Jeunes, talentueux mais méconnus, à l’image de l’entraîneur rennais avant cette saison, voici les techniciens de L 1 qui pourraient rapidement percer.
Jeune, sans référence au haut niveau mais propulsé à la tête de l’équipe première ? Julien Stéphan (38 ans) détonne parmi ses collègues de Ligue 1. Mis en lumière par la volonté de Thierry Henry d’en faire son adjoint à Monaco, l’ex-entraîneur de la réserve de Rennes restait méconnu du grand public avant sa nomination, en décembre. À la tête de l’équipe réserve, des moins de 19 ans ou adjoint dans un staff pro, la L 1 abrite bon nombre de jeunes entraîneurs. « Parfois, des gens avec un vrai potentiel n’ont pas leur chance parce que le regard de la gouvernance n’est pas à la hauteur », regrette Guy Lacombe, chargé de la formation des cadres et du suivi du BEPF – le sésame pour exercer au plus haut niveau – à la direction technique nationale.
Stéphane Dumont 36 ans, Reims
Nommé en 2017 à Reims, David Guion a eu carte blanche pour former son staff : « Je voulais un adjoint proche du vestiaire, qui ait connu le haut niveau, avec une approche moderne. » Son choix s’est porté sur Stéphane Dumont. Ancien directeur du centre de formation rémois, Guion avait eu l’occasion de remarquer le travail de l’ancien milieu avec les moins de 19 ans de Lille. Un titre de champion de L 2, un maintien facilement acquis à l’étage au-dessus : le duo performe. « Je donne les priorités, ce que je veux travailler, explique l’entraîneur rémois. Lui bâtit la séance avec le staff. » Dumont se voit-il aller plus haut ? « Dans un premier temps, je l’ai encouragé à se présenter au BEPF (il a intégré la dernière session), assure Guion. Il a progressé, est plus affirmé mais il a encore des choses à apprendre. »
Jérôme Arpinon 41 ans, Nîmes
Plus de dix ans après ses débuts en tant qu’adjoint, Jérôme Arpinon, qui s’occupe aussi de l’analyse vidéo, forme un solide duo avec Bernard Blaquart depuis 2015. « C’est quelqu’un de très fort tactiquement », estime Laurent Boissier, le coordinateur sportif du club. « C’est un homme de conviction, avec sa force d’expression, explique Guy Lacombe, croisé dans le cadre de la formation d’Arpinon au BEPF. Au niveau des entraînements, c’est très impactant. » Cela peut aussi jouer en sa défaveur, comme est venu le rappeler son accrochage avec Patrick Vieira, lors de Nîmes-Nice (0-1) en novembre. Arpinon en convient : « J’ai appris à mes dépens, j’ai gagné en maturité. » Notamment au côté de l’expérimenté Blaquart (61 ans). « Il y a très peu d’entraîneurs qui laissent autant de place à leur adjoint. »
Razik Nedder 32 ans, Saint-Étienne
La formation stéphanoise se porte bien. À l’image de William Saliba, de plus en plus de jeunes touchent à l’équipe première. Ils ont en commun d’être passés entre les mains de Razik Nedder, chez les jeunes. Pour sa première saison à la tête des moins de 19 ans, le jeune entraîneur, au club depuis 2011, a remporté la Coupe Gambardella, il y a deux semaines. À deux journées de la fin, son groupe a encore la possibilité de se qualifier pour la phase finale du Championnat de France. Lors de son intérim à la tête des Verts fin 2017, Julien Sablé, l’avait intégré à son staff. Aujourd’hui, il serait courtisé par deux clubs français et un étranger pour entraîner chez les jeunes.
Et aussi...
À Nantes, Pierre Aristouy (39 ans) a relancé la réserve du FCN, tombée en N 3 en 2017. L’ancien attaquant l’a fait remonter en N 2, où elle occupe la deuxième place. Il s’était fait remarquer lors de son passage au Stade Montois, tout près d’accéder au National en 2017. À Montpellier, Romain Pitau (41 ans), inscrit au BEPF, est en passe de faire accéder la réserve en N 2. Reconnu pour son travail à Lyon Duchère – montée en National, parcours en Coupe –, Karim Mokeddem (45 ans) pourrait rebondir à l’OL et diriger la réserve (voir L’Équipe de jeudi). P. Gi.