Je n’avais pas capté le private joke. Forcement, si tu mets Sinwar et Netanyahu sur le meme pied d'egalite, on va pas y arriver. Je suppose que je n'ai pas a te rappeler qui est Sinwar, quelle est la charte du Hamas, qu'elle n'a rien a voir avec "la paix", mais qu'elle vise a la destruction totale d'israel, a la mort des juifs ou qu'ils soient dans le monde, le but final etant d'imposer la charia dans le monde occidental. Netanyahu est une personne horrible, il mene un politique colonialiste, a tendance raciste et definitivement populiste, mais il n' a rien a voir Et au dela de ces considerations evidentes, si un journaliste photo se prenait en photo en faisant un bisou a Netanyahu, ben ouais il perd toute consideration d'objectivite pour moi.
  6. ok ben mes plus plates excuses si prendre parti contre = donner des informations biaisees dans ta langue et / ou en francais. Mais quand meme un gros probleme: en quoi cela les disqualifierait et donc tu refuses de commenter? si leur mission est effectivement de combattre les informations biaissees contre Israel?
  7. il est loin le temps de l'insouciance du Krakoukass
  8. oui et bien parti pris = information biaisees. A moins que mon francais me fasse defaut. Si tu reviens un peu sur ton idee de depart, rien ne change: ce media (que je ne connaissais pas avant ce matin soit dit en passant) n'a pas pour but de combattre les informations ou opinions anti-israeliennes, mais les prejuges, les information biaisees, ou les parti pris. Et je ne vois pas en quoi cela les disqualifie comme source d'information. Encore une fois complemement different que de combatte les opinions anti-israeliennes, ou pro-palestiniennes.
  9. Oui. Malheureusement je ne suis pas un vrai geek. Mais j'es[ere que c'est visible. Le mec a gauche. Le mignon qui fait le bisou est Yahia Sinwar. Le mec a droite tout sourire et tout mignon aussi est le sus-dit photographe de guerre.
  10. Alors malheureusement il faut réviser ton anglais. “"monitors the media for bias against Israel" bias se traduit par “information biaisée”. Ce qui est effectivement ce qu’ils essayent de combattre. rien à voir encore une fois avec “s’assurer que les medias ne prennent pas parti contre Israel “ Dans le premier cas on combat des biais d’information dans le second (qui s’apparente plus a de la propagande) on combat la propagation d’opinions Mais de quelle tour d’ivoire tu parles? j’etais il y a quelques mois encore dans un des kibboutzim détruit par le hamas. Je connais personnellement plusieurs personnes assassinees par le hamas au festival de musique. Je connais la souffrance du peuple palestinien et plus précisément des habitants de Gaza pour être membre d’une association de dialogue ici aux pays bas. le dialogue est difficile certes mais il est possible. à condition de refuser la paresse intellectuelle et la mauvaise foi de facilité.
  11. Jusqu’ou ira-t-il? quelles sont mes allégations? Que les informations émanant d’un “photographe de guerre” qui se prend en photo tout sourire aux côtés et en se faisant embrasser par le cerveau de l’opération du Hamas du 7octobre sont biaisées? Oui! D’ailleurs t’as toujours pas répondu: la photo t’en penses quoi? Que l’armée israélienne n’utilise pas de procédés de désinformation elle-même et essaye de contrôler au mieux le narratif de la guerre Israel - Hamas? Non! Je n’ai jamais dit ca et je l’insinue en rien. Par contre que tu essaye continuellement de me faire passer pour un extrémiste a la solde du méchant état genocidaire n’appelant qu’à étancher sa soif de colonisation et de genocide ca n’est vraiment pas mignon mignon.
  12. Bah non éviter la désinformation, s’assurer de l’objectivité et de l’équité des informations (ce qui est leur mission) n’a rien à voir avec s’assurer qu’il n’y ait pas d’informations anti-israélienne. Crois-moi il y a assez a dire sur et contre Israel en se basant sur des faits réels et objectifs pour en plus employer des procédés de désinformation.
  13. D’accord mon mignon. Mais t’es quand même de mauvaise foi quand tu détournes continuellement le sujet. Et sinon le bisou?
  14. Donc puisque je ne suis apparemment pas crédible, voila comment google traduit ton petit texte: ”une organisation dédiée à la défense d'Israël contre les préjugés dans les médias, notre objectif est de fournir des outils et des ressources pédagogiques à toute personne souhaitant défendre Israël.” ca veut tres clairement dire qu’ils sont la pour s’assurer que les medias ne prennent pas parti contre Israel? t’es mignon avec tes affirmations. Mais t’es surtout d’une mauvaise foi incommensurable Et sinon la photo du bisou tu la traduis comment? Donc puisque je ne suis apparemment pas crédible, voila comment google traduit ton petit texte: ”une organisation dédiée à la défense d'Israël contre les préjugés dans les médias, notre objectif est de fournir des outils et des ressources pédagogiques à toute personne souhaitant défendre Israël.” ca veut tres clairement dire qu’ils sont la pour s’assurer que les medias ne prennent pas parti contre Israel? t’es mignon avec tes affirmations. Mais t’es surtout d’une mauvaise foi incommensurable Et sinon la photo du bisou tu la traduis comment? Ca serait cool d’arrêter de mélanger pro-Palestinien avec anti-Israélien bête et méchant
  15. Euh ils ont écrit ou ca? Ou bien tu t’es librement inspiré de leur mission. leur mission: Accordingly, the mission of HonestReporting is to ensure truth, integrity and fairness, and to combat ideological prejudice in journalism and the media, as it impacts Israel. Qui se traduit littéralement sur par: “ la mission de honest reporting is de s‘assurer de la véracité, intégrité et équité, et de combattre les préjugés idéologiques en journalisme et dans les medias, quand ils impactent Israel” aucun rapport avec s’assurer qu’ils ne prennent pas parti contre israel. S’assurer qu’il n’y ait pas de désinformation anti-israelienne oui.
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