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Actualités politiques


Mister Yellow

Messages recommandés

Posté(e) (modifié)
il y a 44 minutes, Flo950 a dit :

Même sans les sondages le PS voulait faire cavalier seul, comme les deux autres partis. Le plus drôle ce sont les communistes à moins d'un cataclysme ils n'arriverons même pas à atteindre le seuil des 5%.

Les européennes sont un miroir aux alouettes, comme les verts qui devaient tout rafler après 2019 plus encore après 2009, ça ne fonctionnera pas le PS n'a aucun leader susceptible de disputer l'hégémonie du vieux à gauche en 2027.

Et même sur la génération future le PS n'a aucune figure émergente ce parti ne représente plus rien, ne propose plus rien, juste rabâche des mots qui sonnent joliment mais devenus si polysémiques qu'ils ne veulent plus rien dire, pour la jeunesse de gauche c'est surtout le parti de la traitrise.

Faut voir ici à Paris les gens qui tracts beaucoup sont pour Glucksmann, mais la moyenne d'age est supérieure à 50 ans nostalgique d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre. La FI ce sont des jeunes en majorité mais moins nombreux .

 

Quand la seule personnalité jeune de ton mouvement c'est Aurore Lalucq c'est finito.

La classe biberon de la Fi c'est d'un tout autre niveau indubitablement. On peut détester viscéralement Rima Hassan mais rien que cette personne là elle est tellement plus charismatique,inspirante, que les Faure, Lalucq, ou mieux encore Delga pour la jeunesse politisée de gauche.

c'est marrant comme l'opposition jeunes vs boomers semble être devenu le crédo et le leitmotiv de toute la frange de la gauche politisée (ça m'avait choqué quand j'avais écouté une allocution de Salomé Saqué)... l'antagonisme de l'âge passerait presque devant l'antagonisme des idées :grin: 

il y a 42 minutes, Flolynyk a dit :

Jusqu'à quel âge on considère qu'on fait partie de la jeunesse ? :ninja: 

si tu commences à te poser la question ça signifie que tu es en train de basculer du côté obscur :ninja: 

l'avantage, me concernant, c'est que je ne me la pose plus :ninaj: 

Modifié par Ekelund
Posté(e)
il y a 17 minutes, Ekelund a dit :

 

l'avantage, me concernant, c'est que je ne me la pose plus :ninaj: 

en même temps, quand t'es de droite, tu votes comme un vieux même avant d'en avoir le droit -_- 

  • Bave 1
  • Feu 1
Posté(e)
il y a une heure, Flolynyk a dit :

Jusqu'à quel âge on considère qu'on fait partie de la jeunesse ? :ninja: 

Je parlais des figures du PS même Faure il fait vieux.

il y a 24 minutes, Ekelund a dit :

c'est marrant comme l'opposition jeunes vs boomers semble être devenu le crédo et le leitmotiv de toute la frange de la gauche politisée (ça m'avait choqué quand j'avais écouté une allocution de Salomé Saqué)... l'antagonisme de l'âge passerait presque devant l'antagonisme des idées :grin: 

si tu commences à te poser la question ça signifie que tu es en train de basculer du côté obscur :ninja: 

l'avantage, me concernant, c'est que je ne me la pose plus :ninaj: 

La vision de Saqué est assez ridicule comme si la jeunesse était une classe sociale...

Je parlais du fait que le PS ne possède plus de jeunes charismatique, et ne dit plus rien, n'inspire plus rien c'est vide.

La Fi propose une vision, à mon sens, fantasmagorique sur certains points notamment sur l'Europe mais ça propose des choses.

Comme Macron qui a proposé en 2017 une vision enthousiasmante pour une partie de la jeunesse la start up nation. En 2022 c’était autre chose convaincre les vieux de voter pour lui façon UMP et diaboliser les ennemis de la république et lui c’était le gardien de la raison .🫠

LePen propose aussi une vision qui plait a une partie de la jeunesse fantasmagorique aussi mais il y a une vision.

Posté(e)
il y a 41 minutes, Ekelund a dit :

c'est marrant comme l'opposition jeunes vs boomers semble être devenu le crédo et le leitmotiv de toute la frange de la gauche politisée (ça m'avait choqué quand j'avais écouté une allocution de Salomé Saqué)... l'antagonisme de l'âge passerait presque devant l'antagonisme des idées :grin:

Alors que les gens de droite qui traitent tout le monde de jeune con wokiste pour marquer l'antagonisme avec les nouvelles générations, c'est pas du tout sur un critère d'âge :ninja:

Posté(e)
il y a 1 minute, Vistule a dit :

Alors que les gens de droite qui traitent tout le monde de jeune con wokiste pour marquer l'antagonisme avec les nouvelles générations, c'est pas du tout sur un critère d'âge :ninja:

Y'a pas besoin d'être forcément jeune pour être un con wokiste :vrai:  :ninaj: 

il y a 10 minutes, Flo950 a dit :

 

LePen propose aussi une vision qui plait a une partie de la jeunesse fantasmagorique aussi mais il y a une vision.

Le Pen je pense que c'est plutôt les vieux qu'elle fait kiffer. la jeunesse bas du front doit plus s'identifier à Bardella.

ils sont complémentaires les cons <_<

Posté(e) (modifié)
Il y a 6 heures, Facteur_Social a dit :

surtout que je dis de la merde car c'était hidalgo et pas Hamon :ninja: 

T'inquiètes, personne te lit ! 

:ninaj:

Modifié par VIX15
Posté(e) (modifié)

Un site pas mal pour savoir si les gens pour qui l'on vote se couchent ou pas devant les lobbies des grands industriels : jevotelobby.fr

Modifié par Vistule
Posté(e)
Il y a 3 heures, Ekelund a dit :

Le Pen je pense que c'est plutôt les vieux qu'elle fait kiffer. la jeunesse bas du front doit plus s'identifier à Bardella.

https://www.francetvinfo.fr/elections/presidentielle/presidentielle-2022-les-plus-jeunes-ont-vote-jean-luc-melenchon-les-plus-vieux-emmanuel-macron_5075344.html

Pour la présidentielle 2022:

- Les catégories les plus âgées ont voté majoritairement pour Macron.

- Les jeunes ont privilégié Mélenchon et Le Pen.

Posté(e)
il y a 26 minutes, Ekelund a dit :

et payant :ninaj: 

Attention, je vais casser le forum :ninja:

33–42 minutes de lectures estimées par Le Monde 😚

Comment « Le Monde » a couvert le conflit israélo-palestinien depuis 1945

Gilles Paris

Depuis la création du « Monde », fin 1944, la couverture et les prises de position du journal n’ont cessé de nourrir les suspicions des lecteurs. Pro-israélien ? Propalestinien ? Le moindre article est décortiqué, analysé, commenté. Aucune autre question internationale ne suscite la même passion.

Les années passent, les mêmes mots restent. Par exemple ceux reçus en janvier 2004 par le médiateur du Monde, une fonction alors occupée par Robert Solé. « Votre traitement partial des informations du Proche-Orient est illustré tour à tour par des silences choquants et des qualificatifs erronés, délibérément manipulateurs », écrit une lectrice courroucée. Ce qui est en cause dans cette lettre est le traitement de la question israélo-palestinienne par le quotidien, alors sis rue Claude-Bernard, à Paris.

Les adresses peuvent changer, de la rue des Italiens à la rue Falguière, du boulevard Auguste-Blanqui à l’avenue Pierre-Mendès-France, la mise en accusation demeure. Un double procès, intenté simultanément par deux parties en apparence irréconciliables, même si les défenseurs d’Israël se montrent, et de très loin, les plus virulents et les plus opiniâtres. Tout ce qui est publié à propos de ce conflit dans ces colonnes est implacablement scruté, décortiqué et analysé.

L’importation des passions proche-orientales est un fait au sein de la communauté particulièrement diverse des lecteurs du Monde, pour ne pas parler de ceux qui ne le lisent pas mais qui ont néanmoins un avis sur sa couverture. Aucune autre question internationale ne suscite les mêmes fièvres régulières. Dans quel camp la lectrice de 2004 se range-t-elle ? Nous le verrons plus tard.

Sombre présage

La tragédie qui a été dramatiquement relancée par les massacres de civils israéliens par des miliciens du Hamas, le 7 octobre 2023, puis par ceux de civils palestiniens lors de la riposte destructrice de l’armée israélienne, toujours en cours sept mois après, s’est enkystée bien avant la création du Monde. Elle s’annonce dès le 2 octobre 1945 dans le « bulletin de l’étranger », l’éditorial non signé qui occupe alors la colonne de gauche de la première page du quotidien. La seconde guerre mondiale vient tout juste de s’achever et la guerre froide n’a pas encore commencé.

Lire le « bulletin de l’étranger » du 2 octobre 1945 | Article réservé à nos abonnés La crise palestinienne

Ce « bulletin » est intitulé « La crise palestinienne ». Le terme désigne alors strictement l’espace géographique du mandat britannique toujours en vigueur. Ceux qui militent pour qu’enfin le « foyer juif », mentionné pour la première fois dans la déclaration Balfour, en 1917, prenne les traits d’un Etat, sont d’ailleurs présentés comme « juifs palestiniens ». « La situation créée par l’antagonisme des Arabes et des Juifs en Palestine est arrivée à un point critique », commence l’éditorial. Sont en cause les nouvelles vagues migratoires composées des rescapés de la Shoah, qui accentuent les tensions avec la population arabe sur la défensive. « Quelle solution sera adoptée ? Partage de la Palestine en deux Etats, l’un juif, l’autre arabe (…) ? C’est peu probable, en raison de l’opposition des deux parties. Création d’une communauté “binationale”, dont les membres auraient des droits égaux ? Cette solution, qui est préconisée par certains Anglais, aurait besoin d’être précisée. »

Entre ces deux perspectives, Le Monde se garde pour l’instant de trancher. « Une chose certaine est que des dispositions urgentes s’imposent, si l’on veut éviter que la Palestine – où se multiplient les incidents et où, en particulier, des organisations juives, déjà armées, seraient, dit-on, prêtes à entrer en action – ne devienne un foyer d’incendie qui risque de s’étendre à tout le Proche-Orient. » Un sombre présage qui se vérifiera.

Lire aussi notre archive (2017) | Article réservé à nos abonnés La déclaration Balfour : 100 ans de conflits

Dans la petite rédaction du Monde rassemblée par Hubert Beuve-Méry, le dossier Proche-Orient est confié à un jeune journaliste de 25 ans, Edouard Sablier, né à Bagdad et passé par les Forces françaises libres, au Liban. Nul doute qu’il rédige une partie des « bulletins » consacrés au conflit israélo-palestinien, soumis ensuite à relecture.

« Un chapitre nouveau de l’histoire sainte »

Sur place, les événements se précipitent. Tant et si bien que, deux ans plus tard, le quotidien s’engage en faveur du plan de partage qui se dessine aux Nations unies. L’heure est encore à l’optimisme. « Grâce à l’affaire palestinienne, l’ONU, pour la première fois peut-être depuis sa fondation, parvient à donner au monde l’impression d’un laboratoire de paix », commence le « bulletin » du journal du 2-3 novembre 1947. Si « le partage pouvait s’opérer dans le cadre d’une unité économique du pays, il constituerait à n’en pas douter la solution la moins mauvaise à cet épineux problème. La collaboration – forcée au début – des deux frères ennemis sur un terrain qu’ils connaissent bien l’un et l’autre : le commerce, pourrait amener un jour sinon l’harmonie complète, du moins la détente », veut croire Le Monde.

C’est au contraire le fracas des armes que déclenche le partage proposé par l’ONU, le 29 novembre 1947 : la partie arabe, placée devant le fait accompli, s’insurge. Six mois plus tard, le 14 mai 1948, l’Etat d’Israël est proclamé et le « bulletin de l’étranger » accueille la nouvelle avec lyrisme et bienveillance, dans le numéro du 16-17 mai, sous le titre « La résurrection de l’Etat juif » : « Après deux mille ans d’exil, le peuple juif retrouve son indépendance dans le pays de ses ancêtres. L’événement réalise tout d’un coup devant nos yeux un chapitre nouveau de l’histoire sainte, qui apparente notre ère matérialiste aux temps bibliques. Le nouvel Etat d’Israël a été conçu de sueur, de sang et de larmes. Autant que les exploits des combattants de l’Haganah [l’organisation paramilitaire juive en place avant cette création] ou des exaltés de l’Irgoun [la milice de la droite sioniste], la souffrance des six millions d’Israélites immolés par le nazisme a concouru à lui donner le jour. »

Nulle part, en revanche, le sort des habitants arabes déjà chassés par les combats n’est mentionné. La destruction de leurs villages dans la vaste opération de nettoyage ethnique qu’entraîne la création d’Israël ne fait l’objet d’aucun reportage. Il faudra attendre les articles consacrés aux camps de réfugiés pour qu’il en soit question. Le premier vrai reportage qui leur est consacré est publié en 1951. Le terme arabe Nakba (la « catastrophe »), pour désigner l’exode palestinien de 1948, n’apparaîtra dans les colonnes du quotidien qu’en 1993.

Lire le premier reportage consacré, en 1951, aux camps de réfugiés palestiniens | Article réservé à nos abonnés Le problème des réfugiés de Palestine pèse lourdement sur le royaume

A nouvel Etat, nouveaux mots. Le 27 août 1948, Le Monde annonce une percée linguistique inspirée par un lecteur érudit, Paul Klein. Ce dernier a suggéré le néologisme « Israélien », en lieu et place d’« Israëli », le terme choisi par les nouvelles autorités pour désigner les ressortissants de l’Etat qui vient de naître. « Nous nous sommes sans difficulté ralliés » et « ce mot a fait le tour du monde. (…) Consécration définitive, depuis un certain temps les publications en langues européennes d’Israël, les documents, les correspondances de langue française émanant des autorités juives ont adopté “israélien” », se félicite le journal.

Empathie asymétrique

L’empathie asymétrique du Monde envers les deux parties en présence, l’une désormais constituée en Etat, l’autre dispersée par la guerre, se traduit par une attention bien plus grande consacrée aux premiers pas de la première. Ils sont propices à des articles apologétiques écrits par des binationaux. C’est tout d’abord le cas de Philippe Ben, né Norbert Niswiski, en Pologne, par ailleurs journaliste pour le quotidien israélien Maariv, qui fête ainsi les cinq ans de l’Etat hébreu, en 1953 : « Israël, avec toutes ses faiblesses, constitue un îlot de stabilité, où les coups d’Etat, révolutions de palais ou incidents sanglants de rue mettant le régime en danger sont impossibles. En plus, Israël a su pleinement préserver les libertés civiles et continue d’être une authentique démocratie, comme il n’en existe pas beaucoup de par le monde. Et, quoique le potentiel militaire d’Israël en comparaison avec les grandes puissances soit négligeable, dans le “vacuum” du Proche-Orient, ce potentiel joue un rôle important qu’aucune grande puissance ne peut négliger. »

Parti ensuite en poste en Pologne, son pays d’origine, Philippe Ben revient en Israël à l’occasion du dixième anniversaire du pays. « Les sionistes avaient rêvé qu’une fois Israël créé ses voisins arabes admettraient tant bien que mal son existence et que le nouvel Etat deviendrait une sorte de Suisse orientale, commerçant avec ses voisins moins développés. Bien qu’Israël ne soit pas responsable de cet échec, les conséquences n’en pèsent pas moins lourdement sur son présent et ses perspectives d’avenir immédiat. Mais (…) cet échec n’est pas décisif, et l’équilibre des forces est plus favorable aujourd’hui à l’Etat juif qu’il y a dix ans », écrit-il alors.

Lire ce reportage célébrant les dix ans d’Israël | Article réservé à nos abonnés Promesses et réalisations

Le tableau tiré en 1958 du reportage de Philippe Ben est louangeur : intégration « surprenante » des vagues de migrants juifs (« Un juif yéménite, arrivant d’un pays quasi moyenâgeux, rêve d’un réfrigérateur, d’une voiture privée et de rock’n’roll après un séjour de quelques mois »), vitalité démocratique et, surtout, transformation physique du pays. « Il y a dix ans, Israël était un pays de sable et de montagnes rocheuses, son sol était délabré par l’érosion. L’une des plus grandes réussites nationales a été la fertilisation : les Israéliens construisent des terrasses, y apportent des terres riches, plantent des arbres pour réparer les effets de la séculaire négligence turque et arabe », assure Philippe Ben.

Le « problème des réfugiés » peu à peu évoqué

De son côté, Edouard Sablier se penche à la même époque sur la part d’ombre de la création d’Israël : le sort désespérant des réfugiés palestiniens de 1948, qui font l’objet d’un reportage publié le 29 janvier 1957. « Depuis neuf ans, près d’un million de réfugiés palestiniens campent sans espoir sur le pourtour d’Israël. Loin de s’améliorer, le sort de ces derniers n’a cessé d’empirer année après année », note-t-il.

Lire le reportage de 1957 d’Edouard Sablier | Article réservé à nos abonnés Les réfugiés palestiniens accroissent les difficultés

La question palestinienne, au sens où on l’entend aujourd’hui, commence à se matérialiser à travers eux. Et le reporter du Monde tranche sans aménité : « Effet direct du conflit de Palestine, le problème des réfugiés est aujourd’hui responsable de sa prolongation. Cette masse de plusieurs centaines de milliers d’êtres humains, dont l’existence a été bouleversée par la guerre de 1948, constitue, huit ans après, l’une des causes principales de l’instabilité permanente en Proche-Orient. L’existence de réfugiés sur les frontières d’Israël entretient un foyer permanent de haine, un prétexte perpétuel de discordes », estime-t-il.

En Israël, André Scémama, qui deviendra le directeur des programmes francophones de la radio publique israélienne, a pris le relais de Philippe Ben en 1956, et ses articles trahissent un regard avant tout israélien. A Paris, une nouvelle signature apparaît, celle d’Eric Rouleau, né Elie Raffoul, au Caire, en 1926, un temps tenté par le rabbinat avant d’embrasser le journalisme. Après le départ en 1962 d’Edouard Sablier – dont le gaullisme viscéral s’accommode mal de la ligne critique du Monde –, il devient l’expert du journal pour le monde arabo-musulman, reçu par tous les grands de la région. Il va donner à la voix arabe une importance qu’elle n’a jamais eue auparavant au sein du service Etranger, partagé entre un courant volontiers tiers-mondiste et un autre qui l’est beaucoup moins.

Cette évolution est accélérée par celle du terrain. Quatre ans plus tard, la guerre préventive conduite par Israël du 5 au 10 juin 1967, successivement contre l’Egypte, la Jordanie et la Syrie, après la fermeture par l’Egypte du détroit de Tiran qui contrôle l’accès au port israélien d’Eilat, en mer Rouge, ouvre une nouvelle ère dans le conflit israélo-palestinien. Humiliation arabe, occupation israélienne de la Cisjordanie et de Gaza, éruption d’un sionisme religieux aux accents messianiques : le bouleversement est total.

L’éditorial du Monde du 10 juin 1967 se veut clair. Les Israéliens « doivent savoir que s’ils veulent parvenir à une paix durable sur leurs frontières il leur faut dominer leur victoire et montrer qu’ils sont capables de générosité ». Il s’agit de l’esquisse d’un changement de ton, qu’une controverse va retarder. Quelques mois plus tard, dans son édition du 3-4 décembre, Le Monde publie en effet pour la première fois un dessin de presse – initialement refusé par le magazine L’Express. Et quel dessin ! Il est de la main de Lejzor (devenu Louis) Mitelberg, connu sous le pseudonyme TIM, né au sein d’une famille juive polonaise en 1919, et montre un déporté squelettique en vêtement rayé sur lequel a été cousue l’étoile jaune, la posture orgueilleuse, au-dessus de la formule : « Sûr de lui-même et dominateur. » Il s’agit d’une réplique cinglante à la conférence de presse du général de Gaulle, le 27 novembre précédent, au cours de laquelle il a prononcé cette formule à propos du peuple israélien.

Changement de ton

Au cours de la même conférence de presse, le président français a décrit avec prescience la dynamique en cours à l’initiative d’Israël, qui « maintenant (…) organise sur les territoires qu’il a pris l’occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsions, et il s’y manifeste contre lui une résistance qu’à son tour il qualifie de terrorisme ». Ainsi est campé ce qui va devenir le cadre de la couverture de la question israélo-palestinienne. Dans les colonnes du Monde, certains articles câblés d’Israël sont désormais écrits par Amnon Kapeliouk, fils d’un orientaliste israélien réputé, arabisant et classé à gauche. Eric Rouleau a fait en sorte qu’ils s’ajoutent à ceux d’André Scémama, considéré comme trop peu critique envers l’Etat hébreu.

Dès le mois décembre de la même année fatidique, Amnon Kapeliouk met l’accent sur un phénomène déclenché par le triomphe israélien : la colonisation des territoires occupés, qui « divise l’opinion ». Les termes du débat sont ainsi posés : « Faut-il, en attendant les négociations avec les Arabes, éviter de créer des “faits accomplis” ou bien prendre dès maintenant des mesures susceptibles de nuire à de futurs pourparlers ? »

Un an plus tard, à l’occasion des 20 ans de l’Etat hébreu, l’éditorial du Monde consacre le nouveau ton adopté à l’égard d’Israël. « Il n’est pas donné à beaucoup de pays d’aussi modestes dimensions de gagner de haute main trois guerres en deux décennies. Mais si le minuscule Etat a réussi à se maintenir, voire à s’agrandir, par la force, il a échoué sur l’essentiel : faire admettre sa légitimité par les peuples de la région. Certes, la tâche était et demeure difficile. Comment convaincre la nation palestinienne de souche d’abandonner sa patrie à un peuple, même persécuté, venant des quatre coins de la terre ? Comment expliquer à des centaines de milliers de réfugiés que la perte de leur foyer est justifiée par la nécessité de laisser d’autres réfugiés s’y épanouir à leur place ? »

Les Palestiniens, désormais représentés par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et Yasser Arafat, prennent progressivement l’ascendant sur leurs parrains arabes. Les tensions montent dans les territoires occupés, même si André Scémama assure, dans un article du 6 février 1969, que « les autorités israéliennes n’attachent pas une importance exceptionnelle à cette montée de fièvre, qu’elles attribuent, selon l’expression d’un porte-parole officiel, “à un besoin naturel d’extérioriser le mécontentement que leur inspire [leur] présence” ».

Le point de vue des Palestiniens

Gaza – « l’enclave de la peur », selon un reportage d’Amnon Kapeliouk publié dans le journal du 17-18 janvier 1971, l’un des tout premiers consacrés à ce territoire – en devient l’épicentre. Le foyer du nationalisme revient ensuite dans le portrait remarquable en cinq épisodes qu’Eric Rouleau dresse des Palestiniens en janvier 1973. « Une légende qui circule depuis peu dans l’enclave illustre bien l’état d’esprit de la population : les pierres tombales de fedayins [combattants] se déplaceraient de quelques centimètres à la pleine lune afin de démontrer que “la résistance n’est pas morte” », écrit-il.

Ce portrait présente un peuple perclus d’interrogations, déjà soumis à la pression colonisatrice israélienne. Il met en évidence les divisions entre une ligne dure, qui rejette tout compromis avec Israël et justifie un terrorisme en plein essor, et une plus modérée résumée par une enseignante de Ramallah. « Affectivement, nous ne supportons pas une solution qui consacrerait l’existence d’un Etat juif sur une portion de notre patrie ; biologiquement, nous rejetons l’occupation ; et, raisonnablement, la plupart d’entre nous se rallieraient à une paix fondée sur la résolution 242 du Conseil de sécurité », confie-t-elle à Eric Rouleau. Il s’agit de la solution des deux Etats.

Lire le cinquième volet des portraits de Palestiniens publiés en 1973 | Article réservé à nos abonnés Les hérétiques

Une guerre israélo-arabe s’ajoute en 1973 à la chronique proche-orientale, dévastatrice pour les responsables travaillistes de l’Etat hébreu ; puis le conflit s’engage dans une nouvelle voie avec la visite historique, en novembre 1977, effectuée en Israël par le président égyptien, Anouar El-Sadate. Un déplacement qu’un éditorial du Monde accueille avec prudence, en notant que, dans sa réponse à son visiteur devant la Knesset, le premier ministre israélien, Menahem Begin, n’a rien dit des deux conditions auxquelles « le monde arabe soumet un règlement : l’évacuation des territoires conquis en 1967 et la prise en considération des droits du peuple palestinien ».

Egalement en première page, Eric Rouleau, présent sur place, se montre catégorique en dénonçant « un dialogue pathétique », citant des membres de la délégation égyptienne. Anouar El-Sadate « a perdu son pari, il rentre au Caire bredouille ». Juste au-dessous de son article, le billettiste Robert Escarpit est plus nuancé en évoquant les vertus de la « rhétorique » qui permet de « transformer en échange un apparent dialogue de sourds ». Eric Rouleau aura tort et raison à la fois. L’Egypte recouvrera le Sinaï et normalisera ses rapports avec Israël, le front arabe sera irrémédiablement brisé, et la partie concernant les Palestiniens incluse dans les accords de Camp David, en septembre 1978, restera lettre morte.

Un poste à Jérusalem

La visite d’Anouar El-Sadate en Israël n’est pas sans conséquences pour Le Monde. Comme l’indiquera Jean-Pierre Péroncel-Hugoz dans la nécrologie d’André Scémama publiée en août 1982, après ce voyage « qui avait suscité son enthousiasme, lui d’habitude si sceptique, il avait préféré, avec une grande honnêteté, quitter Le Monde, ne se sentant pas à l’aise avec la position réservée du journal à l’égard de l’initiative de paix du raïs ». La décision a été prise d’ouvrir un poste à Jérusalem et, le 3 mai 1978, le quotidien écrit sobrement que « Francis Cornu, nommé correspondant du Monde en Israël, nous adresse son premier article ».

Une décennie s’ouvre qui déplace le centre de gravité de la question palestinienne en dehors des territoires occupés : au Liban, théâtre depuis 1975 d’une guerre civile à laquelle l’OLP est intimement mêlée. Invasion du pays du Cèdre par l’armée israélienne, nouvel exil de la direction palestinienne, cette fois-ci à Tunis, massacres – sous l’œil des occupants israéliens – des camps palestiniens de Sabra et de Chatila, en septembre 1982, par les miliciens phalangistes chrétiens… Francis Cornu dresse la chronique des répercussions du brasier libanais, avant d’être remplacé au bout de cinq ans par Jean-Pierre Langellier. Ce dernier était auparavant en poste à Nairobi, où il couvrait l’Afrique de l’Est. Encore quelques années, et Eric Rouleau abandonne un temps le journalisme pour embrasser une carrière diplomatique. Proche du président François Mitterrand, il est nommé ambassadeur en Tunisie en 1985. Il renouera plus tard avec l’écriture dans les colonnes du Monde diplomatique, dont les orientations propalestiniennes sont conformes aux siennes.

Lire le bilan de 1987 par Jean-Pierre Langellier | Article réservé à nos abonnés Les territoires occupés, vingt ans après : les « nouveaux Palestiniens »

Dans une actualité dépourvue d’avancées ou de reculs majeurs, il revient à Jean-Pierre Langellier de faire le bilan, dans le journal du 5 juin 1987, des vingt ans de l’occupation des territoires conquis en 1967 et où la colonisation ne cesse de progresser. « Bitaron, Soumoud. Chaque conflit étant aussi une guerre de mots, entre ces deux-là – l’un hébreu, l’autre arabe – court peut-être le fil d’Ariane de tout bilan pressé, en ce vingtième anniversaire de l’occupation des territoires. Bitaron ? La sécurité. C’est encore et toujours, pour beaucoup d’Israéliens, l’argument massue » pour ne pas rendre les territoires, écrit-il. Il poursuit : « Soumoud ? La ténacité. Entre l’exil et la soumission, entre le désespoir infertile et la haine dévorante, les “Palestiniens de l’intérieur”, au fil des jours, empruntent, de plus en plus nombreux, cette troisième voie. » Les conditions d’une déflagration se réunissent lentement. Son successeur, Alain Frachon, qui signe son premier « papier » de Jérusalem dans le journal du 26 août 1987, en fera le récit.

« Deux manifestants tués et une quarantaine d’autres blessés par balles : les territoires occupés ont de nouveau été le théâtre de violents affrontements, ces dernières quarante-huit heures, entre de très jeunes manifestants et les forces de l’ordre. C’est à Gaza, petite enclave à la frontière avec l’Egypte, que les incidents ont été les plus graves », écrit-il, le 12 décembre. Gaza encore, Gaza toujours : la première Intifada (1987-1993) vient de débuter. Les insurgés n’ont qu’un seul slogan, que relate Alain Frachon après un reportage dans les camps de réfugiés de l’étroite bande de terre : « En finir avec l’occupation. »

Deux journalistes pour un soulèvement

La résilience du soulèvement, malgré la répression israélienne, et son retentissement international incitent Le Monde à renvoyer sur place, en avril 1988, Jean-Pierre Langellier pour raconter, au côté de son successeur, un « mythe [israélien] brisé » : « Il n’y a pas d’occupation douce – ou du moins perçue comme telle. Il y avait en revanche une vie quotidienne nourrie d’humiliations, souvent de brutalités, et, surtout, une dynamique de l’histoire qui installait les uns dans la soumission et les autres dans un processus de conquête ininterrompu » pour un « coût diplomatique à peu près nul tant que l’allié américain n’y trouverait rien à redire », pendant que « dans les manuels scolaires on gommait allègrement les frontières d’avant 1967, comme si rien ne devait jamais plus venir troubler le tranquille cheminement d’une histoire à sens unique ».

Cette Intifada est contemporaine d’une double évolution politique palestinienne. Celle de l’OLP tout d’abord, qui « reconnaît implicitement l’existence d’Israël », comme l’annonce la manchette du Monde le 16 novembre 1988, du fait de l’acceptation de la résolution 242 des Nations unies prônant le retrait israélien des territoires occupés en 1967. « Au Conseil national tenu à Alger, la centrale palestinienne semble enfin renoncer au dogmatisme et à la violence verbale qui furent trop longtemps les cache-misère de son impuissance », juge l’éditorial du jour, intitulé « Le Rubicon sur la pointe des pieds ».

Mais ce virage pragmatique se double de l’émergence d’un mouvement radical inspiré par l’islam politique et qui naît officiellement deux jours après le début de l’Intifada : le Hamas. « Quel bilan présenter à une génération qui n’a connu que l’occupation et dont la seule perspective, ou à peu près, est d’aller servir de main-d’œuvre mal payée dans les restaurants et sur les chantiers de construction de Tel-Aviv ? Le climat a changé, la révolution iranienne et l’exemple de la guérilla menée par le Hezbollah au Liban sont entre-temps passés par là, inspirant une nouvelle génération de militants islamistes et de prédicateurs. Ils ont mis le Coran et la mosquée au service du nationalisme », écrit Alain Frachon, ancien correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) à Téhéran après la révolution islamique.

L’Intifada perdure à l’arrivée d’un nouveau correspondant, Patrice Claude, qui signe son premier article le 10 septembre 1991. Passé successivement par l’Afrique du Sud de l’apartheid, l’Inde et l’Italie, ce journaliste aguerri va cristalliser sur lui les passions proche-orientales. Dans un entretien accordé à l’universitaire Jérôme Bourdon, spécialiste de la couverture médiatique du conflit et qui enseigne à Tel-Aviv, Patrice Claude reconnaîtra en 2002 que « ce conflit [l]’a ému comme aucun autre, [l]’a pris aux tripes ». « Je ne comprends toujours pas pourquoi », ajoutera-t-il.

Deux ans après son arrivée à Jérusalem, après les faux espoirs nourris par la conférence de Madrid, en décembre 1991, Patrice Claude assiste à l’annonce des accords d’Oslo, en septembre 1993 : la double reconnaissance historique d’Israël et de l’OLP. L’heure est à un optimisme sans précédent et contagieux. L’éditorial du 11 septembre, qui salue chaleureusement la signature de ces accords, se concentre curieusement sur « le nerf de la paix » dont devraient bénéficier Israéliens et Palestiniens, soit « le pactole que devrait leur valoir, selon un scénario optimiste, l’attention bienveillante de la communauté internationale ».

Une plume acide envers les promesses d’Oslo

Quelques jours plus tard, Patrice Claude ajoute une pincée de sel. « Le chemin qui reste à parcourir est semé d’embûches. Il l’est d’autant plus que les négociations sont par essence déséquilibrées. Israël est un Etat constitué et prospère, avec une armée forte et loyale, une tradition démocratique intérieure bien enracinée, un gouvernement homogène et une opposition essentiellement légaliste », écrit-il le 13 octobre, alors que « l’OLP n’est encore qu’un mouvement de libération complètement démuni et furieusement contesté par beaucoup de ceux qu’il est censé représenter ». Beaucoup est dit, déjà, des difficultés qui s’annoncent.

L’état d’esprit de Patrice Claude est illustré par un article étonnant, à mi-chemin entre reportage et fiction, publié le 18 août 1994. Il est écrit après un séjour dans les camps de réfugiés palestiniens du Liban, qui ne sont pas concernés par la percée diplomatique. L’exercice relève de l’exception, car il s’agit en théorie de la chasse gardée de la journaliste chargée de la partie arabe du Moyen-Orient, alors en poste à Amman, en Jordanie, Françoise Chipaux. Les deux correspondants aux caractères bien trempés n’entretiennent pas les meilleures relations confraternelles, c’est le moins que l’on puisse dire, même s’ils partagent certainement la même distance critique envers les promesses d’Oslo.

« Beaucoup, parmi les jeunes, voient en Yasser Arafat un traître. Notre envoyé spécial à Beyrouth a tenté de se représenter l’itinéraire d’un de ces rebelles désespérés », annonce le « chapô » de l’article. Tout Patrice Claude est dans cette semi-fiction provocatrice, écrite d’une plume virtuose. Elle se conclut par la diatribe d’un ancien compagnon de route du chef de l’OLP, qui crie à la trahison devant un groupe d’hommes. « L’un d’eux, peut-être le plus jeune, là, à droite, avec ses baskets et ses jeans élimés, sera sans doute l’assassin », imagine Patrice Claude. « Il ne le sait pas encore. Ses mains sont crispées sur un kalachnikov posé sur ses genoux. Demain, dans un mois, ou dans un an, il partira. A Gaza ou ailleurs. Avec une idée fixe : tuer ou mourir. »

Lire le reportage-fiction de Patrice Claude du 18 août 1994 | Article réservé à nos abonnés La colère des Palestiniens du Liban

Aucun Palestinien ne tue Yasser Arafat, et Le Monde continue de croire dans les accords d’Oslo, malgré le report incessant des mesures concrètes prévues par ces textes. Bien plus réservé, Patrice Claude en dresse la chronique d’une plume acide, tout comme celle de la poursuite de la colonisation israélienne, que le quotidien juge pourtant incompatible avec une perspective de paix.

« Pas un témoin objectif »

Cette foi du charbonnier n’est pas ébranlée par les attentats du Hamas, ni par l’assassinat de Yitzhak Rabin par un extrémiste israélien, en novembre 1995. Le directeur du journal, Jean-Marie Colombani, publie dans le quotidien du 7 novembre un éditorial intitulé « Une mort victorieuse ». « L’assassin savait qu’il frappait au cœur » en s’attaquant au garant israélien de ce processus de paix, écrit-il. « En portant ce coup à Israël, c’est un coup mortel qu’il espérait porter à la paix. Dans sa folie aveugle, il se trompait. Le sacrifice de Yitzhak Rabin rend la paix plus nécessaire, plus précieuse, plus urgente que jamais. » L’histoire, hélas, tirera un tout autre enseignement du drame : Oslo ne s’en remettra jamais tout à fait.

Le scepticisme de Patrice Claude vis-à-vis d’Oslo irrite particulièrement les lecteurs attachés à Israël. En juin 1997, le médiateur du Monde, Thomas Ferenczi, est le destinataire d’un rapport rédigé par un lecteur, Albert Naccache, consacré à la couverture de la question israélo-palestinienne par le quotidien. Sa conclusion est virulente. « Le Monde, écrit-il, n’est pas un témoin objectif des événements. C’est toute la ligne du journal qui est en cause et pas simplement les articles de son correspondant en Israël. De nombreux articles ou dessins sont anti-israéliens et parfois antisémites. Les valeurs du judaïsme et du sionisme sont ignorées ou dénigrées. Si la critique d’Israël est copieuse, celle de l’Autorité palestinienne est assez rare (…). Le Monde donne carte blanche aux futurs attentats et actions violentes, ce qui est le meilleur moyen pour faire basculer définitivement le processus de paix. »

Sollicité par le médiateur, Patrice Claude campe sur sa ligne. « Mon “parti pris” est clair, sans ambiguïté et en tout point conforme aux valeurs du Monde. Je suis pour la liberté, la paix et la justice. Je suis pour le droit à l’autodétermination des peuples, contre l’occupation armée d’un peuple par un autre, contre la colonisation et l’annexion unilatérale de territoires par la force. Je suis pour la démocratie et contre l’arbitraire. (…) Je ne me revendique pas “neutre”, simplement honnête vis-à-vis des faits », écrit-il.

L’éditorial publié à l’occasion des 50 ans d’Israël est sombre. Le chef de file de la droite nationaliste israélienne, Benyamin Nétanyahou, est désormais premier ministre. Il a succédé à Yitzhak Rabin après un intermède de Shimon Pérès et n’a jamais caché son hostilité au processus de paix. « Tragique anniversaire pour la création de l’Etat d’Israël que les Palestiniens appellent la Nakba, la “catastrophe” », dit l’article. On est bien loin désormais du ton de celui de 1948. Même si l’éditorial se concentre sur la pusillanimité supposée de l’administration américaine, présentée comme incapable d’imposer sa vision d’un règlement du conflit à la partie israélienne, il dénonce le « scandale absolu » des colonies israéliennes à Gaza, qui « ne comptent que quelques milliers de fanatiques surarmés ; elles sont une provocation quotidienne pour un million de Palestiniens condamnés à l’entassement et à la misère ».

Inquiétudes sur une impasse

Après sept ans passés à Jérusalem, Patrice Claude prend le chemin de Londres en 1998, remplacé par Georges Marion, né Simon Baruch pendant l’Occupation, dans une famille juive polonaise d’obédience communiste et assez peu sioniste, formé à l’extrême gauche. Il a été en poste auparavant à Johannesbourg et à Alger. Sa correspondance bien plus distanciée n’attire pas les critiques incendiaires de son prédécesseur, mais ce dernier voit a posteriori son analyse validée par l’éclatement de la seconde Intifada après le sommet infructueux de Camp David, à l’été 2000. L’échec d’Oslo est consommé et avec lui disparaît le « camp de la paix » israélien, qui a toujours bénéficié d’une couverture bienveillante dans les colonnes du Monde, au-delà, sans doute, de son poids réel dans la société israélienne.

D’autres personnalités bien différentes les unes des autres se succèdent, pour Le Monde, à Jérusalem avec le tournant du siècle. Des correspondants chevronnés comme Michel Bôle-Richard, passé par Madrid et Rome, et qui a vécu la fin de l’apartheid en Afrique du Sud avant d’en retrouver des échos dans les territoires occupés ; ou bien Laurent Zecchini, en poste auparavant à New Delhi, à Washington, à Londres et à Bruxelles. D’autres pour qui il s’agit en revanche de la première expérience, comme l’auteur de ces lignes, Stéphanie Le Bars, Piotr Smolar – un autre descendant d’une famille juive polonaise autant que communiste – et Louis Imbert, l’actuel correspondant.

Tous présentent, chacun à leur manière, chacun avec leurs mots, la même vision inquiète d’une impasse de plus en plus mortifère qui est devenue la grille de lecture du Monde, quitte à déplaire en permanence. La lectrice évoquée au début de cet article dénonçait ainsi un traitement de l’information calqué, selon elle, sur le regard israélien. Gaza passée sous l’emprise du Hamas en 2007 et soumise à un blocus israélien constant s’est transformée en zone de guerres récurrentes à partir de 2008 pendant que l’OLP, privée de chef charismatique depuis la mort de Yasser Arafat en 2004, ne cesse de s’étioler. En parallèle s’est opéré un glissement à droite d’Israël, jugé sévèrement par Le Monde, jusqu’au sursaut citoyen couvert très favorablement par le quotidien en 2023, provoqué par un projet de réforme de la justice défendu par l’inoxydable Benyamin Nétanyahou.

Les événements survenus depuis les massacres du 7 octobre 2023 ont confirmé un constat désespérant : la « crise palestinienne » évoquée le 2 octobre 1945 est plus dévorante que jamais.

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Je viens de voir la présentation de Dieudonné et Francis Lalanne. 🙃 J'ai plutôt honte de le dire mais ils me font rire :ninja:

Posté(e) (modifié)

Pour l'anecdote : lendemain de débat sur les élections européennes, on faisait passer ce matin des élèves de 3e pour leur oral du brevet, un exposé de 10 minutes sur un thème qu'ils avaient choisi. J'avais le groupe "Force de l'engagement", donc je décide sur la partie "entretien" de tester chacun des candidats sur leur connaissance des enjeux électoraux actuels.

10 gamins. Ils ont tous été capable de me parler des élections européennes. Agréablement surpris, je demande à chaque fois si ils sont capable de citer des candidats qui se présentent. 9 gamins sur 10 ont cité Bardella, et seulement Bardella. Une seule gamine a pu trouver un autre candidat. Et soyons clairs, je ne pense pas que ces gamins soient tous des petits frontistes en puissance. Par contre, quand je leur demande d'expliquer comment ils connaissent cet homme politique, une réponse communes : "lui, on le voit sur les réseaux, sur Snap ou TikTok".

Voilà voilà, on en pense ce que l'on veut, mais sur ce plan là, soit le RN a tout compris, soient les autres sont à côté de la plaque , mais grave. Pour le fun, certains des gamins de ce matin seront en âge de voter pour la première fois en 2027. Et celui qu'ils impriment le plus, c'est Bardella.

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il y a 6 minutes, Asha31 a dit :


Agréablement surpris, je demande à chaque fois si ils sont capable de citer des candidats qui se présentent. 9 gamins sur 10 ont cité Bardella, et seulement Bardella. Une seule gamine a pu trouver un autre candidat. 

en même temps le RN est le seul parti à avoir mis une "tête d'affiche" pour ces élections, ça doit jouer aussi :grin: 

par exemple moi-même y'a quelques mois à peine je n'avais jamais entendu parler de Hayer ou de Deffontaines :ninja: (et Aubry à peine plus)

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il y a 12 minutes, Ekelund a dit :

par exemple moi-même y'a quelques mois à peine je n'avais jamais entendu parler de Hayer ou de Deffontaines :ninja: (et Aubry à peine plus)

Ca c'est souvent le cas dans les élections Européennes où tu votes pour une liste, ce sont historiquement plutôt les seconds couteaux qui s'y collent. Le problème spécifique de cette élection c'est plutôt que la campagne est portée disparue dans les médias.

Posté(e)
Il y a 8 heures, Asha31 a dit :

Pour l'anecdote : lendemain de débat sur les élections européennes, on faisait passer ce matin des élèves de 3e pour leur oral du bac, un exposé de 10 minutes sur un thème qu'ils avaient choisi. J'avais le groupe "Force de l'engagement", donc je décide sur la partie "entretien" de tester chacun des candidats sur leur connaissance des enjeux électoraux actuels.

10 gamins. Ils ont tous été capable de me parler des élections européennes. Agréablement surpris, je demande à chaque fois si ils sont capable de citer des candidats qui se présentent. 9 gamins sur 10 ont cité Bardella, et seulement Bardella. Une seule gamine a pu trouver un autre candidat. Et soyons clairs, je ne pense pas que ces gamins soient tous des petits frontistes en puissance. Par contre, quand je leur demande d'expliquer comment ils connaissent cet homme politique, une réponse communes : "lui, on le voit sur les réseaux, sur Snap ou TikTok".

Voilà voilà, on en pense ce que l'on veut, mais sur ce plan là, soit le RN a tout compris, soient les autres sont à côté de la plaque , mais grave. Pour le fun, certains des gamins de ce matin seront en âge de voter pour la première fois en 2027. Et celui qu'ils impriment le plus, c'est Bardella.

Imprimer quelqu'un ce n'est pas forcément partager ces idées. On retient très bien ses frères, mais aussi ses ennemis.

Dans les cours de collège, j'imagine mal une discussion politique de fond. Donc sur le superficiel, le clivant (bien présent au collège)  et sur le parti qui fait le plus d'habillage, et sur ca ne m'étonne pas que ce soit ce nom qui ressorte. Mais dans la population globale, je doute qu'une majorité des personnes soient capables de donner plus de 2 personnalités et la liste rattachée dans l'absolu. 

 

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il y a 24 minutes, NicoPaviot a dit :

WUT ?

On voit que tu es trop vieux pour ne jamais avoir eu à passer le grand oral.

Le stress, apprendre à parler correctement pendant 10-20 minutes, toussa toussa, ca se prépare désormais des années à l'avance 

Faut se rendre compte du truc :ninja:

Posté(e)
Il y a 2 heures, PatMan a dit :

On voit que tu es trop vieux pour ne jamais avoir eu à passer le grand oral.

Le stress, apprendre à parler correctement pendant 10-20 minutes, toussa toussa, ca se prépare désormais des années à l'avance 

Faut se rendre compte du truc :ninja:

Ca explique le niveau de certains exposés de ceux qui passent devant nous, en fait ils l'ont écrit en troisième :ninja:

Posté(e)
Il y a 19 heures, Asha31 a dit :

. 9 gamins sur 10 ont cité Bardella, et seulement Bardella. Une seule gamine a pu trouver un autre candidat. Et soyons clairs, je ne pense pas que ces gamins soient tous des petits frontistes en puissance.

Fais le même sondage avec des adultes, tu auras à peu près la même chose (allez disons 7 ou 8 sur 10)
Le FN en envoyant son général super médiatique et non un obscur soldat inconnu va gagner cette élection haut la main...
 

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Dire que j'ai une procuration pour voter pour sa liste, chaque jour je me dis "tu pourrais peut-être par, inadvertance bien sur,te tromper de bulletin :ninja:

Modifié par Flo950
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Posté(e)
il y a 14 minutes, Flo950 a dit :

Dire que j'ai une procuration pour voter pour sa liste, chaque jour je me dis "tu pourrais peut-être par, inadvertance bien sur,te tromper de bulletin :ninja:

J'ai du mal à comprendre comment on peut mettre un bulletin RN dans l'urne, même en votant pour quelqu'un d'autre, jamais je n'accepterais une procuration de quelqu'un votant à l'extrême droite. 

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Posté(e)

C'est beau, quand même la démocratie, quand on y réfléchir. Ça doit être le seul système où l'on peut déléguer l'action de déléguer son pouvoir :ninja:

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