elkjaer Posté(e) 20 novembre 2016 Posté(e) 20 novembre 2016 Il y a 4 heures, Gollum a dit : C'est le cas dans tous les pays pauvres. Par définition, il est évidemment difficile d'estimer le poids économique de cette économie informelle mondiale mais ça se compterait en milliards et ça permettrait à plein de pauvres de vivre à peu près convenablement (pas selon nos standards, naturellement). Accessoirement, ça biaise énormément toutes les statistiques sur le niveau de pauvreté dans le monde. La tentative indienne de ramener cette économie informelle dans le cadre légal relève du coup politique. Ça ne peut pas avoir la moindre efficacité, pour plein de raisons évidentes. Notamment parce que l'administration indienne est pourrie jusqu'à l'os, que le système des castes est d'un archaïsme insoutenable (et encourage les intouchables à fuir le système formel comme chez nous les juifs durant de longs siècles) et que l'économie informelle est donc, dans de très nombreux pays, le seul moyen de s'affranchir du contrôle d'état et de son corollaire fiscal Ce que ça devrait créer, comme effet, c'est la naissance d'une monnaie parallèle à la roupie. Soit une dollarisation partielle de l'économie indienne, soit... le retour de l'or. Ya beaucoup d'or, en Inde, pour des raisons religieuses. Et l'or, c'est la monnaie universelle depuis la nuit des temps (la "relique barbare" comme l'avait appelé Keynes). Je serais pas surpris qu'instruits par le précédent qu'ils sont en train de vivre, pas mal d'Indiens en redécouvrent les vertus monétaires... Tu es spécialiste de l'Inde aussi? Citer
Gollum Posté(e) 20 novembre 2016 Posté(e) 20 novembre 2016 il y a 39 minutes, elkjaer a dit : Tu es spécialiste de l'Inde aussi? Je m'intéresse à beaucoup de choses, tu sais . Mais comme je suis un peu con -conformément à ce que tu supputais tantôt- il me faut beaucoup de temps pour en comprendre superficiellement quelques unes . Par exemple, sur l'Inde, je ne te cache pas quelque fragilité. Je n'ai par exemple jamais compris comment des gens pouvaient vivre sereinement avec un cobra royal ayant élu domicile dans le mur de leur maison . Citer
è_é Posté(e) 16 décembre 2016 Posté(e) 16 décembre 2016 http://www.liberation.fr/futurs/2016/12/16/pourquoi-l-etat-met-70-millions-dans-le-sauvetage-de-william-saurin_1535758 je crois que je comprendrai jamais rien à tout ça Citer
Forrest Posté(e) 17 décembre 2016 Posté(e) 17 décembre 2016 Le prêt de l'État ou la tricherie de 30% du CA ? Citer
HaGu Posté(e) 18 décembre 2016 Posté(e) 18 décembre 2016 Le 16/12/2016 à 15:23, elmö a dit : http://www.liberation.fr/futurs/2016/12/16/pourquoi-l-etat-met-70-millions-dans-le-sauvetage-de-william-saurin_1535758 je crois que je comprendrai jamais rien à tout ça C'est un peu cocasse quand on a lu que la patronne du groupe est décédée y a quelques semaines, en léguant son patrimoine de + de 200m à une fondation Citer
Gollum Posté(e) 10 février 2017 Posté(e) 10 février 2017 Donc, Elkjaer Je te confirme que tant que tu me serviras des arguments aussi pauvres, tu rempliras ton violon d'urine... Car : 1. Rien n'est moins déterministe que la "main invisible". Si tu comprenais l'économie de marché, tu le saurais. De manière générale, qu'est-ce qui caractérise la liberté ? Le fait qu'elle peut mener à tout... Ce qui est le contraire du déterminisme. Je comprends que tu te laisses abuser, eu égard au milieu dans lequel tu baignes. Tu crois que le développement est une affaire de mécano politique top down conçu par des fonctionnaires et des économistes de salon. Or, leur rôle dans l'histoire du développement est nul au mieux, parasitaire au pire. 2. Et alors me servir le "consensus de Washington" comme maître étalon de ce que serait la "dynamique de marché" . Je te rappelle que le consensus de Washington vise à stopper l'hémorragie économique et financière de nombre de pays en développement, dans les années 1980. On fait toujours comme si c'était une sorte de surgissement néolibéral purement et simplement idéologique (ce qu'il est par certains aspects), sans daigner réaliser qu'il vise quand même à mettre fin à une situation de faillite généralisée (dont je te laisserai apprécier la cause ). Et on voudrait que... "ça marche" c'est à dire que comme par miracle, ça "crée" du développement économique partout et tout le temps ? Mais mon cher Elkjaer, ça ne peut pas marcher : le développement ne se crée pas. Pas plus que la démocratie ne s'impose. Tout ce qu'on peut faire, c'est concevoir des politiques un peu moins con que d'autres et de ce point de vue, les dernières décennies n'ont pas à rougir de la comparaison avec ce qui les a précédées... En parlant de ça, je vois que comdab quand t'as rien à dire, tu éructes. Je réponds pas sur les faits toussa. Mais va donc consulter le rapport que je t'ai soumis -parce que moi, l'air de rien, je te propose quelque chose- et nourris toi de ce qu'il contient. C'est pas parfait (rien ne l'est) mais c'est une bonne base pour comprendre la notion de "développement". Et notamment son ferment interne, que tu sembles grandement sous estimer. Ta question finale est révélatrice de ton (gros) problème de raisonnement. Chaque trajectoire de développement est unique. Elle repose sur les mêmes bases mais elle est unique. Depuis 1989, des pays qui semblent engagés sur la bonne voie, je peux t'en citer quelques uns, oui. Qu'est-ce qu'on en a à foutre que ce soit une trajectoire "à la coréenne" ? L'important est que quand tu te développes, tu exportes. Toi, tu crois que c'est l'inverse et tu fais erreur. Enfin -autre très gros souci de raisonnement- si tu adoptes une perspective "positiviste", en économie, tu es sûr de te tromper. C'est pas parce que durant 20 ans, t'as pas vu de cygne noir que ça n'existe pas. Tiens, un conseil de lecture (moins directement opérationnel mais philosophiquement intéressant) : lis Antifragile de N.N. Taleb. Je t'assure que ça t'ouvrira l'esprit (et je t'assure aussi que c'est pour ton bien, sans condescendance aucune ). Citer
bibeyolo Posté(e) 10 février 2017 Posté(e) 10 février 2017 il y a 38 minutes, Gollum a dit : Depuis 1989, des pays qui semblent engagés sur la bonne voie, je peux t'en citer quelques uns, oui. Qu'est-ce qu'on en a à foutre que ce soit une trajectoire "à la coréenne" ? L'important est que quand tu te développes, tu exportes. Toi, tu crois que c'est l'inverse et tu fais erreur. Je suis de très loin la discussion, pour me cultiver, parce que je n'y connais rien à l'économie. Mais quand tu dis ça, vu de loin ca fait le mec qui en garde dans la manche au cas où mais qui ne veut pas trop en dire de peur de voir les objections arriver. Je ne comprends pas pourquoi tu ne réponds pas à la question simplement. De plus et c'est pas seulement pour toi, mais je trouve dommage que dans une discussion on cherche à faire en sorte que son point de vue soit supérieur à celui des autres " Si tu comprenais l'économie de marché, tu le saurais ", "je vois que comdab quand t'as rien à dire, tu éructes. "," Mais mon cher Elkjaer,". Citer
Ekelund Posté(e) 10 février 2017 Posté(e) 10 février 2017 (modifié) il y a 56 minutes, Gollum a dit : Ta question finale est révélatrice de ton (gros) problème de raisonnement. Chaque trajectoire de développement est unique. Elle repose sur les mêmes bases mais elle est unique. Depuis 1989, des pays qui semblent engagés sur la bonne voie, je peux t'en citer quelques uns, oui. Qu'est-ce qu'on en a à foutre que ce soit une trajectoire "à la coréenne" ? L'important est que quand tu te développes, tu exportes. Toi, tu crois que c'est l'inverse et tu fais erreur. j'ai l'Inde qui me vient en tête...jusqu'à la fin des années 80 c'était purement et simplement le tiers-monde. maintenant ils ont une croissance à faire palir d'envie la Chine. ah j'étais pas loin, début des années 90 le "tournant" : http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-decryptage-eco/l-inde-l-economie-la-plus-dynamique-du-monde_1784477.html Modifié 10 février 2017 par Ekelund Citer
Gollum Posté(e) 10 février 2017 Posté(e) 10 février 2017 il y a 2 minutes, bibeyolo a dit : Je suis de très loin la discussion, pour me cultiver, parce que je n'y connais rien à l'économie. Mais quand tu dis ça, vu de loin ca fait le mec qui en garde dans la manche au cas où mais qui ne veut pas trop en dire de peur de voir les objections arriver. Je ne comprends pas pourquoi tu ne réponds pas à la question simplement. De plus et c'est pas seulement pour toi, mais je trouve dommage que dans une discussion on cherche à faire en sorte que son point de vue soit supérieur à celui des autres " Si tu comprenais l'économie de marché, tu le saurais ", "je vois que comdab quand t'as rien à dire, tu éructes. "," Mais mon cher Elkjaer,". Et tu as lu le post d'Elkjaer ? Tu le trouves clair, didactique, explicite et dépourvu d'acrimonie ? Il faudrait donc que sur un forum de foot, je donne un cours d'économie de marché à un contradicteur ? Lequel n'en a en plus rien à foutre . Je lui ai conseillé des lectures. C'est pas suffisant ? . Par ailleurs, je te confirme que dans la manche, j'ai ce qu'il faut, en effet. Si Elkjaer daigne exposer clairement ce qu'est son argument -parce qu'au delà du vernis vernaculaire, ya pas grand chose- je répondrai aussi clairement que je m'efforce de toujours le faire. Et en prenant sur mon temps (mais ça, c'est mon affaire...). Par contre, je vais pas faire ici une fiche de lecture des grands auteurs en économie, faut pas déconner non plus... À quelle question aurais-tu voulu que je réponde ? Parce que je te trouve en l'espèce très indulgent avec la manière dont mon contradicteur formule les siennes... Citer
elkjaer Posté(e) 10 février 2017 Posté(e) 10 février 2017 Je vais laisser tomber. Ta façon de m'attribuer une logique qui n'est absolument pas la mienne pour ensuite la détruire plus facilement ne m'amuse plus «mon cher»© Gollum. Je vais t'accorder juste le point sur le déterminisme de la main invisible. Effectivement l'expression est impropre. La main invisible ce comptente d'attribuer un sens à l'histoire ce qui au final revient au même. Bon je te laisse avec tes nouveaux petits amis Ross et Navarro. A tous les trois vous arriverez bien à anéantir ce qui reste de la pensée keynésienne. Citer
VIX15 Posté(e) 10 février 2017 Posté(e) 10 février 2017 il y a 59 minutes, elkjaer a dit : Bon je te laisse avec tes nouveaux petits amis Ross et Navarro. Hein ? C'est qui Navarro ? Citer
bondurant2001 Posté(e) 10 février 2017 Posté(e) 10 février 2017 il y a 11 minutes, VIX15 a dit : Hein ? C'est qui Navarro ? mais l'appelle pas Boujenah. Citer
Gollum Posté(e) 10 février 2017 Posté(e) 10 février 2017 Il y a 2 heures, elkjaer a dit : Je vais laisser tomber. Ta façon de m'attribuer une logique qui n'est absolument pas la mienne pour ensuite la détruire plus facilement ne m'amuse plus «mon cher»© Gollum. Je vais t'accorder juste le point sur le déterminisme de la main invisible. Effectivement l'expression est impropre. La main invisible ce comptente d'attribuer un sens à l'histoire ce qui au final revient au même. Bon je te laisse avec tes nouveaux petits amis Ross et Navarro. A tous les trois vous arriverez bien à anéantir ce qui reste de la pensée keynésienne. Un sens à l'histoire ? Et hop, une connerie de plus. Tu peux pas t'en empêcher et après, c'est ma faute. Mais moi, je ne fais que te lire et crois bien que parfois, je lis, je relis et je me pince pour être bien sûr que j'ai lu ce que j'ai lu. À ta décharge, comme tu jargonnes un tantinet, ce que tu racontes n'est pas toujours très clair. Mais plutôt que de faire ton Caliméro, défends "ta logique", explicite là et ça ira peut-être un peu mieux. Parce que jusque là, pardon, tes arguments c'est "le gap entre riches et pauvres vient du positionnement des riches sur les maillons profitables des GVC" (argument purement tautologique comme Vix pourrait le confirmer ) puis "le consensus de Washington n'a rien résolu". Je comprends que tu postes rapidement, que t'aies autre chose à faire, que tes arguments soient un peu trop inspirés de ton quotidien professionnel mais bon, ne viens pas reprocher tout ça à tes contradicteurs. Et ne viens pas me reprocher de mettre en exergue leur faiblesse because c'est précisément la fonction d'un débat... Citer
Nista Posté(e) 10 février 2017 Posté(e) 10 février 2017 Il y a 2 heures, elkjaer a dit : La main invisible ce comptente d'attribuer un sens à l'histoire ce qui au final revient au même. Il y a 2 heures, elkjaer a dit : La main invisible ce comptente Il y a 2 heures, elkjaer a dit : ce comptente Citer
elkjaer Posté(e) 10 février 2017 Posté(e) 10 février 2017 «le milieu dans lequel je baigne», «mon quotidien professionnel», tu en connais quoi pour dire qu'il influencent ma pensée? Et ton quotidien d'académique tu crois qu'il te donne une meilleure prise sur le réel? Tu parles sans arrêt des entreprises mais as-tu déjà seulement été au contact d'une entreprise, participé à des négociations, trouvé des marchés pour elles? Citer
bondurant2001 Posté(e) 10 février 2017 Posté(e) 10 février 2017 il y a 8 minutes, elkjaer a dit : «le milieu dans lequel je baigne», «mon quotidien professionnel», tu en connais quoi pour dire qu'il influencent ma pensée? Et ton quotidien d'académique tu crois qu'il te donne une meilleure prise sur le réel? Tu parles sans arrêt des entreprises mais as-tu déjà seulement été au contact d'une entreprise, participé à des négociations, trouvé des marchés pour elles? Tu sais, et c'est un fait bien connu, la main invisible est à Adam Smith ce que la Fistinière est à Piou. Citer
Gollum Posté(e) 10 février 2017 Posté(e) 10 février 2017 (modifié) Il y a 1 heure, elkjaer a dit : «le milieu dans lequel je baigne», «mon quotidien professionnel», tu en connais quoi pour dire qu'il influencent ma pensée? Et ton quotidien d'académique tu crois qu'il te donne une meilleure prise sur le réel? Tu parles sans arrêt des entreprises mais as-tu déjà seulement été au contact d'une entreprise, participé à des négociations, trouvé des marchés pour elles? Mais c'est que tu virerais agressif ! Je te rassure, je ne connais ton quotidien professionnel qu'au travers de ce que tu en racontes ici. J'ai juste retenu qu'apparemment, tu rencontres des puissants dont je suppute qu'ils conçoivent l'économie comme une affaire de puissants, au lieu de la considérer comme une affaire d'entrepreneurs. Ceci dit, je ne doute absolument pas que ce qu'ils te racontent soit très intéressant. En fait, c'était pas une attaque mais tu le prends comme tel . Et rassure toi, je te crois suffisamment obtus pour supputer que ta pensée influence ton boulot au moins autant -et sans doute plus- que l'inverse . Mais ce que tu racontes du rapport entre commerce international et développement me semble quand même très imprégné de ton exercice professionnel (et d'ailleurs... tu l'as dit toi-même ) C'est rigolo ce que tu dis sur les "académiques". Tiens, si tu lisais le bouquin que je t'ai recommandé, tu verrais qu'on en prend plein la gueule à toutes les pages et je te dis pas à quel point c'est justifié. D'ailleurs, j'ai vu passer une étude expliquant que 75% des universitaires français étaient de gauche. C'est dire . Ta question en gras est intéressante. Sais tu que Benoît Hamon nous parlera bientôt des entreprises, du travail, de l'économie et du monde sans jamais rien avoir fait d'autre, dans sa vie, qu'intriguer rue de solférino et dans les bureaux du ministère auquel sa carrière d'apparatchik du PS l'a conduit ? Pourtant, je ne doute pas que tu le trouveras fort pertinent . Quant à moi, tu serais sans doute surpris par certaines de mes expériences mais au vrai... ça n'a aucun intérêt documentaire. La connaissance empirique est primordiale : elle est la matrice du "savoir faire". Mais le "savoir", lui, ne peut pas s'en contenter. Nous avons entre les oreilles un machin qui nous permet de "concevoir" des choses que nous n'avons pas vécues. Sans quoi, d'ailleurs, toute communication serait impossible puisque chacun de nous est riche d'expériences singulières... Dans le monde des humains, donc, l'expérience ne vaut que par elle-même. Seul le raisonnement permet de l'interpréter d'une manière qui permet d'en inférer une généralité et cela est impossible sans le recours à une théorie, c'est à dire une construction générale et (relativement) abstraite du monde. Ensuite, toutes les théories ne se valent pas... Modifié 10 février 2017 par Gollum Citer
Gollum Posté(e) 23 février 2017 Posté(e) 23 février 2017 (modifié) Réponse à Elkjaer (et Jeandupeux) liée au débat "dépense publique" (comme vous pouvez le constater, c'est encore plus long que d'habitude ) Assez obstinément, Elkjaer essaie de me démontrer que la dépense publique peut être "utile" (exemple de l'aéroport). J'ai répondu à Kouskous là dessus et ce point là peut se défendre. Mais une dépense utile n'est toujours pas un... investissement. Notamment parce que contrairement à ce que dit Elkjaer, le profit ne peut être que... mesurable (en monnaie, généralement); sinon, c'est autre chose (plus loin). Et un investissement vise (et ne vise qu'à) générer du profit. On devrait sans doute aller plus loin en estimant que seule la réussite d'un tel projet permet rétrospectivement de le qualifier "d'investissement". Parce qu'un investissement foireux ne crée pas de valeur : il en détruit. L'investissement crée donc de la valeur (mesurée par le "profit"). Le profit se mesure commodément en termes monétaires (c'est même l'une des fonctions de la monnaie). Mais on peut le mesurer autrement : si tu troques trois poules contre une vache (l'investissement) et que le lait que tu en extrais te permet de racheter 4 poules, ta vache est un bon investissement (ya qq autres conditions pour que mon exemple soit vraiment rigoureux mais bon...). Voilà ce qu'est le "profit" : un supplément de valeur échangeable (ce que Marx appelle "valeur d'échange"), créé par l'activité humaine. Et l'investissement, c'est un "détour de production". "Quelque chose" qui n'a pas d'autre finalité que de créer de la valeur. Il faut distinguer ce "profit" -rigoureusement défini (et correspondant en pratique à ce que "bénéfice comptable" veut dire)- du "surplus", lequel est fréquemment de nature psychologique. Quand je paie 11 euros mon abonnement à Bein, j'en retire un surplus (sinon je paierais pas). Les 5 matches mensuels du TFC me rapportent subjectivement plus que 11 euros. Mais je ne peux pas échanger ce surplus. C'est mon "bien être", ce que Marx appelle une "valeur d'usage". Le problème de la dépense publique vient de ce qu'elle accouche de biens et services souvent gratuits : il est donc impossible de connecter la valeur qu'ils créent à la valeur qu'ils coûtent. Et dès lors, la dépense publique n'est pas un investissement. Je sais bien que les économistes osent composer avec des notions aussi farfelues que "l'investissement public" (une dépense sans finalité de création de valeur et naturellement, sans évaluation de son "retour sur investissement") ou encore, les "bénéfices sociaux", entre autres aberrations. C'est ce que j'appelle du fétichisme, de la pure conjecture pour ne pas dire de l'enfumage pur et simple. La "science économique" en est friande (d'ailleurs Elkjaer, t'es assez comique avec ça : en gros, l'économie, c'est de la merde quand ça dit pas ce que tu veux mais quand les "économistes" parlent d'investissement public, là, ça se reçoit ). Car si les économistes raisonnaient de manière rigoureuse, ils commenceraient par définir la dépense publique. Or, la dépense publique, ce sont des fonctionnaires (plus ou moins bien intentionnés) qui dépensent de l'argent qui ne leur appartient pas à des usages dont les retombées économiques ne sont pas mesurables. C'est quasiment de la dépense au doigt mouillé. Elkjaer, si tu aimes les aéroports, va voir tous ceux qu'on a fabriqués en Espagne et qui ne servent à rien... Le mieux que puisse faire la dépense publique c'est d'être utile à quelqu'un (donc de procurer un "surplus" à des gens). On pourrait à la rigueur causer d'investissement public à propos d'équipements qui, s'ils étaient gérés par des opérateurs privés, rapporteraient de l'argent (donc, créeraient de la valeur). C'est d'ailleurs le cas de beaucoup d'équipements publics et c'est un critère recevable de leur pertinence : en gros, la "bonne" dépense publique, c'est de la dépense qui pourrait être privée si les pouvoirs publics avaient accepté que ce fût le cas. Les aéroports sont un bon exemple (d'ailleurs on en privatise de plus en plus). Rien n'est plus faux que de penser que ce qui est "public" l'est... fatalement. Un aéroport public et gratuit, c'est certes un équipement mais ce n'est pas un investissement. Au demeurant, Elkjaer, je sais pas si tu te rends compte que tes dépenses publiques d'infrastructure, c'est... un effet d'aubaine considérable pour tout un tas de "capitalistes". Personnellement, je pense que les aéroports devraient être gérés par des opérateurs privés (c'est facilement concevable) ou pris en charge par les compagnies aériennes (à charge pour elles de répercuter les frais dans le prix du billet). Je vois pas pourquoi des gens qui prennent jamais l'avion paieraient pour un aéroport. Après, bien sûr, un aéroport à Incheon, c'est sûrement utile. Mais avec le fric de l'aéroport, on aurait aussi pu concevoir tout un tas de trucs au moins aussi utiles. Car faut pas oublier que le pognon ne pousse pas sur les arbres. Si tu dépenses 1 euro en aéroport, tu ne le dépenses pas en prestations sociales ou en éducation primaire. Ou en capital risque pour les start ups du numérique. Mais ce genre de chose, les pouvoirs publics s'en branlent car leur logique n'est précisément pas celle d'un... investisseur. En fait, la dépense publique, qu'elle soit "de consommation" ou "d'investissement" (puisque comme 90% des économistes, tu confonds "bien durables" et "bien d'investissement" comme je te le disais), ça a des effets redistributifs (et généralement, une finalité redistributive). Et ces effets redistributifs peuvent être corrélés à un développement économique (dont les dépenses de consommation sont aussi un facteur explicatif, faut pas se tromper...). Il serait évidemment intenable de soutenir un truc du genre "la moindre dépense publique détruit de la valeur économique". C'est manifestement faux. En déduire que la dépense publique est "nécessaire au développement économique" l'est tout autant. Alors raisonnablement et pour terminer (merci d'avoir passé votre journée à lire cet ouvrage ), on peut sûrement identifier 4 facteurs de "dépense publique relativement utile". Le quatrième est... sujet à polémique (et à mon sens, c'est donc le plus discutable). 1. La dépense publique dans le cadre institutionnel d'une économie de marché, c'est plus utile que dans n'importe quel autre cadre (dans un autre cadre, la dépense publique peut financer d'authentiques monstruosités). 2. à condition que 1 soit respecté, la dépense publique est d'autant plus utile que le stock initial d'équipements/services publics est faible (loi des rendements décroissants). 3. La dépense publique est d'autant moins discutable/parasitaire qu'elle concerne une offre de services standard (faible enjeu de qualité), à un coût standard et "bénéficiant" à une fraction très large de la population. Typiquement, une campagne de vaccination, par exemple. D'ailleurs, un bon critère de l'utilité de la dépense publique réside en le principe de subsidiarité : si à peu près tout le monde estime qu'un truc est utile et que le secteur privé ferait pas mieux, c'est bon signe. 4. Et puisque la dépense publique est fondamentalement redistributive, on peut conjecturer que quand le transfert va des agents peu productifs vers les agents plus productifs, son effet sur le développement économique est positif. Mais attention, cet argument est quand même touchy. Modifié 23 février 2017 par Gollum Citer
bondurant2001 Posté(e) 23 février 2017 Posté(e) 23 février 2017 il y a 7 minutes, Planino a dit : Passionnant ! J'y répondrais plus tard parce que je n'ai pas le temps mais c'est vraiment très intéressant Nan je déconne j'ai rien lu évidemment... Citer
elkjaer Posté(e) 23 février 2017 Posté(e) 23 février 2017 Premier post économique de Gollum basé sur autre chose que du mépris. Du coup même si je ne suis pas d'accord avec cette définition restreinte de l'investissement qui n'existerait que dans le cas d'un profit parfaitement mesurable et «échangeable», je ne suis pas très éloigné de cette présentation de la dépense publique utile (le 1 est sans doute aussi restrictif mais loin d'être indéfendable empiriquement ). Et bien sûr que l'investissement public (j'insiste) peut créer un effet d'aubaine pour les entreprises. C'est un peu le but surtout dans les pays en voie de développement. Citer
Gollum Posté(e) 23 février 2017 Posté(e) 23 février 2017 Il y a 5 heures, elkjaer a dit : Premier post économique de Gollum basé sur autre chose que du mépris. Du coup même si je ne suis pas d'accord avec cette définition restreinte de l'investissement qui n'existerait que dans le cas d'un profit parfaitement mesurable et «échangeable», je ne suis pas très éloigné de cette présentation de la dépense publique utile (le 1 est sans doute aussi restrictif mais loin d'être indéfendable empiriquement ). Et bien sûr que l'investissement public (j'insiste) peut créer un effet d'aubaine pour les entreprises. C'est un peu le but surtout dans les pays en voie de développement. Ce doit être lié au fait qu'il réponde au premier post d'Elkjaer qui ne soit pas basé sur de la colère puérile, de l'ironie stérile ou du dogmatisme débile . Citer
Invité Posté(e) 24 février 2017 Posté(e) 24 février 2017 Il y a 5 heures, elkjaer a dit : Ça aura été bref bref? t'es sur du mot? Citer
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