elkjaer Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 Oui mais (1) ils sont peu nombreux (il n'y a que quelques centaines de très grandes firmes, en France ; et plus de trois millions d'entreprises...) et (2) les gestionnaires en question mènent des stratégies non triviales qui font gagner ou perdre de l'argent à leurs actionnaires (et leurs salariés). Le problème de la rémunération des grands patrons est donc surdimensionné, dans l'opinion. Résultat : en faire un "programme" est en soi suicidaire. Il n'y a pas un rond à gratter de ce côté là. Car (1) les grands managers opèrent sur un marché du travail mondial (à la mesure des entreprises qu'ils sont amenés à diriger) ; comme les stars de foot, leurs rémunérations ont donc grimpé en flèche, ces 30 dernières années et (2) ils dirigent des firmes à actionnariat dispersé dont les conseils d'administration ne contrôlent pas toujours les agissements. Mais au bout du compte, ceux que ces grosses rémunérations lèsent, ce sont les actionnaires . Je suis d'accord avec le fait que c'est un problème qui, au fond ne concerne guère que quelques milliers de personnes et qu'il n'est pas question d'en faire une mesure clé d'un programme économique. D'ailleurs Hollande a souligné l'absence d'impact économique des mesures fiscales sur les plus hauts revenus ou de la règle du ratio 1/20 sur les salaires dans les entreprises publiques. Il s'agit d'une mesure de cohésion car ces salaires et autres revenus disproportionnés cristallisent les antagonismes et figent les relations syndicales et plus généralement sociales dans un rapport de force plutôt que dans un système de coopération productive. Ce n'est donc pas un élément clé d'une politique économique mais c'est un symbole pour retrouver une vraie cohésion sociale. Citer
Ekelund Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 Effectivement, certaines attaques sont caricaturales. Mais je pense que pour la majorité des français le problème n'est pas qu'ils gagnent plus car ils le méritent certainement mais c'est bien le fait que leurs revenus atteignent des proportions invraisemblables par rapport à la tranche de bas revenu dans leur entreprise. Et effectivement une partie de ces salaires est jugé comme un privilège que s'accorde entre eux ces patrons et ça c'est loin d'être faux. Je pense que toi aussi tu as une vision idéalisée de ces entrepreneurs. Il y en a beaucoup qui ne doivent leur réussite qu'à eux-mêmes et qui créent effectivement de la richesse mais là encore je pense qu'il doit toujours rester une cohésion entre plus bas et plus haut salaires dans l'entreprise. Mais il y a aussi pas mal de patrons qui ne sont pas entrepreneurs mais seulement gestionnaires de ce que d'autres ont créé avant eux et il y a aussi des fortunes qui ne tirent leurs revenus que de leur fortune. bien sur qu'il y en a, peut-être pas autant que tu le penses mais il y en a... mais c'est marrant la façon dont ta phrase est tournée car ça transparait presque comme un reproche...c'est assez révélateur en fait or, un mec fortuné qui ne cherche pas à s'esquiver de ses obligations fiscales (oui oui il doit y en avoir ), je pense effectivement que c'est un mec qui mérite respect et considération (puisqu'il contribue plus que les autres au bon fonctionnement de la nation) et non pas cette présomption de culpabilité... Citer
Blob Marley Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 La deuxième partie de ton post est, à cet égard, plutôt floue. Tous les partenaires économiques de l'entreprise sont rémunérés par "contrat" : ils touchent donc leur pognon avant les actionnaires et quelle que soit la rémunération du patron. Les actionnaires ne touchent que ce qui reste (les bénéfices). C'est le risque qu'ils prennent -celui de ne rien percevoir- en échange de leur droit de propriété sur l'entreprise. Le salaire des PDG lèse donc bien les actionnaires. La question des "sorties de cash", si je te suis bien, c'est tout à fait autre chose pour le coup. Parce que tu fais l'impasse sur l'investissement, pour moi tout ce qui reste après rémunération des collaborateurs et des fournisseurs ce n'est pas encore du bénéfice. C'est avant tout l'argent généré par l'entrprise, une part doit bien sûr rémunérer les investisseurs mais pas la totalité sinon l'entreprise ne se développe pas. Mon propos c'est de dire que beaucoup de gros actionnaires, aujourd'hui, poussent les patrons à augmenter la part de la richesse produite qui va à l'actionnaire, diminuant de facto la part qui reste dans l'entreprise. Et pour ça ils paient généreusement les-dits patrons. Dans ce cas nous avons les gagnants : patron + actionnaires, et les autres : entreprise, collaborateurs et partenaires économiques de l'entreprise. M'enfin ca me semble assez bateau, je voulais juste contrebalancer tes affirmations qui sont, pour moi, hyper-idéalistes. Citer
elkjaer Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 bien sur qu'il y en a, peut-être pas autant que tu le penses mais il y en a... mais c'est marrant la façon dont ta phrase est tournée car ça transparait presque comme un reproche...c'est assez révélateur en fait or, un mec fortuné qui ne cherche pas à s'esquiver de ses obligations fiscales (oui oui il doit y en avoir ), je pense effectivement que c'est un mec qui mérite respect et considération (puisqu'il contribue plus que les autres au bon fonctionnement de la nation) et non pas cette présomption de culpabilité... Là encore tu détournes un peu le sens de mon post. Il n'est pas scandaleux d'essayer de faire de l'argent avec ses économies (ou sa fortune), on le fait tous à notre petit niveau et miniboer ne manquera pas de rappeler à quoi sert ce capital investit. Par contre ces gens là peuvent difficilement parler de confiscation fiscale en arguant de la contribution de richesse à laquelle ils contribueraient. Il est naturel à mon sens que les revenus du capital soient plus taxés que les revenus du travail. Citer
Ekelund Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 Parce que tu fais l'impasse sur l'investissement, pour moi tout ce qui reste après rémunération des collaborateurs et des fournisseurs ce n'est pas encore du bénéfice. C'est avant tout l'argent généré par l'entrprise, une part doit bien sûr rémunérer les investisseurs mais pas la totalité sinon l'entreprise ne se développe pas. Mon propos c'est de dire que beaucoup de gros actionnaires, aujourd'hui, poussent les patrons à augmenter la part de la richesse produite qui va à l'actionnaire, diminuant de facto la part qui reste dans l'entreprise. Et pour ça ils paient généreusement les-dits patrons. Dans ce cas nous avons les gagnants : patron + actionnaires, et les autres : entreprise, collaborateurs et partenaires économiques de l'entreprise. M'enfin ca me semble assez bateau, je voulais juste contrebalancer tes affirmations qui sont, pour moi, hyper-idéalistes. je bosse dans un grand groupe et ce type de magouille est impossible.. ma boite est dirigée par un pool d'actionnaires via un LBO, sur une durée fixée dès le départ à 5 ans. un business plan est établi dès le départ sur ces 5 années, avec des objectifs de développement et des marges croissantes. l'augmentation des dividendes pour les actionnaires ne peut se faire que de 2 manières : - dépassement des objectifs annuels pré-fixés -> tout le monde est content - plus-value à la revente au bout de 5 ans car l'entreprise a été valorisée durant ce laps de temps -> tout le monde y gagne son compte également. mais jamais de la vie il n'est envisageable de diminuer le résultat net pour augmenter les dividendes des actionnaires, c'est une ineptie complète.. Citer
elkjaer Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 je bosse dans un grand groupe et ce type de magouille est impossible.. ma boite est dirigée par un pool d'actionnaires via un LBO, sur une durée fixée dès le départ à 5 ans. un business plan est établi dès le départ sur ces 5 années, avec des objectifs de développement et des marges croissantes. l'augmentation des dividendes pour les actionnaires ne peut se faire que de 2 manières : - dépassement des objectifs annuels pré-fixés -> tout le monde est content - plus-value à la revente au bout de 5 ans car l'entreprise a été valorisée durant ce laps de temps -> tout le monde y gagne son compte également. mais jamais de la vie il n'est envisageable de diminuer le résultat net pour augmenter les dividendes des actionnaires, c'est une ineptie complète.. Le principe des 5 ans est intéressant dans la mesure où le principal problème des dividendes est lié au zapping. Pour satisfaire les actionnaires certains dirigeants peuvent être tentés de nettement privilégier les résultats à court terme au détriment du développement de l'entreprise à moyen et long terme. Une fois en quelque sorte retirer tout le jus d'une entreprise sur une petite période, des actionnaires changeront de citron. L'entreprise du fait de son absence de vision à moyen long terme va se retrouver en difficulté, passer aux plans sociaux, changer de dirigeants (qui s'en iront après avoir augmenter leur salaire comme il fallait avec un beau parachute accordé en remerciement par les actionnaires et en disant regarder moi pendant deux ou trois ans j'ai conduit cette entreprise à son record de valorisation en bourse, j'ai créé de la richesse). Puis arrivera l'état pour un plan social avec licenciements et modération salariale et parfois une fois celui-ci terminé, le citron ayant repris un peu de jus, on reviendra le presser. Mais je suis en pleine science fiction. Bon là encore je sais qu'on est loin du cas général et que 95% des entreprises fonctionnent de manière différente mais je pense qu'on ne pourra rétablir de relations normales dans la société française tant qu'on ne réglera pas le compte des salaires exubérants et de cette forme de dictature du dividende à court terme. Citer
Blob Marley Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 je bosse dans un grand groupe et ce type de magouille est impossible.. ma boite est dirigée par un pool d'actionnaires via un LBO, sur une durée fixée dès le départ à 5 ans. un business plan est établi dès le départ sur ces 5 années, avec des objectifs de développement et des marges croissantes. l'augmentation des dividendes pour les actionnaires ne peut se faire que de 2 manières : - dépassement des objectifs annuels pré-fixés -> tout le monde est content - plus-value à la revente au bout de 5 ans car l'entreprise a été valorisée durant ce laps de temps -> tout le monde y gagne son compte également. mais jamais de la vie il n'est envisageable de diminuer le résultat net pour augmenter les dividendes des actionnaires, c'est une ineptie complète.. Je parle de ratio, pas de valeur nette, evidemment si tu fais baisser le résultat c'est mauvais pour tout le monde. Je dis juste qu'aujourd'hui la part qui va à l'actionnaire monte comparée à la part qui va à l'investissement (c'est le ratio entre l'un est l'autre qui est de plus en plus en faveur de l'actionnaire si tu préfères). D'ailleurs c'est marrant que tu prennes ta boite rachetée en LBO en exemple : c'est justement là je veux en venir. Les opérations en LBO sont typiquement celles qui induisent ce genre de logique : la boîte doit rémunérer l'actionnaire qui rembourse son investissement par ce biais. Autant de bénéfices qui sortent de la boîte et qui ne sont pas réinvestis. Mais bon je n'arrive pas à exprimer les choses de manière aussi claire que je les ai lues, et là j'ai plus les liens donc tant pis Citer
Ekelund Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 D'ailleurs c'est marrant que tu prennes ta boite rachetée en LBO en exemple : c'est justement là je veux en venir. Les opérations en LBO sont typiquement celles qui induisent ce genre de logique : la boîte doit rémunérer l'actionnaire qui rembourse son investissement par ce biais. Autant de bénéfices qui sortent de la boîte et qui ne sont pas réinvestis. 98% (chiffre aléatoire, je n'ai pas de ratio précis mais c'est dans cet ordre de grandeur) de la rémunération des actionnaires est basée sur le revente de l'entreprise au bout de 5 ans, donc sur sa valorisation. c'est donc de l'argent lié à une vente et absolument pas à la richesse produite par l'entreprise, ce n'est donc pas quelque chose qui aurait été réinvesti, c'est neutre... pour moi l'impact négatif des LBO c'est la pression assez énorme qui pèse sur les salariés en termes de productivité (pour améliorer la rentabilité à court/moyen terme et donc favoriser la plus-value à la revente). j'ai l'impression qu'on a un peu dérivé vers le topic économie, non ? Citer
blemishapied Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 98% (chiffre aléatoire, je n'ai pas de ratio précis mais c'est dans cet ordre de grandeur) de la rémunération des actionnaires est basée sur le revente de l'entreprise au bout de 5 ans, donc sur sa valorisation. c'est donc de l'argent lié à une vente et absolument pas à la richesse produite par l'entreprise, ce n'est donc pas quelque chose qui aurait été réinvesti, c'est neutre... pour moi l'impact négatif des LBO c'est la pression assez énorme qui pèse sur les salariés en termes de productivité (pour améliorer la rentabilité à court/moyen terme et donc favoriser la plus-value à la revente). j'ai l'impression qu'on a un peu dérivé vers le topic économie, non ? t'as pas la pression de savoir ou tu vas tomber après les 5 ans , c'est pas une vision à long terme, ce n'est pas très rassurant Citer
Yoda Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 98% (chiffre aléatoire, je n'ai pas de ratio précis mais c'est dans cet ordre de grandeur) de la rémunération des actionnaires est basée sur le revente de l'entreprise au bout de 5 ans, donc sur sa valorisation. c'est donc de l'argent lié à une vente et absolument pas à la richesse produite par l'entreprise, ce n'est donc pas quelque chose qui aurait été réinvesti, c'est neutre... pour moi l'impact négatif des LBO c'est la pression assez énorme qui pèse sur les salariés en termes de productivité (pour améliorer la rentabilité à court/moyen terme et donc favoriser la plus-value à la revente). j'ai l'impression qu'on a un peu dérivé vers le topic économie, non ? oui, et c'est bien chiant parce qu'on y comprend rien (enfin, je n'y comprends rien) Citer
padawan Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 OMG je viens de voir que Sarkozy enlevait sa montre parce qu'il arrivait devant des jeunes à la peau pas très très blanche (il faut bien lui accorder qu'ils sont plus bronzés que Guéant, ça sent les vacances aux Seychelles grâce au RSA ça ). :lol2: Kilécon, il en aura pas raté une cet autiste. N'importe quoi... Sa montre se détache lorsqu'il sers des mains, il l'a met donc dans sa poche.. Citer
Ekelund Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 t'as pas la pression de savoir ou tu vas tomber après les 5 ans , c'est pas une vision à long terme, ce n'est pas très rassurant c'est notre 2ème LBO. on avait la pression à la fin du premier (fin 2010) car on ne savait pas si on allait être vendu à un nouveau fonds de pension (ce qu'on espérait et ce qui s'est finalement passé), ou si on allait être vendu à un groupe industriel concurrent plus gros que nous (avec les conséquences que tu peux imaginer en termes de réorganisations, licenciements pour cause de "doublons" géographique, etc...). Maintenant la pression est moindre car si tout se passe bien, fin 2015 / début 2016, on aura la taille nécessaire pour une introduction en bourse, donc pas de rachat Citer
blemishapied Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 c'est notre 2ème LBO. on avait la pression à la fin du premier (fin 2010) car on ne savait pas si on allait être vendu à un nouveau fonds de pension (ce qu'on espérait et ce qui s'est finalement passé), ou si on allait être vendu à un groupe industriel concurrent plus gros que nous (avec les conséquences que tu peux imaginer en termes de réorganisations, licenciements pour cause de "doublons" géographique, etc...). Maintenant la pression est moindre car si tout se passe bien, fin 2015 / début 2016, on aura la taille nécessaire pour une introduction en bourse, donc pas de rachat j'ai aussi vécu ça mais la restructuration fut pire avec un fond de pension qu'avec des industriels . On changeait d'organisation chaque 3 mois , c'était l'horreur . Citer
Ekelund Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 j'ai aussi vécu ça mais la restructuration fut pire avec un fond de pension qu'avec des industriels . On changeait d'organisation chaque 3 mois , c'était l'horreur . disons que le fonds de pension n'est pas du tout spécialiste de notre métier : il est là pour faire un investissement et récolter sa plus-value lors de la revente. donc si le modèle en place fonctionne bien au moment de l'acquisition, il n'a aucun intérêt à "changer pour changer", ça serait même dangereux pour ses propres intérêts... chez nous ça change d'organisation en gros tous les 5/6 ans, car les grands managers () estiment que c'est le laps de temps à partir duquel tu commences à t'encroûter si il n'y a pas de changement dans ton boulot. Citer
Gollum Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 Parce que tu fais l'impasse sur l'investissement, pour moi tout ce qui reste après rémunération des collaborateurs et des fournisseurs ce n'est pas encore du bénéfice. C'est avant tout l'argent généré par l'entrprise, une part doit bien sûr rémunérer les investisseurs mais pas la totalité sinon l'entreprise ne se développe pas. Mon propos c'est de dire que beaucoup de gros actionnaires, aujourd'hui, poussent les patrons à augmenter la part de la richesse produite qui va à l'actionnaire, diminuant de facto la part qui reste dans l'entreprise. Et pour ça ils paient généreusement les-dits patrons. Dans ce cas nous avons les gagnants : patron + actionnaires, et les autres : entreprise, collaborateurs et partenaires économiques de l'entreprise. M'enfin ca me semble assez bateau, je voulais juste contrebalancer tes affirmations qui sont, pour moi, hyper-idéalistes. In fine, tout l'argent qui ne va pas dans la poche des fournisseurs, des salariés, des banquiers et de l'Etat revient aux actionnaires sous forme de bénéfice : soit de manière différée (c'est l'autofinancement de l'investissement dont tu parles), soit de manière immédiate (dividendes et rachats d'actions). L'investissement est (en partie) financé avec du bénéfice et a pour but d'en générer de plus importants plus tard. Tu reproches aux actionnaires de vider l'entreprise de "son" cash, qui est en fait le leur. Je comprends mieux ton argument, effectivement courant (puisque Aubry a proposé une taxation différenciée entre bénéfices réinvestis et bénéfices prélevés par les actionnaires). Mais j'y oppose deux objections : 1. D'abord, comme on le disait, les entreprises du CAC 40 sont détenues (pour moitié environ) par des actionnaires étrangers et notamment, des fonds de pension. Ces fonds de pension sont des actionnaires très "gourmands", en effet. Pourquoi ? Parce qu'ils ont tous les mois des retraites à payer et que les dividendes qu'ils prélèvent servent à ça. On peut en penser ce qu'on veut mais au moins, les fonds de pension sont "une" solution au problème épineux du financement des retraites (je rappelle que nous n'avons, nous Français, à peu près aucune solution qui vaille dans ce domaine...). Il ne faut pas oublier que les "méchants actionnaires américains" sont, pour beaucoup, d'aimables retraités qui ont besoin de ce pognon pour vivre. Parce qu'au lendemain de la deuxième guerre mondiale, "on" a promis de grasses retraites à à peu près tout le monde, dans tous les pays. Maintenant qu'il faut les payer, bien entendu, ça crée des tensions... 2. Le réinvestissement dans l'entreprise ne devrait jamais être considéré comme qq chose de nécessairement souhaitable. Il vaut bien mieux que les actionnaires investissent leur cash dans des PME prometteuses -ou même de grandes entreprises dynamiques (ou encore des ONG...)- que de laisser ce pognon à la disposition de firmes dont les marchés saturent (par exemple, je comprends que les actionnaires de General Motors prennent leur mise plutôt que de réinvestir dans General Motors...). Maintenant, comme en toute chose, les actionnaires prennent de mauvaises décisions. Certains dispositifs destinés à doper "la valeur pour l'actionnaire" sont hautement contestables (endettement excessif, notamment). Et certains managers abusent d'une situation "d'enracinement" (faible contrôle des actionnaires) qui engendre bien des désillusions. Mais ce sont les actionnaires qui, au premier chef, paient la note de ces erreurs. Quand un PDG est payé grassement mais qu'il augmente les bénéfices, tout le monde y gagne. Lorsque l'entreprise périclite et que le manager s'engraisse, ya effectivement maldonne. Mais les erreurs sont inhérentes aux "systèmes", quels qu'ils soient. L'essentiel est de les corriger et sur ce terrain là, les marchés financiers -notamment les marchés d'actions...- sont relativement performants. Là encore tu détournes un peu le sens de mon post. Il n'est pas scandaleux d'essayer de faire de l'argent avec ses économies (ou sa fortune), on le fait tous à notre petit niveau et miniboer ne manquera pas de rappeler à quoi sert ce capital investit. Par contre ces gens là peuvent difficilement parler de confiscation fiscale en arguant de la contribution de richesse à laquelle ils contribueraient. Il est naturel à mon sens que les revenus du capital soient plus taxés que les revenus du travail. Sauf qu'un revenu du capital, c'est le revenu d'un travail antérieur qui a déjà été taxé (comme revenu du travail). Donc, c'est un revenu du travail taxé deux fois. Je ne trouve pas ça naturel du tout... je bosse dans un grand groupe et ce type de magouille est impossible.. ma boite est dirigée par un pool d'actionnaires via un LBO, sur une durée fixée dès le départ à 5 ans. un business plan est établi dès le départ sur ces 5 années, avec des objectifs de développement et des marges croissantes. l'augmentation des dividendes pour les actionnaires ne peut se faire que de 2 manières : - dépassement des objectifs annuels pré-fixés -> tout le monde est content - plus-value à la revente au bout de 5 ans car l'entreprise a été valorisée durant ce laps de temps -> tout le monde y gagne son compte également. mais jamais de la vie il n'est envisageable de diminuer le résultat net pour augmenter les dividendes des actionnaires, c'est une ineptie complète.. ça, c'est évident mais tu fais bien de le rappeler. En revanche, un LBO, c'est une sorte de coopérative de salariés, non ? Et dès lors, le fonctionnement de l'entreprise qui en découle est assez particulier (enfin, tous les cas sont particuliers, remarque). Valides tu ma comparaison avec "coopérative de salariés" ? Cela m'intéresse . 98% (chiffre aléatoire, je n'ai pas de ratio précis mais c'est dans cet ordre de grandeur) de la rémunération des actionnaires est basée sur le revente de l'entreprise au bout de 5 ans, donc sur sa valorisation. c'est donc de l'argent lié à une vente et absolument pas à la richesse produite par l'entreprise, ce n'est donc pas quelque chose qui aurait été réinvesti, c'est neutre... pour moi l'impact négatif des LBO c'est la pression assez énorme qui pèse sur les salariés en termes de productivité (pour améliorer la rentabilité à court/moyen terme et donc favoriser la plus-value à la revente). j'ai l'impression qu'on a un peu dérivé vers le topic économie, non ? toutes les boîtes à actionnariat dispersé y sont soumises... j'ai aussi vécu ça mais la restructuration fut pire avec un fond de pension qu'avec des industriels . On changeait d'organisation chaque 3 mois , c'était l'horreur . ah, je me disais ! Un salarié qui préfère avoir un fonds de pension plutôt qu'un industriel comme patron, c'est plutôt baroque !! Intéressant tout ça quoique peut-être topiquement incongru, en effet (on bascule dans topic économie) ? ça montre surtout que la pression est forte quelle que soit le type d'actionnaire. Concurrence et prélèvements obligent... Citer
FranckProvostIV Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 1. D'abord, comme on le disait, les entreprises du CAC 40 sont détenues (pour moitié environ) par des actionnaires étrangers et notamment, des fonds de pension. Ces fonds de pension sont des actionnaires très "gourmands", en effet. Pourquoi ? Parce qu'ils ont tous les mois des retraites à payer et que les dividendes qu'ils prélèvent servent à ça. On peut en penser ce qu'on veut mais au moins, les fonds de pension sont "une" solution au problème épineux du financement des retraites (je rappelle que nous n'avons, nous Français, à peu près aucune solution qui vaille dans ce domaine...). Il ne faut pas oublier que les "méchants actionnaires américains" sont, pour beaucoup, d'aimables retraités qui ont besoin de ce pognon pour vivre. Parce qu'au lendemain de la deuxième guerre mondiale, "on" a promis de grasses retraites à à peu près tout le monde, dans tous les pays. Maintenant qu'il faut les payer, bien entendu, ça crée des tensions... Mais arrêtez-le. Bientôt MinibeurdeGreystoke nous vantera la qualité de la protection sociale américaine. En tout cas je constate à quel point il occulte le rôle d'actionnaire de l'Etat dans un bon nombre d'entreprises du CAC 40 malgré ses analyses fantasmagoriques qui n'en finissent plus. A l'instar du président du groupe Accor, Tarzan pense que l'Etat est utile pour aller aider les entreprises françaises à démarcher en Chine et leur permettre de voyager ses dirigeants gratuitement aux frais du contribuable à bord de l'Air Sarkozy One. Citer
elkjaer Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 Sauf qu'un revenu du capital, c'est le revenu d'un travail antérieur qui a déjà été taxé (comme revenu du travail). Donc, c'est un revenu du travail taxé deux fois. Je ne trouve pas ça naturel du tout... Joli raccourci Citer
Gollum Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 Mais arrêtez-le. Bientôt MinibeurdeGreystoke nous vantera la qualité de la protection sociale américaine. En tout cas je constate à quel point il occulte le rôle d'actionnaire de l'Etat dans un bon nombre d'entreprises du CAC 40 malgré ses analyses fantasmagoriques qui n'en finissent plus. A l'instar du président du groupe Accor, Tarzan pense que l'Etat est utile pour aller aider les entreprises françaises à démarcher en Chine et leur permettre de voyager ses dirigeants gratuitement aux frais du contribuable à bord de l'Air Sarkozy One. Tu es grand seigneur !! Toi, au moins, tu fais passer tes messages au grand jour !! Quand tu auras le temps et que tu auras repris tes esprits (pour peu que cela t'arrive), tu m'expliqueras l'impact de l'Etat actionnaire dans les sociétés du CAC 40 : notamment la part du capital détenue. Pour ceux qui pensaient que les sociétés du CAC 40 étaient non seulement privatisées mais internationalisées, heureusement, le coiffeure est là pour rétablir les vérités historiques... Bref... Joli raccourci j'espère que tu le trouves didactique . Citer
elkjaer Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 La façon dont miniboer idéalise le libéralisme est presque touchant. Je serais curieux de connaître les ressorts psychologiques de son aveuglement. Dis-moi miniboer tu ne veux pas nous raconter le plus ancien souvenir que tu aies de ton père? Spécialement pour toi GG: http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/04/17/nucleaire-m-sarkozy-reecrit-ses-relations-avec-kadhafi_1686477_1471069.html Citer
Damdam Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 Mais il ne s'arrête donc jamais! http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/04/17/nucleaire-m-sarkozy-reecrit-ses-relations-avec-kadhafi_1686477_1471069.html Citer
Gollum Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 Qu'est-ce que je viens faire ici moi ? (oui c'est Rufus la mère ) Non mais j'ai enfin compris comment marche miniboer en fait. C'est simple, il apprend par coeur toutes les théories économiques et les ressort par coeur sans réfléchir, comme un ordinateur. Il aurait pu faire un très bon mathématicien (ou bosser dans le droit, je connais moins mais il parait que c'est beaucoup de par coeur bête et méchant). Malheureusement l'économie c'est un peu plus complexe, il faut réfléchir et non se contenter de répéter bêtement, il n'y a pas qu'une vérité, c'est pour ça qu'on parle de théories et non de théorèmes. Maintenant que j'ai compris ça sur mon fils, je suis fier de sa capacité à emmagasiner des informations par coeur. Mais un peu moins sur sa capacité à utiliser les informations à bon Lampard C'est gentil. Mais je suis pas sûr . Très pertinent deuxième passage en gras ; je félicite mon jeune protégé (qui est aussi ma mère). Tu touches du doigt l'un des drames de la "science économique" ultra mathématisée mais c'est hors sujet. Sinon, c'est marrant, dans nos débats, j'ai remarqué que quand les uns et les autres étaient à court d'argument, ça finissait toujours par "miniboer ceci ; miniboer cela". Oui, je sais, c'est parce que mes posts n'ont aucun intérêt, sont trop longs, que vous avez la flemme de les lire, etc. Disons que ça aussi, je l'ai déjà lu... Bien entendu, cette petite pique ne s'adresse pas au coiffeure. Lui, c'est "MIniboer ceci ; Miniboer cela" d'emblée. C'est qu'en matière d'arguments, il est perpétuellement en rupture de stock (sauf en matière de foot basque ; en fait, il est sur une niche). Citer
elkjaer Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 Qu'est-ce que je viens faire ici moi ? (oui c'est Rufus la mère ) Non mais j'ai enfin compris comment marche miniboer en fait. C'est simple, il apprend par coeur toutes les théories économiques et les ressort par coeur sans réfléchir, comme un ordinateur. Il aurait pu faire un très bon mathématicien (ou bosser dans le droit, je connais moins mais il parait que c'est beaucoup de par coeur bête et méchant). Malheureusement l'économie c'est un peu plus complexe, il faut réfléchir et non se contenter de répéter bêtement, il n'y a pas qu'une vérité, c'est pour ça qu'on parle de théories et non de théorèmes. Maintenant que j'ai compris ça sur mon fils, je suis fier de sa capacité à emmagasiner des informations par coeur. Mais un peu moins sur sa capacité à utiliser les informations à bon Lampard Non c'est quand même plus complexe. Je pense qu'il y a un côté victime de l'histoire des vrais pères fondateurs du libéralisme, trahis par les requins de la finance et combattus par le grand méchant Etat socialo-communiste (si Hayek avait pu être persécuté comme Soljenitsyne, ça aurait été encore mieux) alors que ce vrai libéralisme pur comme la vierge Marie est la seule voie possible pour le bonheur de tous (on appelle ça le bliss en théorie économique). Cette irrésistible attraction pour la vérité battue et blessée prend sans doute racine dans son enfance. Ne soyons donc pas trop dûr avec lui Citer
GG Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 Mais il ne s'arrête donc jamais! http://www.lemonde.f...77_1471069.html Spécialement pour toi GG: http://www.lemonde.f...77_1471069.html Citer
elkjaer Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 Mais il ne s'arrête donc jamais! http://www.lemonde.f...77_1471069.html Spécialement pour toi GG: http://www.lemonde.f...77_1471069.html I won You won Citer
FranckProvostIV Posté(e) 17 avril 2012 Posté(e) 17 avril 2012 Tu es grand seigneur !! Toi, au moins, tu fais passer tes messages au grand jour !! Quand tu auras le temps et que tu auras repris tes esprits (pour peu que cela t'arrive), tu m'expliqueras l'impact de l'Etat actionnaire dans les sociétés du CAC 40 : notamment la part du capital détenue. Pour ceux qui pensaient que les sociétés du CAC 40 étaient non seulement privatisées mais internationalisées, heureusement, le coiffeure est là pour rétablir les vérités historiques... Si tu avais eu la chance de naitre à ton époque préférée tu aurais probablement obtenu le poste de bouffon du seigneur sans aucunes difficultés. En quoi souligner la participation de l'Etat en tant qu'actionnaire d'entreprises comme GDF-Suez, France Telecom, Renault, ou Air France KLM remet en cause leur privatisation? Citer
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