kike Posté(e) 22 décembre 2009 Posté(e) 22 décembre 2009 Les mains du paysage dans tes mains de petite fille c'est le plus joli mariage fille feuille feuille fille c'est le plus joli ménage mon coeur n'est plus à l'orage le ciel tend ses coquillages sur les tuiles du village ----- De ton coeur en fleur j'aimerai cueillir la rosée qui bout exquise chaleur d'une rose rouge c'est du feu la rose brasier sans pitié l'adorable chose je t'aime et je êux mourir si tu veux --- Viens au bal viens au bal il y a des oiseaux dans le cou des filles des oiseaux brûlants des oiseaux fous des oiseaux précieux comme des bijous à courir l'oiseau on y perd les jambes et la rose et la route mais il y a des yeux de satin prends garde lézard au petit matin Le cheval étoilé (1956) extraits Marcel Saint-Martin (1922-2009) Je sais le poids du fruit dit l'arbre je sais le poids de l'arbre dit la terre je sais le poids de la terre dit le Ciel je sais le poids du Ciel dit Dieu je sais le poids de Dieu dit l'Homme Absent pour la journée (1982) extrait Marcel Saint-Martin (1922-2009)
kike Posté(e) 23 décembre 2009 Posté(e) 23 décembre 2009 encore quelques extraits L'ombre a toujours la lumière sur le dos. je comprends son désespoir ----- Comme si ce n'était pas assez de dire il faut encore écrire ajouter au silence une plaie ---- De l'homme à Dieu il n'y a qu'un pas De Dieu à l'homme il y a une distance infinie. ----- Vrille muette d'un regard. L'oeil un instant se désaltère ---- Homme. Porte-manteau de l'éphémère. ----- Fais le vide. Emplis-toi d'espace. ---- Le temps d'un regard redevenue l'autre inlassablement la vague réinvente la vague. Morte pour un baiser de sable. ---- Ce soir j'ai eu besoin de revoir le village de ma mère et l'eau que tu aimais l'eau des trois étangs. Le soleil était doux comme nous savions l'être. Tout n'était que larmes à l'intérieur de moi je rougissais de toutes mes lézardes. j'ai croisés l'écureuil minuscule et la jeune perdrix. La nature exultait et je semblais mourir de cette mort des sens qu'on appelle la vie. ---- La nuit tombe. Le jour n'est qu'un chien qui se traîne à ses pieds. ---- Comment peser le jour ? Dans quelle balance ? Sur quel étang du temps écrire sa mémoire ? Tout geste est dérisoire. ---- L'éclair du temps (1987) (il venait de perdre sa femme) Marcel Saint-Martin (1922-2009)
HaGu Posté(e) 23 décembre 2009 Posté(e) 23 décembre 2009 La poésie prouve un truc : les gens heureux n'ont rien à dire. © HaGu - Pensées alakon 2009
kike Posté(e) 26 mai 2011 Posté(e) 26 mai 2011 Liberté Sur mes cahiers d'écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable de neige J'écris ton nom Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J'écris ton nom Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J'écris ton nom Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l'écho de mon enfance J'écris ton nom Sur les merveilles des nuits Sur le pain blanc des journées Sur les saisons fiancées J'écris ton nom Sur tous mes chiffons d'azur Sur l'étang soleil moisi Sur le lac lune vivante J'écris ton nom Sur les champs sur l'horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J'écris ton nom Sur chaque bouffées d'aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J'écris ton nom Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l'orage Sur la pluie épaisse et fade J'écris ton nom Sur les formes scintillantes Sur les cloches des couleurs Sur la vérité physique J'écris ton nom Sur les sentiers éveillés Sur les routes déployées Sur les places qui débordent J'écris ton nom Sur la lampe qui s'allume Sur la lampe qui s'éteint Sur mes raisons réunies J'écris ton nom Sur le fruit coupé en deux Du miroir et de ma chambre Sur mon lit coquille vide J'écris ton nom Sur mon chien gourmand et tendre Sur ses oreilles dressées Sur sa patte maladroite J'écris ton nom Sur le tremplin de ma porte Sur les objets familiers Sur le flot du feu béni J'écris ton nom Sur toute chair accordée Sur le front de mes amis Sur chaque main qui se tend J'écris ton nom Sur la vitre des surprises Sur les lèvres attendries Bien au-dessus du silence J'écris ton nom Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui J'écris ton nom Sur l'absence sans désir Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J'écris ton nom Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l'espoir sans souvenir J'écris ton nom Et par le pouvoir d'un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer Liberté Paul Eluard in Poésies et vérités, 1942
elkjaer Posté(e) 27 juillet 2012 Posté(e) 27 juillet 2012 La poésie revient en force oui "baisse la culotte baisse la culotte" Ah! ah! comment c'était bon!!
sujet Posté(e) 27 juillet 2012 Posté(e) 27 juillet 2012 Excellente idée Skanker dans ce bistrot on est des artistes,
Gollum Posté(e) 28 juillet 2012 Posté(e) 28 juillet 2012 La poésie revient en force En même temps, si j'en crois les posts 41 à 47, ce topic a connu quelques digressions...
bibeyolo Posté(e) 15 novembre 2012 Posté(e) 15 novembre 2012 Up, je me sens une âme de poête : Ma vie était sévère, je kiffais Pythagore Mais par une nuit d'hiver, j'ai vu un banc dehors Cette nuit là, j'ai ouvert la boite de Pandore Mon cœur me disait vers, mon corps me disait dort Versifie tes affaires, donne leur un autre sort Dors tu as mieux à faire, Aère-toi l'esprit, sort Et puis j'ai découvert, ce que veut dire encore Encore un dernier vers, il coule comme de l'or Précieux comme le vair : le prince charmant adore Les pieds nus comme un ver, mais le vair plus encore Précieux comme un revers : de bâbord à tribord, Les idées à l'envers, ça rend beaucoup plus fort Mais l'or est lourd c'est clair, lourd comme boucle d'or qui vient d'casser des verres et l'lit où elle s'endort Alors faut que j' m'aère, sinon le journal sort Rubrique des faits divers, un jeune poète est mort.
bibeyolo Posté(e) 10 janvier 2013 Posté(e) 10 janvier 2013 Baudelaire : http://www.youtube.com/watch?v=qcDn7nkMuk8 Que j'aime voir, chère indolente, De ton corps si beau, Comme une étoffe vacillante, Miroiter la peau! Sur ta chevelure profonde Aux âcres parfums, Mer odorante et vagabonde Aux flots bleus et bruns, Comme un navire qui s'éveille Au vent du matin, Mon âme rêveuse appareille Pour un ciel lointain. Tes yeux où rien ne se révèle De doux ni d'amer, Sont deux bijoux froids où se mêlent L’or avec le fer. A te voir marcher en cadence, Belle d'abandon, On dirait un serpent qui danse Au bout d'un bâton. Sous le fardeau de ta paresse Ta tête d'enfant Se balance avec la mollesse D’un jeune éléphant, Et ton corps se penche et s'allonge Comme un fin vaisseau Qui roule bord sur bord et plonge Ses vergues dans l'eau. Comme un flot grossi par la fonte Des glaciers grondants, Quand l'eau de ta bouche remonte Au bord de tes dents, Je crois boire un vin de bohême, Amer et vainqueur, Un ciel liquide qui parsème D’étoiles mon coeur! Je découvre ce texte extraordinaire Suis-je le seul à y voir un éloge de la masturbation?
Caramel Posté(e) 23 juillet 2013 Posté(e) 23 juillet 2013 Je voudrais te dire je t'aime avec une lettre, mais je n'ai pas ton adresse. ©
elkjaer Posté(e) 23 juillet 2013 Posté(e) 23 juillet 2013 Je voudrais te dire je t'aime avec adresse mais je n'ai pas de lettres
Stormy31 Posté(e) 23 juillet 2013 Posté(e) 23 juillet 2013 Les derniers mots du très beau film québécois "Léolo" : << A vous la dame, vous l'audacieuse mélancolie Qui d'un cri fendait ma chair que vous offriez à l'ennui. Vous qui hantez mes nuits Quand je ne sais plus quel chemin prendre dans ma vie. Je vous ai payée cent fois mon du. Avec les braises du songe Ne me restent que les cendres du monde du mensonge que vous même m'aviez dit entendre. La blanche plénitude qui n'était pas comme la vieille interlude Brune et léthale, la cheville fine et maligne, qui m'a piqué à peine d'un sein pointu, en qui j'ai cru et qui ne m'a laissé que le remords d'avoir vu le jour naître sur ma solitude. Et j'irai me reposer, la tête entre deux mots dans l'avalée des avalés. >>
en_congés Posté(e) 23 juillet 2013 Posté(e) 23 juillet 2013 Je voudrais te dire je t'aime avec une lettre, mais je n'ai pas ton adresse. © J'espère que c'est pas une RH, elle serait capable d'utiliser la graphologie pour te connaître !
Yoda Posté(e) 23 juillet 2013 Posté(e) 23 juillet 2013 J'espère que c'est pas une RH, elle serait capable d'utiliser la graphologie pour te connaître ! :Ah! ah!:
è_é Posté(e) 27 septembre 2014 Posté(e) 27 septembre 2014 Olivier Paye le loyer Olivier Rentre à la LFP Olivier Peu importe de gagner Olivier Si sur toi on peut se séguer
VIX15 Posté(e) 27 septembre 2014 Posté(e) 27 septembre 2014 'tain je croyais que c'était fini votre embrouille avec Zitoun...
Invité Posté(e) 27 septembre 2014 Posté(e) 27 septembre 2014 :flof: 'tain je croyais que c'était fini votre embrouille avec Zitoun... je fais vraiment des interventions de qualitay en ce moment, on dirait béber à ses débuts
è_é Posté(e) 27 septembre 2014 Posté(e) 27 septembre 2014 :flof: Sadran fouchtre moi dedans mais n'oublie pas avant de te laver le gland
Invité Posté(e) 27 septembre 2014 Posté(e) 27 septembre 2014 je fais vraiment des interventions de qualitay en ce moment, on dirait béber à ses débuts en fait, ça va, ya pire que moi
è_é Posté(e) 27 septembre 2014 Posté(e) 27 septembre 2014 en fait, ça va, ya pire que moi bijection ! t'es un gros jaloux
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