Le topic des chanceux

[sujet]

j'ai encore gagné au loto !

fin décembre j'avais gagné 2€,

et là, je viens de gagner 5€,

[PaG]

Un CR de ceux qui étaient au stade de France? j'ai la flemme d'aller dans l'espace supp 

[en_congés]

il y a 36 minutes, PaG a dit :

Un CR de ceux qui étaient au stade de France? j'ai la flemme d'aller dans l'espace supp 

On a gagné.

[bibeyolo]

Voilà :

Peu après la création topic "places pour la finale" Mon beauf nantais me contacte et me dit qu'il peut avoir des places pour la finale... je n'irai pas en chercher ailleurs. Me voilà donc à 14h samedi partant de ma banlieue rejoindre le rer A à Rueil pour être sûr de pouvoir rentrer après le match. J'ai rendez-vous dans un bar à Denfer pour voir le match de rugby. En attendant qu'il ouvre, je vois défiler des supporters toulousains en violets et quelques nantais. Étrange sensation d'être à la capitale,  de rentrer dans un bar pour voir le Stade et de voir le violet remplacer le rouge et noir. Oui le match du jour n'est pas la demi-finale de coupe d'Europe du stade. Cela se confirmera avec le déroulement du match, qui nous fera plus parler du tèf que du stade. Entouré de Nantais, on discute d'un match qui n'a pas la même saveur pour eux que pour moi. Eux voient ce match avec presque une appréhension de ce qu'il va se passer ensuite, moi comme une rédemption de 30 ans de quelques hauts et de beaucoup de bas. On se dit que cela risque de se jouer sur le physique. La suite montrera que Nantes n'a pas existé sur ce qui devait être un point fort. 

Départ pour le stade de France vers 18h30. Je me dis qu'il faut que j'arrête la bière. Pas question de vivre cet événement à moitié lucide. Arrivée devant le stade, les nantais sont étonnés du nombre de toulousains mais se rassurent en se disant que l'année précédente contre Nice, c'était la même chose. L'ambiance est bon enfant devant le stade. Les buvettes et les bars sont ouverts contrairement à l'année précédente. Ça chambre gentiment, ça échange constructivement. Il est 20h et contrairement aux Nantais qui m'accompagnent, il me tarde de rentrer dans le stade. Mon beauf m'avait promis une place dans le bloc S. Finalement, il en a dans le bloc C et je me retrouve à mon grand soulagement côté toulousain.

Les marches raides du stade gravies, me voici découvrant l'enceinte côté spectateur, n'y étant allé qu'une fois pour une tournoi de foot universitaire sur la pelouse. Première impression de hauteur et de bonne vision de la pelouse. On va pouvoir profiter du match. Un regard sur ma gauche : impressionnant virage violet. Ca chante déjà. Autour de moi quelques toulousains mais aussi beaucoup de Nantais. On s'échauffe la voix. Les nantais lancent un chant et couvrent les toulousains. On n'entend plus le virage... Heureusement la physionomie du match fera qu'on pourra chanter la plupart du temps sans être couvert. Le speaker de la beaujoire apparaît sur le grand écran pour lancer le "aller nantais jouer" le chant est long trop long tous les spectateurs des latérales le connaissent... je mesure ce qui nous sépare d'un club avec une longue histoire. Puis vient le tour de Fritouille de lancer le se canto. Quel chemin parcouru depuis 30 ans. Le virage violet est à l'unisson c'est impressionnant Quel chemin parcouru depuis 3 ans... Le tifo se met en place... moment de stupeur, la bâche se déchire Heureusement, ce ne sera que minime et l'image grandiose envahit le virage. Vient ensuite la marseillaise chantée par les 2 camps. Côté toulousain sur le grand écran on sent l'émotion de cette équipe internationale certes, ne connaissant pas les paroles certes mais unis sous leurs maillots violets.

Le coup d'envoi est donné, on chante quand on peut suivre le virage, encore parfois en yaourt, les révisions de la semaine n'ont pas été optimales et très rapidement les 2 premiers buts arrivent. Un "qui ne saute pas n'est pas toulousain" vient rappeler aux Nantais l'origine française de ce chant que certains attribuent aux Lyonnais. Pas eu le temps de se faire peur. Je sais déjà que la coupe est pour nous. Comment Kombouaré pourrait-il relancer cette équipe moribonde? On peut chanter tranquillement, Costa a éteint les nantais. 

Vient alors ce qui sera pour moi ce qui sera le moment le plus intense de la soirée et de ma vie de supporter. 20ème minute le virage lance le clapping Brice. Il est repris  dans tout le stade et résonne loin, très loin. A peine le temps de regarder la pelouse que le ballon est remonté, rentre dans la surface et le troisième but limpide, symbole du renouveau toulousain, et du beau jeu déployé arrive. Les nerfs lâchent. Pas d'exhultation,  mais une joie profonde, intérieure mystique. Le temps s'arrête. Et là assis, au milieu du tumulte, l'image de Brice souriant qui nous envoie un signe, nous fait un clin d'œil. Les dieux du football sont avec lui, avec nous. Les frissons m'envahissent, mes yeux s'humidifient. C'est plus que du football.

Retour au match, le quatrième but est anecdotique,. La mi-temps arrive non sans avoir chanté un dernier se canto. De nouveau les frissons. A la mi-temps je rends compte de la portée de l'événement. La poche de mon manteau a beaucoup vibré. J'ai reçu des messages inattendus de gens que j'avais perdu de vus.

La deuxième mi-temps sera plus calme. Elle aura quand même permis de savourer, de fêter les joueurs de plus près sur le but de Aboukhlal, et de lancer des olés sur les passes toulousaines, de se dire que tout ce virage qui chante rentre à peine dans le stadium. Le "mais ils sont où ?" des années 90 s'est mué en "Et ils sont là les toulousain". On n'est pas là "contre", mais on est là "pour". Je repense au capo d'il y a 20 ans qui se battait contre des moulins à vent pour faire chanter le virage est en dehors du noyau, pour qu'on ne siffle pas son équipe, pour qu'on continue à encourager dans l'adversité. C'est une nouvelle ère qui a commencé avec les encouragement hors-stade durant le covid, le virage Brice nouvelle génération qui s'étoffe en chant, en nombre. 

La fin du match sera moins agréable pour moi. Déception de la sono qui couvre les chants, du speaker trop neutre, du feu d'artifice au moment où les supporters aller brandir la coupe, de la pub sur les écrans le temps que le stade se vide. Il est temps pour moi de rentrer pour ne pas louper le dernier Rer. Je me repasse en boucle les souvenirs. Arrivé dans la voiture, j'allume RMC. Il repasse les commentaires Jeannot, que ma mère a connu, symbole médiatique du sud-ouest pour moi. Il est temps d'aller me coucher après ma ma meilleure journée de supporter du téfécé

[Flolynyk]

Il y a 18 heures, PaG a dit :

Un CR de ceux qui étaient au stade de France? j'ai la flemme d'aller dans l'espace supp 

Samedi, départ 8h avec mon coloc, une copine, et un pote qu'on retrouve avant de prendre l'autoroute. Dès l'arrivée sur l'A20, on s'aperçoit qu'une voiture sur 2 est en route pour le stade. Des écharpes aux fenêtres, des maillots à l'intérieur, des drapeaux sur les tableaux de bord. On se regarde, on se fait signe, on klaxonne, on rentre déjà dans le match. Les aires d'autoroute sont violettes, les premiers fumis sont craqués, on a tous un mot pour les gens qu'on croise. Les non-supporters se prennent au jeu, discutent avec nous, rigolent, on a le droit une dizaine de fois au classique "c'est pour le rugby" ? Eh bien non, pas cette fois, on va voir le Tef au Stade de France, on réalise. L'ambiance est hyper bonne. Je me demande si ça le fait à chaque fois pour les supporters de clubs plus habitués.
A 9h45 sur une aire de repos, on retrouve @Milky, une voiture débarque, des Tarnais je crois, ronds comme des queues de pelle, des cadavres de 1664 plein la voiture, des packs pas entamés dans le coffre. Ils ont pas du voir le match eux. De notre côté, en voyant ça, on se dit qu'il va falloir faire gaffe, être en forme pour le match.
Arrêt suivant vers Orléans, la marée violette est encore plus impressionnante. On croise 2 Nantais isolés, un peu inquiets au milieu de tout ce violet. Premiers chambrages, c'est bon enfant. On reprend la route, on arrive au péage de St Arnoult où la donne change, on rejoint la route des Nantais, qui représentent à vue de nez 2 voitures sur 3. Ca klaxonne, ça chante, ça chambre, le moment est vraiment sympa et ça donne un avant goût de ce qu'on verra un peu plus tard, un peu plus au Nord.
De notre côté, on prend la route de Montreuil, où on passe chercher mon frère, supporter de Paris, mais sympathisant du TFC grâce à moi. Des Montreuillois nous accueillent avec des "Allez Toulouse" en nous voyant. Ca change de l'indifférence ou des moqueries qu'on se prenait il y a pas si longtemps, et ça fait plaisir de voir qu'on commence à être reconnus.
Garés à la Courneuve, on débarque au SDF vers 18h, juste à temps théoriquement pour rejoindre le cortège Toulousain, qui finalement était parti plus tôt parce que les CRS l'ont décidé comme ça. On les rejoint par une autre rue, on arrive devant eux, on rentre dans le cortège bien aidés par des CRS et on profite. On fait pas 300m qu'on se fait bloquer sur une place. Impossible d'en sortir, impossible de se faire rejoindre, on ne peut qu'attendre, chanter, et boire un coup quand même parce que faut pas déconner.  On rejoint des potes qui étaient déjà dans le cortège, on croise 2-3 têtes connues, dont @RufusTFireflyqui vient nous montrer ses bottes et qu'on a perdu rapidement. On perd 2-3 ans d'espérance de vie avec la fumée des fumis, on se pète déjà la voix. Seul moment pas ouf : une poignée de mecs de la Brigade Loire qui décident de nous charger par derrière, suivis par des CRS qui décident de charger aussi au cas où, avec un peu de lacrymo sinon c'est pas drôle. Petite panique qui dure 5 minutes, on met les enfants à l'abri, puis ça passe. Vers 20h, on nous laisse enfin sortir de cette place et on peut rentrer au compte goutte dans le Stade. Là, grosse claque en voyant le stade rempli, la marée jaune en face est impressionnante, c'est forcément ce qu'on voit en premier en arrivant en face. Puis on regarde autour, on voit énormément de violet, c'est beau. Le stade entier est coloré, tout le monde a joué le jeu, tout le monde a son maillot et/ou son écharpe. Ca chante, les chants sont suivis même en tribune haute et intermédiaire chez nous, et le stress monte encore un peu plus. Dernier "Se canto" avant le coup d'envoi, 25000 écharpes violettes sont levées, c'est splendide, l'émotion est au plus haut, mon coeur bat hyper vite, on y est putain. Entrée des joueurs, les 2 tribunes se répondent par de superbes tifos, le bonheur se lit sur les visages de tout le monde. Quel que soit le résultat, on est fiers d'être là et ça se sent. Le match commence, on marque, on re-marque. Logan Costa pour un doublé, ce joueur qui ne joue que la Coupe et nous met dans de très bonnes dispositions en à peine 10 minutes, quel beau symbole. Dans les tribunes, on se regarde, on se prend dans les bras avec des inconnus, on y croit pas, c'est trop tôt, c'est trop beau. On gueule encore plus fort. On a peur d'y croire, on reste le Tef mais au fond on sent que ça sent bon. Puis vient la grosse émotion, aux alentours de la 20e, avec ce clapping pour Brice qui aurait dû être là, qui est là dans nos coeurs. C'est repris par toute la tribune, ça claque super fort, c'est impressionnant. Et c'est le moment que choisit Suazo pour faire une passe absolument incroyable dans les pieds de Dallinga qui n'a plus qu'à la mettre au fond. Face à eux, face aux seuls en France qui ont manqué de respect à Brice, au moment où on chantait pour lui, où on avait tous une pensée pour lui. Pour moi, les premières larmes coulent, l'émotion est intense. On commence à comprendre, on va gagner cette putain de Coupe de France. Et même si on se dit que c'est pas fini, au fond on le sait, on voit notre équipe meilleure dans tous les compartiments du jeu, on voit des Nantais au fond du seau, c'est notre jour, rien ne peut nous arriver. Un quatrième pour la route, encore quelques larmes. Derrière moi, un petit de 6 ans à qui on explique avec son père qu'il a une chance incroyable de vivre ça si tôt, de vivre ce qu'on attend depuis des décennies. "Ca fait combien de temps que tu supportes le club toi ?" "C'était quand ton premier match ?" "Ca fait combien de temps que tu souffres ?", les questions reviennent partout autour de nous, et toujours la même conclusion, cette fois c'est fini, elle est pour nous, et ça valait le coup d'attendre. Le Se Canto à la fin de la mi-temps est incroyable, ça résonne hyper fort, c'est dur de se contenir.
La 2e mi-temps sera plus calme. Une partie des Nantais quitte le stade pour ne pas y revenir. Sur le terrain ça gère, en tribunes aussi, à part quelques fulgurances sur 'la meilleure tribune du championnat', jusqu'au 5e but, là, juste devant nous. Nouvelle explosion, et les chants reprennent de plus belle jusqu'au coup de sifflet final, où on saute de joie, on pleure, on est heureux, on gagne un titre et pour l'immense majorité des toulousains c'est la première fois qu'on voit ça, qu'on ressent ça. On fait la fête, on maudit Macron qui nous empêche de profiter de la remise des médailles et de la Coupe (c'est sur le côté, d'où on est on ne voit pas bien, et les écrans géants ne retransmettaient pas le moment).
2e présentation de la Coupe, devant nous cette fois, puis Chaïbi qui lance le traditionnel chant de la victoire. Grosse connerie selon moi d'essaye de lui faire chanter "et les Nantais on niquera", complètement inutile à ce moment-là, et bonne réaction de Chaïbi qui a refusé de chanter ça. De notre côté on s'attarde dans le stade, pas du tout envie d'en bouger, on veut profiter jusqu'au bout. Ca parle voyage en Thaïlande pour le trophée des Champions, ça débat Coupe d'Europe, ça chante pour ceux qui peuvent encore, ça sourit à n'en plus pouvoir. On finit par sortir, mais on reste jusqu'à une heure et quelques aux abords du Stade, on veut profiter, ça nous arrivera peut-être plus jamais. Nuit à Montreuil, puis retour avec toujours le sourire bête aux lèvres, le match qu'on se refait avec les inconnus en violet sur les aires de repos, les chants qui se lancent avec des voix cassées, les yeux fatigués mais heureux.
Et ce soir, on remet ça, 3h de route pour aller prendre une branlée contre Lens mais faire la fête quand même, et tant pis pour l'état physique, on se reposera plus tard, pour l'instant on kiffe.
 

[NicoPaviot]

C'était pas bloqué sur la place, c'est juste que ca avancait au compte goutte à cause des fouilles et du faible nombre de CRS au regard de la foule toulousaine.

J'ai eu de la chance d'arriver juste sur le devant du cortège et de passer en une grosse vingtaine de minutes, mais effectivement, au rythme ou ca allait, ca devait donner à ceux derrière l'impression que c'était bloqué.

[PaG]

Merci à vous. C'est beau 🥺

 

[Alfcat]

Le 02/05/2023 à 18:33, NicoPaviot a dit :

C'était pas bloqué sur la place, c'est juste que ca avancait au compte goutte à cause des fouilles et du faible nombre de CRS au regard de la foule toulousaine.

J'ai eu de la chance d'arriver juste sur le devant du cortège et de passer en une grosse vingtaine de minutes, mais effectivement, au rythme ou ca allait, ca devait donner à ceux derrière l'impression que c'était bloqué.

Oui et cette impression a quand même été renforcée quand une 10aine de flics ont chargé 2 ou 4 exités et ont provoqué un petit mouvement de foule qui aurait pu être lourd de conséquence vu la présence de jeunes enfants...Tout cela alors que l'ambiance globale était vraiment cool et festive. Belle maladresse. 

Heureusement ça n'a duré que quelques 2 ou 3 minutes. Mais après 30 minutes à piétiner pour passer le barrage de l'entrée, on a quand même été soulagés. 

[chronos]

Sans vouloir porter atteinte à la présomption d'innocence, j'ai aperçu @Allezletfc.net sur le lieux des incidents et au moment des faits  

[Allezletfc.net]

Le 04/05/2023 à 16:22, chronos a dit :

Sans vouloir porter atteinte à la présomption d'innocence, j'ai aperçu @Allezletfc.net sur le lieux des incidents et au moment des faits  

Effectivement j'y étais et à côté de moi y avait un supporter qui n'était pas en violet mais avec un blouson marron jaunatre, je ne dirai pas qui

[NicoPaviot]

C'est pas moi... Mon bloudon était noir, et j'arborais fierement le polo violet "Pitchouns 2002" qui m'a valu la reconnaissance de son createur

[RufusTFirefly]

13 hours ago, NicoPaviot said:

C'est pas moi... Mon bloudon était noir, et j'arborais fierement le polo violet "Pitchouns 2002" qui m'a valu la reconnaissance de son createur

Moi aussi je veux un bloudon!