RobespierreDorsini Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 à l’instant, GG a dit : Comité Action Palestine qui organise une manifestation à Bordeaux, toi ca ne te pose aucun problème et tu laisses faire ? Ça n'en reste pas moins un amalgame discriminant d'interdire toutes les manifestations au motif qu'il y en a une à Bordeaux qui aurait dû être interdite. C'est comme si tu défendais qu'il n'y ait plus aucun déplacement de supporteurs adverses dans les stades de foot au motif que le déplacement des Stéphanois à Lyon va poser problème. Citer
elkjaer Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 il y a 5 minutes, Vistule a dit : y'en a qu'un qui touche directement à mes droits fondamentaux. Voilà! En fait tu es juste parfaitement égocentrique 1 Citer
RobespierreDorsini Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 il y a 2 minutes, Planino a dit : Découper un bébé à la machette sera toujours plus choquant que de bombarder un bébé qui se fera découper par des éclats de verre/béton/etc... Je pense que c'est parce que dans le premier cas, on se projette et on imagine le type nous agresser (et nos enfants) avec sa machette, on voit dans notre tête le visage d'un taré sanguinaire. Alors que dans le deuxième c'est abstrait, on image juste un type appuyer sur un bouton et voilà, on voit dans notre tête le visage d'un geek devant un ordinateur. Mais en effet dans les deux cas, ce sont des actes terroristes... tuer des civils sera toujours un acte terroriste, il n'y a pas à essayer d'expliquer/justifier l'un ou l'autre, c'est impardonnable. Merci. C'est exactement ce que je pense. Depuis l'épisode de Charlie Hebdo/Hyper Casher, les appels à condamnation me foutent la gerbe. Ils sont toujours à géométrie variable. Ce conflit est une horreur, et le gouvernement français est en train d'en faire un psychodrame national. Citer
GG Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 il y a 2 minutes, Vistule a dit : Ça n'en reste pas moins un amalgame discriminant d'interdire toutes les manifestations au motif qu'il y en a une à Bordeaux qui aurait dû être interdite. C'est comme si tu défendais qu'il n'y ait plus aucun déplacement de supporteurs adverses dans les stades de foot au motif que le déplacement des Stéphanois à Lyon va poser problème. Je n'ai jamais dit qu'il fallait interdire toutes les manifestations, j'ai même dit l'inverse dans mes premiers messages. Les gens qui veulent se rassembler pour pleurer les morts, ca me semble logique et même salutaire. 1 Citer
RobespierreDorsini Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 il y a 1 minute, GG a dit : Je n'ai jamais dit qu'il fallait interdire toutes les manifestations, j'ai même dit l'inverse dans mes premiers messages. Les gens qui veulent se rassembler pour pleurer les morts, ca me semble logique et même salutaire. Ba du coup tu devrais être d'accord avec Nens 😁 C'est fou comme la France s'est embrasé en à peine 5 jours... Citer
RobespierreDorsini Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 Polémique naissante en Angleterre. Sauf que là, ce n'est pas un vilain gauchiste qui est ciblé, mais carrément la BBC. https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/13/pourquoi-la-bbc-ne-qualifie-pas-le-hamas-de-groupe-terroriste_6194133_3210.html Pourquoi la BBC ne qualifie pas le Hamas de groupe « terroriste » Pris à partie par le fils d’une otage, jeudi, le radiodiffuseur public britannique est l’objet de nombreuses critiques du personnel politique, en particulier à droite. L’institution met en avant son principe historique de neutralité. La controverse monte au Royaume-Uni sur le choix de la BBC de ne pas qualifier le Hamas de « groupe terroriste », alors même qu’il est considéré comme tel par le gouvernement britannique, et totalement proscrit sur le territoire national depuis novembre 2021. « J’appelle la BBC à le qualifier de ce qu’il est [un groupe terroriste] », a insisté Noam Sagi, un psychothérapeute londonien, fils d’une Israélienne de 75 ans prise en otage par le groupe armé lors de l’attaque du samedi 7 octobre, à l’occasion d’une conférence de presse organisée à Londres, jeudi. « Nous devons faire la différence entre le bien et le mal », ajoutait ce Londonien. Lire aussi l’éditorial du « Monde » : Hamas, le palier de la barbarie Le radiodiffuseur public britannique justifie ce choix au nom d’un principe historique de neutralité de traitement de l’actualité, auquel il se tient autant que possible et sur lequel il est très régulièrement rappelé à l’ordre. John Simpson, le rédacteur en chef du service international de la BBC, a pris la parole plusieurs fois ces derniers jours, sur les réseaux sociaux et sur le site d’actualités BBC News, pour expliquer la position de la prestigieuse maison. « Le terrorisme est un mot chargé, que les gens utilisent pour désigner un groupe qu’ils désapprouvent moralement, a expliqué ce journaliste chevronné, habitué des zones de guerre. Ce n’est pas le rôle de la BBC de dire aux gens qui soutenir et qui condamner – qui sont les bons et qui sont les méchants. Nous soulignons régulièrement le fait que le gouvernement britannique et d’autres ont condamné le Hamas comme une organisation terroriste, mais c’est leur affaire. Nous organisons également des entretiens avec des invités et citons des contributeurs qui qualifient le Hamas de terroriste. » Cible privilégiée Depuis l’agression du Hamas dans le sud d’Israël, samedi 7 octobre, la BBC a largement fait état, en les nommant et en les documentant, des atrocités commises par le groupe terroriste. Elle a lancé en début de semaine un nouveau podcast, « The Conflict : Israel-Gaza », animé par Lyse Doucet, autre journaliste renommée du radiodiffuseur, connue pour ses reportages équilibrés et empathiques. La BBC est par ailleurs l’un des derniers médias à disposer d’un correspondant à Gaza, Rushdi Abu Alouf, qui envoyait encore des reportages, jeudi, malgré les difficultés extrêmes sur place, le manque d’eau et d’électricité, et les bombardements. Ce principe de neutralité, déjà beaucoup remis en question durant le débat sur le Brexit – la BBC était accusée de donner la parole autant aux brexiters qu’aux remainers –, a tout de même bien du mal à passer. Il est « à la limite du honteux », a estimé le ministre de la défense britannique, Grant Shapps. « La BBC doit retrouver sa boussole morale », a-t-il ajouté sur la radio LBC. Le Hamas a « massacré des personnes innocentes, des bébés, des festivaliers, des retraités, (…) ce ne sont pas des combattants de la liberté, ce ne sont pas des militants, ce sont de purs terroristes, et c’est quand même incroyable d’aller sur le site de la BBC et de les voir qualifiés de militants ou d’hommes en armes », a encore déploré M. Shapps. Les critiques viennent surtout de la droite de l’échiquier politique britannique, qui a fait ces dernières années de la BBC une de ses cibles privilégiées. Sur GB News, la « Fox News à la britannique », Nigel Farage, le fondateur du parti d’extrême droite UKIP, exprimait ainsi sa « colère », le 9 octobre, à l’égard du radiodiffuseur. Allison Pearson, chroniqueuse au Daily Telegraph, journal de la droite du parti conservateur, qualifie de « honte pour le pays » le choix sémantique de la BBC. Cécile Ducourtieux(Londres, correspondante) Citer
GG Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 il y a 14 minutes, Vistule a dit : Polémique naissante en Angleterre. Sauf que là, ce n'est pas un vilain gauchiste qui est ciblé, mais carrément la BBC. Autant pour Mélenchon et quelques autres je devine un peu l'intérêt qu'il y a à ne pas caractériser le Hamas par ce qu'il est, autant pour des journalistes je ne comprends pas bien la démarche Citer
Asha31 Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 il y a 34 minutes, GG a dit : Autant pour Mélenchon et quelques autres je devine un peu l'intérêt qu'il y a à ne pas caractériser le Hamas par ce qu'il est, autant pour des journalistes je ne comprends pas bien la démarche Pour eux c'est une manière de sortir de leur neutralité historique. Ils ont une application très rigoureuse de ce concept, désigné le Hamas comme un groupe terroriste n'est pas rigoureusement vrai, quand bien même tout le dit. Comme quand tu dis "l'agresseur présumé" même si il y a 600 preuves que c'est lui. Citer
RobespierreDorsini Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 (modifié) il y a une heure, GG a dit : Autant pour Mélenchon et quelques autres je devine un peu l'intérêt qu'il y a à ne pas caractériser le Hamas par ce qu'il est, autant pour des journalistes je ne comprends pas bien la démarche C'est écrit dans l'article : « Le terrorisme est un mot chargé, que les gens utilisent pour désigner un groupe qu’ils désapprouvent moralement, a expliqué ce journaliste chevronné, habitué des zones de guerre. Ce n’est pas le rôle de la BBC de dire aux gens qui soutenir et qui condamner – qui sont les bons et qui sont les méchants. Nous soulignons régulièrement le fait que le gouvernement britannique et d’autres ont condamné le Hamas comme une organisation terroriste, mais c’est leur affaire. Nous organisons également des entretiens avec des invités et citons des contributeurs qui qualifient le Hamas de terroriste. Modifié 13 octobre 2023 par Vistule Citer
elkjaer Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 C’est bien de voir qu’il y an encore de grands médias avec une certaine déontologie. De manière assez étonnante c’est peut-être grâce à la Monarchie que la BBC peut aussi rester quelque peu indépendante. Il y a 3 heures, GG a dit : Autant pour Mélenchon et quelques autres je devine un peu l'intérêt qu'il y a à ne pas caractériser le Hamas par ce qu'il est, autant pour des journalistes je ne comprends pas bien la démarche Je m’y connais en démarche Et celle là est purement journalistique. Citer
Casimir Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 Lu sur le site de Radio France : Un terroriste n'est pas un résistant. La confusion entretenue entre ces deux types est un des symptômes du délabrement intellectuel et moral de notre époque. Il faut lui résister. « Beaucoup de malhonnêtetés naissent quand on massacre la langue, brouillant les cartes, intervertissant les rôles des victimes et des bourreaux, abolissant les distinctions et les hiérarchies en de crapuleuses orgies de concepts et de sentiments qui altèrent la vérité », écrit Claudio Magris dans Utopie et désenchantement. Oui, il faudrait faire subir au lexique que nous utilisons des examens périodiques de signification. Cela éviterait qu’une clique de sophistes, déterminés à nous faire prendre leurs vessies pour des lanternes, s’acharne à ruiner le sens des mots, en brouillant les définitions. Prenez le sophisme relativiste rebattu : « les terroristes des uns sont les résistants des autres. Question de point de vue ». Ou dans sa version historiciste : « prenez garde ! les terroristes d’aujourd’hui seront peut-être requalifiés demain de résistants, si d’aventure ils gagnent leur guerre. » Ce relativisme intéressé ne résiste pas à l’examen de signification qu’un sociologue du CNRS, Gérard Rabinovitch, a consacré à ces deux termes, Terrorisme et résistance, dans un livre très instructif. Pour retrouver le plein sens des mots, il faut passer par l’étude de leur origine. Résister vient du latin resistere et en vieux français, il signifie faire obstacle, faire face. Dès le XVI°, il acquiert le sens de tenir tête à une autorité établie. Le mot terreur, qui vient du latin terrere (faire trembler) lui, prend son sens politique moderne, après la chute de Robespierre. Il sert en effet à qualifier la courte période de dictature du Comité de Salut public, comprise entre juin 1793 et juillet 1794. La Terreur désigne un gouvernement dictatorial, agissant au moyen de mesures d’exception, destinées à intimider les opposants. La terreur vise à paralyser, en stupéfiant, toute velléité de résistance. L’historien Patrice Gueniffey, auteur notamment d’une Politique de la Terreur, écrit que le but que se propose le terroriste est de « soumettre un sujet en annihilant en lui toute faculté d’action ou de résistance, (…) par le spectacle de la souffrance ou de la mort infligées ». Le terrorisme consiste en un déploiement de force aveugle et aléatoire. C’est la raison pour laquelle constate Gueniffey, « le meurtre délibéré d’innocents est son critère central ». Son projet est de persuader toute une population que n’importe qui, en son sein, peut être sa victime. Aussi son effet immédiat est-il d’atomiser la société, de renvoyer chacun à sa panique personnelle ; ruinant, au passage, la confiance placée dans les institutions telles que l’Etat. Enfin, le terrorisme, écrit encore Gueniffey, « porte à un degré extrême deux logiques : celles du tout ou rien, et celle du nous et eux » - dont on voit bien qu’elles excluent toute possibilité de négociation et de compromis. Le terrorisme actuel, explique de son côté Rabinovitch, est l’enfant des deux guerres mondiales et du processus de « brutalisation » qu’elles ont infligé aux sociétés contemporaines. Elle conduit au meurtre de masse, au culte de la cruauté et à l’héroïsation de la violence – qu’ont en commun les terroristes et les membres de la pègre et des gangs : le plus vicieux, le plus cruel, le plus craint sera le plus « respecté ». La Résistance, telle que l’a connue en particulier l’Europe occupée par le III° Reich hitlérien, est la poursuite de la guerre par des francs-tireurs patriotes et des militants politiques. Un Résistant s’attaque à des soldats au service d’une puissance étrangère, ainsi qu’aux moyens de communication et aux infrastructures utilisés par cette armée d’occupation. Elle inclut, certes, des actions armées, concède évidemment Rabinovitch, mais celles-ci ne sont jamais indiscriminées, ni aveugles. Elles visent en priorité des responsables politiques et militaires, en particulier ceux qui se sont rendus responsables d’exactions contre la population civile. Et à côté de ces actions armées, elle comporte aussi des formes de sédition non armée, de sauvetage de populations persécutées. Pas d’héroïsation de la violence, de ce côté, pas de culte du martyr, pas de négation de l’humanité chez l’ennemi même. Lisez les Lettres à un ami allemand d’un authentique résistant nommé Albert Camus. Je cite : « Vous n’avez jamais cru au sens de ce monde et vous en avez tiré l’idée que tout était équivalent et que le bien et le mal se définissaient selon ce qu’on voulait. Vous avez supposé qu’en l’absence de toute morale humaine ou divine, les seules valeurs étaient celles qui régissaient le monde animal, c’est-à-dire la violence et la ruse. » Hé bien, ces valeurs-là ne sont pas celles qui animent le résistant, qui donnent sens à son combat. La citation de Camus qui court le plus en ce moment sur les réseaux sociaux prend ici tout son sens : « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. » Brouiller délibérément la différence entre Résistance et terrorisme, afin de gommer ce que ce dernier a d’injustifiable est l’un des symptômes de la débâcle intellectuelle et du délabrement moral de l’époque. C’est à cela aussi, qu’il faut résister. 1 Citer
Facteur_Social Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 Il y a 7 heures, GG a dit : "Israël assassin" ou "Sionistes terroristes", c'est pas anti-Israel ? De plus certaines manifestations sont organisées par des groupes qui se sont félicités de l'action du Hamas. C'est impossible de laisser faire ce mouvement sur le sol Français. bah Israel assassin, c'est factuellement vrai. Terroriste, bah, je suis désolé, quand des civils par miliers se font dézinguer par des milices citoyennes qui jouent au cowboy, ça me choque pas. Il y a 20 heures, Ekelund a dit : je m'en branle du RN, je me fous de leurs motivations, de leurs arrière-pensées, etc... je dis simplement que tous ceux qui veulent communier pour dénoncer cette horreur sont les bienvenus, sans distinction idéologique alors ou étiez vous dans les manifs pro palestine quand israel massacrait des innocents??? Vous allez saisir, à la fin, que la géométrie variable vient de vous, et pas des pro palestiniens? 2 Citer
RobespierreDorsini Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 (modifié) Il y a 2 heures, Casimir a dit : Lu sur le site de Radio France : Un terroriste n'est pas un résistant. La confusion entretenue entre ces deux types est un des symptômes du délabrement intellectuel et moral de notre époque. Il faut lui résister. « Beaucoup de malhonnêtetés naissent quand on massacre la langue, brouillant les cartes, intervertissant les rôles des victimes et des bourreaux, abolissant les distinctions et les hiérarchies en de crapuleuses orgies de concepts et de sentiments qui altèrent la vérité », écrit Claudio Magris dans Utopie et désenchantement. Oui, il faudrait faire subir au lexique que nous utilisons des examens périodiques de signification. Cela éviterait qu’une clique de sophistes, déterminés à nous faire prendre leurs vessies pour des lanternes, s’acharne à ruiner le sens des mots, en brouillant les définitions. Prenez le sophisme relativiste rebattu : « les terroristes des uns sont les résistants des autres. Question de point de vue ». Ou dans sa version historiciste : « prenez garde ! les terroristes d’aujourd’hui seront peut-être requalifiés demain de résistants, si d’aventure ils gagnent leur guerre. » Ce relativisme intéressé ne résiste pas à l’examen de signification qu’un sociologue du CNRS, Gérard Rabinovitch, a consacré à ces deux termes, Terrorisme et résistance, dans un livre très instructif. Pour retrouver le plein sens des mots, il faut passer par l’étude de leur origine. Résister vient du latin resistere et en vieux français, il signifie faire obstacle, faire face. Dès le XVI°, il acquiert le sens de tenir tête à une autorité établie. Le mot terreur, qui vient du latin terrere (faire trembler) lui, prend son sens politique moderne, après la chute de Robespierre. Il sert en effet à qualifier la courte période de dictature du Comité de Salut public, comprise entre juin 1793 et juillet 1794. La Terreur désigne un gouvernement dictatorial, agissant au moyen de mesures d’exception, destinées à intimider les opposants. La terreur vise à paralyser, en stupéfiant, toute velléité de résistance. L’historien Patrice Gueniffey, auteur notamment d’une Politique de la Terreur, écrit que le but que se propose le terroriste est de « soumettre un sujet en annihilant en lui toute faculté d’action ou de résistance, (…) par le spectacle de la souffrance ou de la mort infligées ». Le terrorisme consiste en un déploiement de force aveugle et aléatoire. C’est la raison pour laquelle constate Gueniffey, « le meurtre délibéré d’innocents est son critère central ». Son projet est de persuader toute une population que n’importe qui, en son sein, peut être sa victime. Aussi son effet immédiat est-il d’atomiser la société, de renvoyer chacun à sa panique personnelle ; ruinant, au passage, la confiance placée dans les institutions telles que l’Etat. Enfin, le terrorisme, écrit encore Gueniffey, « porte à un degré extrême deux logiques : celles du tout ou rien, et celle du nous et eux » - dont on voit bien qu’elles excluent toute possibilité de négociation et de compromis. Le terrorisme actuel, explique de son côté Rabinovitch, est l’enfant des deux guerres mondiales et du processus de « brutalisation » qu’elles ont infligé aux sociétés contemporaines. Elle conduit au meurtre de masse, au culte de la cruauté et à l’héroïsation de la violence – qu’ont en commun les terroristes et les membres de la pègre et des gangs : le plus vicieux, le plus cruel, le plus craint sera le plus « respecté ». La Résistance, telle que l’a connue en particulier l’Europe occupée par le III° Reich hitlérien, est la poursuite de la guerre par des francs-tireurs patriotes et des militants politiques. Un Résistant s’attaque à des soldats au service d’une puissance étrangère, ainsi qu’aux moyens de communication et aux infrastructures utilisés par cette armée d’occupation. Elle inclut, certes, des actions armées, concède évidemment Rabinovitch, mais celles-ci ne sont jamais indiscriminées, ni aveugles. Elles visent en priorité des responsables politiques et militaires, en particulier ceux qui se sont rendus responsables d’exactions contre la population civile. Et à côté de ces actions armées, elle comporte aussi des formes de sédition non armée, de sauvetage de populations persécutées. Pas d’héroïsation de la violence, de ce côté, pas de culte du martyr, pas de négation de l’humanité chez l’ennemi même. Lisez les Lettres à un ami allemand d’un authentique résistant nommé Albert Camus. Je cite : « Vous n’avez jamais cru au sens de ce monde et vous en avez tiré l’idée que tout était équivalent et que le bien et le mal se définissaient selon ce qu’on voulait. Vous avez supposé qu’en l’absence de toute morale humaine ou divine, les seules valeurs étaient celles qui régissaient le monde animal, c’est-à-dire la violence et la ruse. » Hé bien, ces valeurs-là ne sont pas celles qui animent le résistant, qui donnent sens à son combat. La citation de Camus qui court le plus en ce moment sur les réseaux sociaux prend ici tout son sens : « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. » Brouiller délibérément la différence entre Résistance et terrorisme, afin de gommer ce que ce dernier a d’injustifiable est l’un des symptômes de la débâcle intellectuelle et du délabrement moral de l’époque. C’est à cela aussi, qu’il faut résister. Heureusement qu'on a ce bon vieux chien de garde de Brice Couturier – c'est lui, également auteur de l'élégiaque Macron, un président philosophe, qui a pondu cette chronique – pour nous donner des leçons de morale. Sinon, il faudrait se fier aux journalistes de guerre les plus influents de la BBC pour comprendre ce qu'est la neutralité en tant de conflit Ce rond-de-cuir du journalisme de préfecture devrait avoir honte de citer Camus sans mentionner ses nombreux écrits sur le terrorrisme. Parce que le premier combat de Camus contre le terrorisme, c'était précisément contre la terreur d'état. Mais bon, il aurait fallu que Couturier travaille son sujet pour le savoir, ce qui n'est pas le fort des éditocrates libéraux. Il n'a pas l'air d'avoir beaucoup de souvenirs des Justes ou du Premier homme. Misère de l'information en France... Modifié 13 octobre 2023 par Vistule 1 Citer
GG Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 il y a 28 minutes, Facteur_Social a dit : bah Israel assassin, c'est factuellement vrai. Terroriste, bah, je suis désolé, quand des civils par miliers se font dézinguer par des milices citoyennes qui jouent au cowboy, ça me choque pas. Bah on pourrait en débattre mais à la limite ca ne change rien à mon propos sur les manifestations (j'ai l'impression que tu as lu en travers d'ailleurs) Maintenant si tu veux essayer de tourner ça à la sauce le Hamas c'est la résistance contre Israel l'état terroriste, je te laisse t'amuser tout seul Citer
elkjaer Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 il y a 1 minute, GG a dit : Bah on pourrait en débattre mais à la limite ca ne change rien à mon propos sur les manifestations (j'ai l'impression que tu as lu en travers d'ailleurs) Maintenant si tu veux essayer de tourner ça à la sauce le Hamas c'est la résistance contre Israel l'état terroriste, je te laisse t'amuser tout seul Méfie toi GG ton analyse n’est pas loin du niveau WGBush/20 Citer
GG Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 il y a 1 minute, elkjaer a dit : Méfie toi GG ton analyse n’est pas loin du niveau WGBush/20 Mais de quoi tu parles ? Citer
Casimir Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 il y a 16 minutes, Vistule a dit : Heureusement qu'on a ce bon vieux chien de garde de Brice Couturier – c'est lui, également auteur de l'élégiaque Macron, un président philosophe, qui a pondu cette chronique – pour nous donner des leçons de morale. Sinon, il faudrait se fier aux journalistes de guerre les plus influents de la BBC pour comprendre ce qu'est la neutralité en tant de conflit Ce rond-de-cuir du journalisme de préfecture devrait avoir honte de citer Camus, qui a toujours partagé des valeurs à l'opposé absolu des siennes. D'ailleurs, quitte à parler de Camus et du terrorisme, il n'avait qu'à puiser dans ses textes sur le sujet plutôt que d'essayer de lui faire dire n'importe quoi. Car Camus a été très prolifique sur le sujet, et il a toujours écrit que toute violence contre une population civile était du terrorisme. TOUTE, pas juste celle que l'on choisit de défendre. Mais bon, il aurait fallu que Couturier travaille son sujet pour le savoir, ce qui n'est pas le fort des éditocrates complaisants avec le pouvoir en place. Misère de l'information en France... Il est très bien cet article. Citer
Ekelund Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 il y a 2 minutes, Casimir a dit : Il est très bien cet article. du moment qu'il ne va pas dans son sens il est forcément partial et orienté. CQFD 1 Citer
RobespierreDorsini Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 (modifié) il y a 45 minutes, Ekelund a dit : du moment qu'il ne va pas dans son sens il est forcément partial et orienté. CQFD Étant donné que dans mon travail, je suis amené à écrire pour des gens de gauche comme pour des gens de droite, je peux t'assurer que la diversité de mes lectures est infiniment inverse à la tienne. il y a 48 minutes, Casimir a dit : Il est très bien cet article. Il est bien pour qui a envie d'être conforté dans son avis. Mais pour qui s'intéresse à Camus, c'est un torchon. Il faut vraiment ne pas avoir compris Camus pour l'utiliser dans un contexte où la condamnation de la violence ne se fait que vis-à-vis d'un seul côté. Surtout après tout ce qu'il a écrit autour de l'Algérie et du FLN. Modifié 13 octobre 2023 par Vistule Citer
Ekelund Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 (modifié) il y a 2 minutes, Vistule a dit : Étant donné que dans mon travail, je suis amené à écrire des livres pour pour des gens de gauche comme des gens de droite, je peux t'assurer que la diversité de mes lectures est infiniment inverse à la tienne. c'est pas parce que tu lis de la diversité d'opinions que tu es forcément impartial dans tes analyses hein Modifié 13 octobre 2023 par Ekelund Citer
RobespierreDorsini Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 (modifié) il y a 40 minutes, Ekelund a dit : c'est pas parce que tu lis de la diversité d'opinions que tu es forcément impartial dans tes analyses hein Je ne dis pas que je suis impartial. J'ai un point de vue de gauche et je l'assume. Mais j'ai aussi l'habitude de travailler à partir de sources provenant de tout horizon et de mettre mon point de vue personnel de côté quand je réfléchis à un sujet. Là, mon propos, c'est de dire qu'entre un journaliste de guerre de la BBC et un journaliste économique libéral qui massacre la pensée de Camus, je sais qui je trouve pertinent sur la question de l'emploi ou non du mot terrorisme. Puis bon, sachant que tu vas dans le sens du zélateur de droite, je me demande si c'est très pertinent de t'aventurer sur la question de l'impartialité dans le cadre de ce débat 😁 Modifié 13 octobre 2023 par Vistule 1 Citer
Facteur_Social Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 Il y a 1 heure, GG a dit : Bah on pourrait en débattre mais à la limite ca ne change rien à mon propos sur les manifestations (j'ai l'impression que tu as lu en travers d'ailleurs) Maintenant si tu veux essayer de tourner ça à la sauce le Hamas c'est la résistance contre Israel l'état terroriste, je te laisse t'amuser tout seul oui possible que j'ai vite lu, j'ai parcouru le sujet, sorry si j'interprete pas bien. Pour le truc resistance/hamas, je crois pas être le seul à assumer. Non pas que j'approuve les actes attroces perpétrés. Mais nier le contexte sert quel but en fait? Ok. Actons que nous sommes en présence de fanatiques religieux antisémites. Ca donne quoi, comme option, la misère, l'embargo (vous vous rappelez, Israel qui empeche des navires humanitaires accoster à Gaza?), 0 perspective, une planète et des pays autour qui se contrefoutent de vous vu que l'économie prime. Bah... aussi dégueulasse soient les gens dont on parle idéologiquement, tu peux pas ignorer que y a une révolte qui s'y joue... 1 Citer
Casimir Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 Il y a 1 heure, Vistule a dit : Je ne dis pas que je suis impartial. J'ai un point de vue de gauche et je l'assume. Mais j'ai aussi l'habitude de travailler à partir de sources provenant de tout horizon et de mettre mon point de vue personnel de côté quand je réfléchis à un sujet. Là, mon propos, c'est de dire qu'entre un journaliste de guerre de la BBC et un journaliste économique libéral qui massacre la pensée de Camus, je sais qui je trouve pertinent sur la question de l'emploi ou non du mot terrorisme. Puis bon, sachant que tu vas dans le sens du zélateur de droite, je me demande si c'est très pertinent de t'aventurer sur la question de l'impartialité dans le cadre de ce débat 😁 On peut être de gauche et trouver l’analyse pertinente. Je t’assure. 1 Citer
GG Posté(e) 13 octobre 2023 Posté(e) 13 octobre 2023 il y a 10 minutes, Facteur_Social a dit : oui possible que j'ai vite lu, j'ai parcouru le sujet, sorry si j'interprete pas bien. Pour le truc resistance/hamas, je crois pas être le seul à assumer. Non pas que j'approuve les actes attroces perpétrés. Mais nier le contexte sert quel but en fait? Ok. Actons que nous sommes en présence de fanatiques religieux antisémites. Ca donne quoi, comme option, la misère, l'embargo (vous vous rappelez, Israel qui empeche des navires humanitaires accoster à Gaza?), 0 perspective, une planète et des pays autour qui se contrefoutent de vous vu que l'économie prime. Bah... aussi dégueulasse soient les gens dont on parle idéologiquement, tu peux pas ignorer que y a une révolte qui s'y joue... Pour moi y a des chances (phrase horrible mais je vois pas comment le tourner autrement) que ce soit insoluble. Une guerre de religion ca ne peut que finir mal. Tu dis que tout le monde s'en contrefout mais je pense au contraire qu'il y a beaucoup d'intérêts qui agissent en sous main d'un côté et de l'autre, et si tu commences à tirer la pelote de laine ca va jamais s'arrêter. Et nous par notre passé on est mêlé à tout ça mais je vois pas bien comment on peut intervenir. Franchement je suis pessimiste. Citer
elkjaer Posté(e) 14 octobre 2023 Posté(e) 14 octobre 2023 Il y a 6 heures, GG a dit : Pour moi y a des chances (phrase horrible mais je vois pas comment le tourner autrement) que ce soit insoluble. Une guerre de religion ca ne peut que finir mal. Tu dis que tout le monde s'en contrefout mais je pense au contraire qu'il y a beaucoup d'intérêts qui agissent en sous main d'un côté et de l'autre, et si tu commences à tirer la pelote de laine ca va jamais s'arrêter. Et nous par notre passé on est mêlé à tout ça mais je vois pas bien comment on peut intervenir. Franchement je suis pessimiste. Je crois que regarder la situation par le prisme de la guerre de religion est une erreur. C’est avant tout une guerre de territoire. La religion ne fait qu’exacerber la situation et faciliter le passage à l’ignominie. 2 Citer
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