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Topic Météo


trodlabal

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Posté(e)
à l’instant, fredC a dit :

t'as changé l'ampoule des chiottes avant de partir ? :ninja:

 

Non, du coup ils m'ont gardé la caution :ninja:

Au fait, pour m'éviter d'aller chercher mon portable, tu veux passer dimanche pour le match ? :ninja:

Posté(e)
il y a 2 minutes, Wingeeky a dit :

:grin:

J'ai déménagé :smoke: A temps :ninja:

 

à l’instant, fredC a dit :

t'as changé l'ampoule des chiottes avant de partir ? :ninja:

 

T'as pensé à prendre la bouteille qui doit traîner depuis 2/3 ans ? :ninja: 

Posté(e)
il y a 1 minute, Wingeeky a dit :

Non, du coup ils m'ont gardé la caution :ninja:

Au fait, pour m'éviter d'aller chercher mon portable, tu veux passer dimanche pour le match ? :ninja:

le mieux, ça serait que tu viennes ;) 

Posté(e)
à l’instant, LeFlamandRose a dit :

 

T'as pensé à prendre la bouteille qui doit traîner depuis 2/3 ans ? :ninja: 

Oui :vrai:

à l’instant, fredC a dit :

le mieux, ça serait que tu viennes ;) 

J'ai pas de voiture, puis la province quoi... :ninaj:

Viens voir l'appart ! :)

 

Posté(e)
il y a 5 minutes, fredC a dit :

et tes verres ?? t'as pris tes verres ?? :ninja:

 

La rousse en avait à peu près 250 donc oui :ninja:

  • 3 semaines plus tard...
  • 3 semaines plus tard...
Posté(e)

Séisme, ouragan, dictateurs, déforestation, c'est sympa.

C'est pratique Haïti , quand on parle d'eux on peut guetter les promos sur des séjours en République Dominicaine : la même île , avec des resorts touristiques, et des circuits privilégiés pour pas croiser des locaux.

Un peu comme Cuba.

Posté(e)
il y a 17 minutes, Le_relou a dit :

Pas top en haiti et jamaique en ces heures... Enorme ouragan. 

Groupe facebook pour aider (je sais pas quelle forme l'aide peut prendre, à voir, de la thune peut etre): https://www.facebook.com/groups/1847717488792578/

Dons (en esperant qu'il n'y aura pas trop de detournements...) et dons de fringues (point de collecte sur toulouse donné rapidemen, je guette)

Posté(e)
il y a 2 minutes, VIX15 a dit :

J'ai entendu dire que cet hiver serait le plus froid des 100 dernières années.  Des infos ?

tu veux dire que Météo France qui n'est pas foutu de donner des prévisions fiables à 10 jours est en capacité de prédire ce qui va se passer sur les 5 prochains mois ?

Posté(e)
il y a 6 minutes, VIX15 a dit :

J'ai entendu dire que cet hiver serait le plus froid des 100 dernières années.  Des infos ?

Oui chaque année des sites à buzz le disent. C'est de la merde. 

il y a 2 minutes, Ekelund a dit :

tu veux dire que Météo France qui n'est pas foutu de donner des prévisions fiables à 10 jours est en capacité de prédire ce qui va se passer sur les 5 prochains mois ?

C'est certainement pas météo France qui a dit ça. 

Posté(e)
à l’instant, Ekelund a dit :

tu veux dire que Météo France qui n'est pas foutu de donner des prévisions fiables à 10 jours est en capacité de prédire ce qui va se passer sur les 5 prochains mois ?

C'est pas météo France qui a dit ça, ce sont mes beaux parents et leurs amis.  Les mêmes qui votent Le Pen parce que le Gorafi a écrit que si la gauche passait ils seraient obligé d'héberger un migrant :ninaj:

Posté(e)

@VIX15

Si tu veux approfondir le sujet, je te conseille la lecture de ce topic : http://forums.infoclimat.fr/f/topic/50746-tendances-hiver-2016-2017/?page=1

C'est un poil technique :ninaj: 

Citation

Petite remarque préalable à ce qui va suivre : je ne prétends pas vous donner dès a présent une prévision fiable et robuste de l'hiver à venir. Je sais que ce topic fait tous les ans l'objet d'espérances passionnées, dont les miennes d'ailleurs, et à la sortie de trois hivers qui nous ont plus que laissé sur notre soif d'épisodes hivernaux celui de cette année va probablement cristalliser bien des attentes. Comme tous les ans, je m'efforce de présenter une vision aussi objective et complète que possible, et cela n'est pas toujours facile. D'une part car on a tous une partie humaine instinctive qui tantôt par optimisme nous conduit à minimiser les arguments que l'on juge défavorables, tantôt par dépit a tendance à nous faire voir un tableau plus sombre qui ne l'est (et je reconnais pêcher plus souvent dans ce second sens). D'autre part, car on ne saurait être complets et exhaustifs à nos niveaux d'amateurs, bien loin du niveau de spécialistes qui eux-mêmes se savent humbles malgré des années et des années d'étude et de travaux.

 

Par ailleurs, quand je m'intéresse à la prévision saisonnière, ce sont bien davantage les méthodes, les arguments, et les explications qui permettent d'arriver à cette prévision qui me passionnent. Bien plus que le résultat. J'ai conscience que la majorité des lecteurs, peut-être aussi des simples membres, viennent ici davantage pour un résultat, qu'ils aient conscience ou non du plus ou moins maigre niveau de fiabilité de ce résultat. Je ne juge pas, je suis le premier à ne pas forcément m'intéresser à autre chose qu'aux résultats dans les domaines qui ne me passionnent pas, et je pense que vous êtes pareil que moi. Ce que je veux simplement vous dire, c'est que ce post a pour objectif principal non pas de simplement vous donner une prévision, mais de vous donner les moyens de comprendre des arguments que je juge fiables et scientifiquement établis qui ont permis d'arriver à cette prévision.

 

Cette petite précision étant faite, et pour éviter une lecture peut-être un peu complexe à ceux qui souhaitent uniquement avoir un résultat : les indices précoces de la future saison hivernale penchent vers le scénario d'un hiver globalement doux et humide, avec des conditions zonales (flux d'ouest dominant). Oui je sais ça casse un peu l'ambiance pour la plupart d'entre nous, cela ne me fait pas exactement plaisir à titre personnel non plus du reste, et on a surtout envie de râler un bon coup en disant « m… pas encore ».

Allons désormais nous intéresser un peu plus au fond des choses, en analysant un peu plus dans le détail les raisons de ce constat.


I – L'hiver 2016/2017 n'est pas né sous une bonne étoile


Le premier argument sur lequel je vous propose de nous pencher, c'est tout simplement le rôle du soleil. De longue date, il a été reconnu que l'activité solaire jouait un rôle important sur la variabilité hivernale, et certaines études scientifiques ont réussi ces dernières années à préciser et à comprendre ce rôle.

 

Souvent, quand on évoque l'activité solaire, on pense avant tout à ses indicateurs habituels, que sont le nombre de tâches, ou bien le flux radio, et on cherche des corrélations assez directes entre ces indicateurs et les conditions atmosphériques. D'ailleurs, c'est ce que font nombre de prévisions saisonnières que vous pouvez consulter sur d'autres sites, dont les arguments vont ressembler à « l'activité solaire est actuellement forte/faible donc ... ». Je ne veux pas me prétendre forcément meilleur que les autres, il faut savoir se montrer humble avec l'art de la prévision saisonnière car on tombe souvent. Mais je trouve dommage que finalement peu de prévisionnistes tiennent compte d'enseignements scientifiques clairs : l'activité solaire joue un rôle fondamental, mais ce rôle est différé dans le temps. En clair, pour étudier l'hiver à venir, il faut regarder l'activité solaire d'il y a plusieurs années en arrière.

 

On peut l'expliquer de manière assez simple (enfin non ce n'est pas aussi simple, mais à notre niveau c'est déjà une bonne approximation du mécanisme à l'oeuvre) : ce sont surtout les flux de particules énergétiques qui semblent interagir avec notre atmosphère. Et ces flux de particules, ils atteignent leur paroxysme plusieurs années après le pic du cycle solaire, et ils restent à des niveaux très faibles plusieurs années après la reprise d'un nouveau cycle.

 

Cette situation résulte de la manière dont s'articulent les cycles solaires. En début de cycle solaire, les perturbations magnétiques se manifestent essentiellement aux alentours de 30° de latitude sur le soleil, et elles vont peu à peu se rapprocher de l'équateur en fin de cycle, le pic étant atteint quand les perturbations se situent à environ 15° de latitude. Du coup, quand on représente le timing d'un cycle solaire en fonction de la latitude, on obtient des papillons :

 


0.gif

 


Or, la Terre se trouvant à peu alignée avec l'équateur solaire, elle est en ligne de mire des perturbations qui se trouvent au plus près de cet équateur. Plus la perturbation va être proche de l'équateur, plus elle va être susceptible d'émettre des particules dans notre direction. Implicitement, cela signifie que c'est en fin de cycle solaire qu'on est le plus en phase avec ces flux de particules : il y a moins de perturbations (tâches) qu'au maximum du cycle mais elles sont mieux placées pour nous affecter. Vous pouvez voir sur ce graphique une démonstration de ce décalage : la courbe noire indique le nombre de tâches solaire (nombre de Wolf) qui est le marqueur traditionnel des cycles solaires, et la courbe rouge indique le niveau du flux de particules reçu par la haute atmosphère :

 


1.png

 

Le décalage entre les deux est assez net : il y a un délai d'environ 4 ans entre le maximum ou le minimum du nombre de tâches, et le maximum / minimum du flux de particules. Il n'existe pas à ma connaissance de site qui permet de visualiser en données journalières ou mensuelles le flux de particules, mais si on considère le nombre de tâches, on se rend compte que nous sommes actuellement en cette fin 2016 en phase de déclin entamée depuis quelques années :

 


2.jpg

 


Ce qui, en toute logique, indique que nous sommes actuellement plus au moins au cœur du pic cyclique de réception de particules énergétiques. Pour précision, parce que la question est légitime, les niveaux des cycles de flux de particules sont indépendants des niveaux des cycles solaire eux-mêmes en nombre de tâches. Je sais que le graphique au dessus pourrait laisser penser le contraire, mais des observations sur des séries bien plus longues indiquent clairement que même les cycles très faibles (en nombre de tâches) du début du siècle dernier ont donné des pics de particules équivalents à ceux des grands cycles de la seconde moitié du XXè siècle.

Bon, d'accord, on a un flux de particules élevés, et donc ? Eh bien et donc, de manière assez nette, les conditions zonales (vent d'ouest et pluie chez nous) ont tendance à être nettement plus présentes quand le flux de particules est élevé, et c'est l'inverse quand le flux de particules est faible. Cette situation se traduit par une corrélation assez claire entre ce flux de particules et l'indice NAO :


 

3.png

 


On peut aussi faire des corrélations géographiques entre le flux de particules et les anomalies de températures relevées en hiver, ce qui nous emmène, ce n'est pas un hasard, à retrouver le schéma type de la NAO :


 

4.png

 


On distingue nettement la corrélation bien positive sur l'Europe occidentale et du nord, indiquant des conditions majoritairement douces (et humides vu le type de flux) dans nos régions lorsque le flux de particules solaires est élevé. Ce qui est donc le cas cette année.

 

Tempérons tout de même : les niveaux de corrélation ne sont pas non plus fantastiques, et ils démontrent bien que ce seul indice, même s'il nous apprend indéniablement quelque chose, n'est pas suffisant pour élaborer une prévision fiable et définitive. Mais disons qu'on vient quand même de mettre un premier tour de vis.

 

Passée la découverte initiale de ce rôle des particules énergétiques et donc d'un effet solaire existant mais retardé par rapport au cycle solaire traditionnel, d'autres chercheurs ont enfoncé le clou en étudiant plus en avant encore la manière dont l'atmosphère réagissait en hiver les années suivant le pic solaire en nombre de tâches. Voici les résultats sous forme de corrélation avec les géopotentiels, de l'année du pic jusqu'à an+4 après ce pic :


 

5.png

 


Au sens où les chercheurs ont classé les dates des pics de cycles solaires, nous serions cette année au dernier tableau, « lag 4 years ». Pour se donner une idée de la capacité de ces corrélations, voici les anomalies de géopotentiels de l'hiver dernier, à comparer donc au tableau « lag 3 years » : ce n'est pas parfait bien évidemment, mais c'est tout de même assez surprenant de ressemblance :


 

6.png

 


Mis à part le très gros noyau de hauts géopotentiels en Sibérie (essentiellement une résultante de l'éclatement brutal de l'organisation troposphérique de l'hémisphère en janvier), il faut tout de même reconnaître que les ressemblances sont frappantes. Si l'hiver prochain venait à avoir autant de points communs avec le dernier tableau, autant dire qu'on vient de mettre un second coup de vis à notre prévision d'un hiver plutôt zonal avec conditions dépressionnaires bien présentes au nord de notre pays.

 

J'en profite pour faire une référence à un autre élément qui a fait beaucoup parler de lui ces derniers mois, et qu'on a longuement évoqué l'hiver dernier. Je veux parler de la piscine d'eau froide en Atlantique nord. Vous le savez, on a eu durant plus d'un an une anomalie froide marquée en surface dans l'Atlantique nord ; cette anomalie s'est assez sensiblement résorbée ces dernières semaines mais il reste toujours un potentiel froid significatif sous la surface. Voici, dans les données de la NOAA, une analyse en coupe des anomalies thermiques de l'Atlantique nord depuis 2012 :


 

7.png

 


On avait encore fin 2012 de très fortes anomalies positives en surface et/ou à faible profondeur dans l'Atlantique nord. Cette répartition des anomalies s'est renversée fin 2013 avec l'installation de conditions au contraire plus fraîches en surface, tandis que les anomalies chaudes devenaient prédominantes en profondeur. Alors mettez votre ceinture pour un nouvel effet « wow », mais voici le comportement habituel des anomalies de chaleur de l'Atlantique nord en fonction du cycle solaire qui a été mis en évidence par les chercheurs :

 

 

8.png


La ressemblance entre le schéma théorique et les observations de ces dernières années est tout simplement sidérante. On a bien eu en 2010 / 2011 un pic d'anomalies chaudes dans l'Atlantique nord, ce qui correspond aux années qui ont précédé le dernier pic solaire. Ce qu'il s'est passé depuis colle à la perfection au schéma attendu d'après le pic solaire. Si on reste sur le même déroulé des choses, le certain affaissement des anomalies froides de surface de ces dernières semaines ne serait que temporaire (et il était limite prévisible en fait…), avec un retour attendu de ces conditions fraîches même si ce serait d'ampleur moindre que ce que l'on a vu l'hiver dernier.

 

Cela tombe à pic : plusieurs études ont démontré qu'un Atlantique nord frais en surface, semblait jouer un précurseur de conditions zonales, encore que la liaison sur cet aspect est particulièrement faible et sujette à caution. On va dire que cela compte pour un quart de tour de vis supplémentaire.

 

Une dernière petite chose avant de clore le chapitre solaire, on va parler de la QBO. Ce n'est pas forcément attendu qu'elle soit évoquée ici, mais tout simplement les chercheurs qui ont développé tous les éléments que nous venons de voir se sont rendu compte que ces corrélations avec le flux de particules étaient beaucoup plus claires quand la QBO est en phase négative (flux d'est) qu'en phase positive (flux d'ouest). En clair, et je vais vous épargner les explications, un flux de particules élevés est clairement synonyme de conditions NAO+ en hiver, et c'est encore plus vrai quand la QBO est négative.

 

Or, il se trouve que si on se réfère à son calendrier habituel, la QBO réalise un cycle complet sur une période d'un tout petit peu plus de deux ans (d'où son nom, l'oscillation quasi-biennale). Et d'après ce calendrier, l'hiver prochain serait clairement placé en cycle négatif, ce qui va donc dans le sens d'une meilleure fiabilité de la prévision de NAO+. Bémol, j'utilise le conditionnel. Tout simplement parce que la QBO a fait une sortie de route magistrale qui est inédite depuis sa découverte dans les années 1950, et personne n'est capable de dire ni ce qu'il s'est passé, ni les conséquences à venir.


 

9.jpg

 


Cela aurait donc pu être un argument défavorable de plus pour une prévision d'hiver froid, mais en l'état des choses je ne me risquerais plus à dire s'il compte véritablement ou non.

 


II – La Niña, oui … mais Modoki (et ça craint)

 


Pour ceux qui suivent le topic concernant l'ENSO et les cycles El Niño / La Niña, vous avez pu suivre le déclin printanier de l'épisode El Niño de l'automne / hiver dernier. Cet été, les prévisions qui voyaient s'installer une belle Niña ont été sévèrement malmenées par des conditions restant nettement défavorables à l'émergence d'un tel épisode. Alizés régulièrement en panne, maintien de poches anormalement chaudes en surface dans plusieurs secteurs clés, rien n'a semblé véritablement bien se dérouler.

 

Depuis le début de ce mois d'août, on observe enfin l'installation de conditions atmosphériques plutôt favorables à l'instauration d'un épisode Niña. Cela se manifeste surtout par l'installation durable de régimes d'alizés renforcés au niveau de l'équateur et la quasi disparition de coups de vent d'ouest dans le Pacifique central :

 

 

10a.png

 


Du coup, le contenu de fraîcheur dans le Pacifique central repart quelque peu à la baisse alors qu'il était en net déclin, et cela correspond à la réaction océanique face à ce renforcement des alizés dans cette région.

 

Partons de l'hypothèse que nous devrions avoir un hiver placé sous le signe d'un épisode Niña dans le Pacifique. Hypothèse car ce n'est pas fondamentalement acquis, mais en tout état de cause même s'il n'y a pas de Niña on est assurés à minima de conditions neutres à tendance négative. Quelles conséquences pouvons-nous attendre ?

 

Si on se réfère aux études réalisées sur la question, la réponse c'est que mis à part en décembre où des régimes de blocages sont plus fréquents (conditions propices à des épisodes hivernaux), en janvier et février deux régimes de temps semblent nettement favorisés :


 

10b.png

 


On retrouve .. ah bah des conditions plutôt zonales, tantôt assez pures (flux d'ouest / sud-ouest), tantôt plutôt en « toboggan » (flux d'ouest / nord-ouest). Alors bien entendu on parle de régimes devenant plus courants, cela ne signifie pas dominants du 1er janvier au 28 février. Mais il n'empêche qu'on vient encore de mettre un tour de vis.

 

La encore, creusons un peu plus le sujet, tout comme on l'a fait avec le thème solaire. Depuis deux bonnes années maintenant, la notion d 'épisodes Niño « Modoki » a dû vous devenir familière (je me souvient encore de la première fois que j'en ai parlé, j'avais pas eu un accueil formidable avec ce truc dont peu de monde avait déjà entendu parler:D). Peut-être vous vous en doutiez, peut-être pas, mais il existe aussi des épisodes de Niña « Modoki ». Ils sont moins connus, cela ne fait que quelques années qu'on en a véritablement compris le mécanisme, d'autant que les différences entre la Niña normale et la Niña Modoki sont beaucoup plus subtiles que pour les épisodes Niño.

 

Et bien évidemment, vous vous doutez que si je vous parle de l'existence de ce type d'épisodes, c'est parce que cette année nous sommes justement plutôt sur un schéma de développement de Niña Modoki. Outre plusieurs marqueurs d'ordre atmosphérique, au plan océanique l'indice qui ne trompe pas c'est qu'on observe un renforcement de l'anomalie froide qui se fait en plein Pacifique :


 

10.png

 


Dans une Niña traditionnelle, l'anomalie froide d'origine doit se développer beaucoup plus à l'est, en général vers 100 à 120° ouest. L'instauration d'une Niña par le centre Pacifique (140 à 160° ouest), c'est le signe précurseur clair d'un épisode Modoki. Pour vous donner une vision plus nette des différences entre les deux, voici les schémas typiques des températures de surface (plages de couleur) et des régimes de vent (flèches) lors des Niña traditionnelles (en haut) et des Niña Modoki (en bas) :


 

12.png

 


Au niveau du Pacifique, dans un régime Modoki, les anomalies froides sont davantage décalées sur le centre Pacifique, et sont en quelque sorte prises en étau à l'ouest par un fer à cheval d'anomalies chaudes marquées. Notez la ressemblance avec le schéma qui est en train de se mettre en place en l'état actuel des choses :


 

11.png

 


Si votre œil a été aiguisé par la curiosité, vous avez du glisser sur le coin en haut à droite du schéma précédent : on y voit un petit bout de nos contrées, et surtout on y voit une anomalie de vents d'est à nord-est (conditions hivernales favorisées) en Niña traditionnelle, alors que ce sont plutôt des anomalies de vents d'ouest sur le nord du pays (conditions zonales douces et humides) qui sont favorisées en Niña Modoki. Vous n'avez malheureusement pas la berlue. Voici les anomalies de pression au niveau de la mer (gauche) et de géopotentiels à 300 hPa (droite) qui sont observées en général lors d'un hiver en Niña Modoki :

 

 

13.png

 


Et je vous rajoute même si je ne suis pas sûr que c'était nécessaire les anomalies de température au sol (gauche) et de précipitations (droite) :


 

14.png

 


Du vrai bon zonal des familles en mode NAO+. L'échelle qui apparaît sur la droite, c'est le niveau de significativité de la corrélation : à 90/95 %, autant dire que c'est du lourd, des fois qu'on douterait de la fiabilité de l'argument. Encore un gros tour de vis en faveur d'un hiver plutôt zonal et bien doux.


On le voit donc assez clairement, les premiers indices que nous avons pour cet hiver ne sont pas du tout favorables à des conditions globalement froides dominantes. C'est l'exact inverse. On notera toutefois deux raisons de relativiser ce constat.

 

Déjà, même si ces indices sont quand même particulièrement solides et ne peuvent être ignorés, nous sommes assez loin de l'hiver et d'autres arguments viendront se greffer à tout ça dans les prochains mois. Outre les modèles (en général je ne commence à les consulter que vers octobre / novembre, auparavant c'est encore trop tôt et leurs résultats ne sont guère exploitables), je pense notamment à d'autres précurseurs intéressants et fiables, tels que le niveau d'enneigement en Sibérie ou de reconstitution de la banquise en automne. Même si on a déjà encaissé une série de mauvais buts, le match est loin d'être terminé.

 

D'autre part, revenons au fait que nous parlons de prévision saisonnière, ce qui implique avant tout la recherche des grands traits de la saison hivernale à venir. On n'en n'est pas aux détails. Une prévision saisonnière a pour objectif d'appréhender une tendance de fond, mais une tendance de fond dure rarement la totalité des 90 jours d'un hiver. En 2011/2012, les prévisions saisonnières appréhendaient une domination des conditions zonales : on a eu six décades sur neuf qui ont été véritablement zonales (prévision confirmée), il n'empêche que sur deux autres décades on s'en est sortis avec une sévère vague de froid. Prévoir un hiver globalement doux et humide, ne revient pas à exclure le potentiel de quelques séquences froides ici ou là – mais il revient à dire que dans l'ensemble elles devraient être peu nombreuses.

 

 

 

Pour ceux qui voudraient aller plus loin, voici en vrac les sources principales (études scientifiques) de tous les éléments que vous avez pu consulter dans ce message :

 

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/joc.890/epdf

http://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/10/5/054022/pdf

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/2016GL070373/abstract

http://link.springer.com/article/10.1007/s00382-014-2155-z

http://journals.ametsoc.org/doi/abs/10.1175/JCLI3523.1

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029/2006RG000199/full

http://www.issibern.ch/teams/interplanetarydisturb/wp-content/uploads/2014/04/Mursula_03_2014.pdf

http://link.springer.com/article/10.1007/s11434-012-5423-5

 

Posté(e)

y'a celui-là aussi (même forum) qui est un poil plus concis et compréhensible :ninja: 

 

Citation

 

Bonjour,

 

Paul-Frédéric Casset (Météo 81) vient de réactualiser ses prévisions saisonnières. http://www.meteo81.fr/previsions/tendance-saisonniere-des-prochains-mois_107.htm

 

Voici ses tendances :

 

Décembre : Anticyclone continental (fiabilité : moyenne)

dec.jpg

Une grande majorité de scénarios envisage la constitution de hautes pressions sur le continent européen pouvant conduire à un blocage. Toute la difficulté est de savoir où exactement et c’est encore trop tôt pour le savoir. Plusieurs scénarios sont possibles dans cette situation à flux « inversé ». Dans le cas d’un anticyclone situé entre les Îles Britanniques et la Scandinavie, une grande partie de l’Europe, dont la France, pourrait grelotter. Un anticyclone pourrait aussi se constituer entre la France et l’Allemagne. Dans ce cas, nous aurions à faire à du froid d’inversion avec de fréquentes gelées et des journées dans le brouillard, du SW au NE de l’hexagone. 3ème option : les hautes pressions se constituent sur le centre du continent. Dans ce cas, le flux de SW dominerait sur la France apportant une ambiance douce et parfois perturbée. Globalement ce mois a une forte probabilité d’être sec.

 

Janvier- Février 2017 : Retour du zonal (fiabilité : bonne)

jan-fev.jpg

Une tendance assez nette commence à se dessiner. Le flux d’ouest de grande échelle se mettrait en place dans une période de NAO+. C’est-à-dire un anticyclone des Açores sur ses bases et une dépression d’Islande en grande forme. Douceur océanique et pluie serait donc d’actualité. Les massifs, notamment les Alpes du nord, feraient le plein de neige mais à des altitudes relativement élevées.

 

[Remarques] : Comme vous l'aurez remarqué, il pencherait sur un début d'hiver plutôt froid puis sur la mise en place rapide d'un flux ouest... un doute subsiste sur le mois de décembre... d'ailleurs plusieurs modèles divergent (IRI = froid, CFS = doux) ainsi que plusieurs sites météo. A voir donc ;) !

 

 

Posté(e)
à l’instant, Doberman a dit :

Vous pouvez conclure messieurs ? Froid polaire ou pas ?

Oui mais pas sur, ou alors doux, voire chaud avec de la neige en février si très froid en Décembre . -_- 

:ninaj:

Posté(e)
Il y a 9 heures, Doberman a dit :

Vous pouvez conclure messieurs ? Froid polaire ou pas ?

selon les messagers intergalactiques, et leur relais en terre de ross, en midi-pyrénées ça sera à la fois superpolaire et bipolaire, sauf les soirs de pleine lune qui eux seront équatoriaux. donc glaciation express, et on pourra dire dès le premier janvier bienvenue en sibérie. hibernatus le retour !

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