Interview de Revault sur sports.fr
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Sixième de Ligue 1 après 21 journées, Toulouse confirme se montre pour l'instant à la hauteur des ambitions affichées en début de saison par le président Olivier Sadran. Du haut de ses 32 ans et de sa longue expérience de l'élite, Christophe Revault, qui a tout connu avec le TFC, de la descente administrative en National aux deux montées successives, analyse le bon parcours de son équipe avant la réception de Nantes pour la 22e journée et revient sur son itinéraire personnel.
Revault, leader d'un TFC ambitieux.Revault, leader d'un TFC ambitieux.
En début de saison, le président Olivier Sadran a affiché des ambitions en hausse, recrutant notamment Dalmat et Moreira, pour l'instant l'équipe s'y tient avec une bonne 6e place, êtes-vous surpris ?
CR :Non, je ne suis pas étonné de ces résultats, compte tenu de tout le travail que nous avons fourni. Tout ça s'inscrit dans la continuité de ce que nous avons entamé il y a exactement un an avec l'opération maintien. L'objectif cette saison est de terminer dans les douze premiers, on est pour l'instant dans les temps.
Et vous ne vous dites pas que vous pourriez viser plus haut ?
CR :Non, on n'en a pas parlé entre nous pour l'instant. On veut d'abord vite se mettre à l'abri en atteignant la barre des 40-41 points synonymes de maintien. Après, on verra, mais ce n'est pas pour l'instant la priorité.
Le TFC possède la quatrième défense de Ligue 1, peut-on parler de marque de fabrique ?
CR :Oui. L'assise défensive a toujours été notre atout principal ces dernières saisons. C'est ce qui a fait notre force lorsque nous jouions en National et Ligue 2, puisque nous avons terminé les deux fois avec la meilleure défense. Et la saison dernière en Ligue 1, on finit avec la troisième défense de la phase retour. On est donc dans la continuité de ces performances.
Vous restez sur une série de 9 matches sans défaite, effectuée en grande partie sans Dalmat et Moreira, cela doit constituer un motif de satisfaction supplémentaire...
CR :Oui, ça fait plaisir de constater que le club dispose de très bons jeunes joueurs qui peuvent assurer la relève. Mais on aimerait aussi que Stéphane et Daniel soient plus souvent avec nous, je suis sûr que leur retour va donner un coup de fouet au groupe.
Un groupe dans lequel vous être avec Stéphane Lièvre et Dominique Arribagé le seul trentenaire, prenez-vous au sérieux ce rôle de grand frère ?
CR :on ne s'investit jamais assez, mais effectivement, j'essaie d'apporter mon expérience à mes jeunes coéquipiers. C'est normal qu'à plus de 30 ans, on essaie d'apporter aux autres. En plus, du fait de mon poste, j'ai plus de recul sur le terrain. Et pour l'instant, ça se passe très bien, on sent que les jeunes prennent de la bouteille. Ils ont pour la plupart une saison de Ligue 2 et de Ligue 1 dans les jambes, ils connaissent les stades dans lesquels on joue, ils connaissent les adversaires autrement que par le biais de la télé, ça fait avancer. En plus, ils n'en sont tous qu'au début de leur carrière, ils ont envie de progresser.
"Une aventure humaine exceptionnelle"
Votre carrière a suivi une trajectoire atypique avec cette plongée du TFC en National puis les montées successives, quel regard portez-vous sur votre parcours ?
CR : Je me dis qu'il faut vachement relativiser notre métier, car tout peut aller très vite dans un sens ou dans l'autre. Mais ce que ça m'a surtout appris, c'est que j'aimais le foot par dessus tout. Même quand je jouais en National loin des projecteurs et de la médiatisation, j'étais heureux de jouer. J'aurais vécu une aventure humaine exceptionnelle.
Sans regret ?
CR : Non, même si je ne serai jamais champion du monde ni champion d'Europe, je ne remplacerais ce parcours pour rien au monde.
Et ce parcours passera-t-il toujours par Toulouse ou souhaitez-vous connaître autre chose ?
CR : Tant que je continue à prendre du plaisir et que j'apporte des résultats au groupe, que mes compétences sont toujours reconnues, je ne vois pas de raison de partir. Mais si je me rends compte que je n'apporte plus rien, je serai assez intelligent pour mettre un terme à l'aventure.
Vous êtes-vous déjà fixé une date limite pour votre carrière professionnelle et avez-vous des projets de reconversion ?
CR : Non, je ne me pose jamais cette question car à partir du moment où on se met à penser à sa reconversion, ça veut dire qu'on commence à lâcher un peu ce qu'on fait. Je préfère donc attendre, mais c'est évident que comme depuis très jeune, je ne fais que du foot, il y a des chances que je poursuive dans cette voie. Si je peux apporter ma petite expérience aux plus jeunes, pourquoi pas ?
Avant cela, il y a un match face à Nantes, ce n'est peut-être pas le meilleur moment de recevoir cette équipe qui semble se redresser, comme l'a prouvé sa victoire sur Rennes ?
CR : C'est vrai que Nantes redresse la tête. Et quand cette équipe est en place, elle n'est jamais simple à jouer, les Nantais sont capables de vite vous donner le tournis. De notre côté, on reste sur deux matches face à Strasbourg et Paris pendant lesquels on a pas mal souffert, il faudra d'abord qu'on retrouve nos valeurs. On va en tout cas tout faire en sorte pour que Nantes ne poursuive pas son ascension.