elkjaer Posté(e) 3 mars 2019 Auteur Posté(e) 3 mars 2019 Episode, merde combien déjà, c'est chiant de changer de page, bon on va dire 24 pour éviter de faire des doublons: Tout à l'heure, il sera 15h en France, c'est la deuxième journée et premier match à domicile face à Ratchaburi. Je vais être honnête avec vous Ratchaburi j’y ai jamais mis les pieds donc je ne vais pas passer mon temps à vous raconter n’importe quoi. Ce que je peux dire c’est que c’est que c’est au sud-ouest de Bangkok vers la frontière birmane. Ouais on est à 800 bornes de Chiang Rai (souvenez-vous c’est là où le Port FC a livré son premier match dimanche dernier) et on est encore à la frontière avec le Myanmar (Birmanie). Et le pire c’est qu’il reste encore un bon morceau de frontière en descendant vers le sud. Forcément il y a eu des embrouilles entre les deux durant toute l’histoire et on y reviendra. Et d’ailleurs des embrouilles il y en a eu une célèbre à Ratchaburi. Et bien sûr je vais vous la raconter. Vous vous souvenez de khun Sa le parrain de la culture de l’opium et de l’héroïne ? Bon là on est toujours dans le genre rébellion ethnique birmane mais à échelle beaucoup plus réduite et plutôt space. Je vous disais que la rébellion était un peu le sport traditionnel de l’autre côté de la frontière. Il faut dire que plus puzzle ethnique que le Myanmar c’est du genre 15000 pièces avec des pièves dont on sait tellement pas comment les raccrocher aux autres qu'on les croirait sorti d'une autre boîte. Alors des années d’unification artificielle et forcée par le colon britannique remplacé par des généraux pas beaucoup plus souple que l'enfant caché de Castener et Cazeneuve devant ungilet jaune berbu, ben forcément ça réveille le Che Guevarra qui sommeille en chacun et ça chatouille la kalachnikov. A Ratchaburi, ce sont les rebelles de la God’s Army qui ont fait parler d’eux traversant la frontière pour aller prendre en otage les patients et personnels de l’hôpital public local. 500 personnes. Allez savoir pourquoi. Bon faut dire que la God’s Army c’était un truc un peu spécial. 200 rebelles menés par les jumeaux ados Htoo. Johnny et…je vous le donne en mille…Luther ! La légende dit que les deux frères mènent le groupe depuis l'enfance et qu’ils sont guidés par des esprits très puissants. Avec le cigare, Luther bien sûr. Et sur la petite photo, avec la kalach (ou équivalent) Luther encore évidemment. Nos Romus et Remulus ne sont pas beaucoup plus birmans que vous et moi. Par contre ils sont bien plus Karen que Cheryl. Enfin bon voilà, 10 de leurs gars qui déboulent à l’hosto prennent 500 personnes en otage et réclament dieu sait quoi, la protection des populations karens par le gouvernement thaïlandais et un bout de sparadrap. En fait je suis méchant parce qu’effectivement les karens ils prennent cher depuis longtemps en Birmanie et parfois avec la complaisance de la Thaïlande. Même si pour le coup un des 10 preneurs d’otage n’avait pas trop à se plaindre car une semaine avant il avait tenté avec des copains une sorte de blocus de l’Ambassade de Birmanie à Bangkok et, après son arrestation avait été libéré et pu rejoindre sans autre formalité la God’s Army de l’autre côté de la frontière. Ça c’est terminé comment cette histoire ? Intervention de l’armée thaïlandaise et 10 morts côté rebelles #Poutine et zéro côté otages. L’histoire et le dénouement reste suffisamment abracadabrant pour penser qu’on ne sait pas tout de l’histoire justement. Des nouvelles des two Htoo ? Ils se sont livrés à l’armée thaïlandaise en janvier 2001. Luther est depuis parti vivre en Suède alors que Johnny vivrait toujours dans un camp de réfugiés karens.On les a réuni pour quelques photos quand même: Luther avec le téléphone. J’ai l’air de dire beaucoup de mal depuis le début mais en fait si vous avez l’occasion de voyager au Myanmar, n’hésitez pas, c’est vraiment superbe pour ce que j’en connais et ça reste probablement l’un des derniers pays d’Asie à vivre vraiment encore dans son jus. J’adore la Thaïlande et c’est aussi un pays génial à visiter mais il faut vraiment gratter pour y trouver encore un caractère authentiquement authentique. Retour à Ratchaburi, prononcez Rat’Bouri de Rat = Royal et Bouri = Ville ou cigarette si vous prononcez le Thai aussi mal que moi. Donc la ville est royale je sais pas trop pourquoi. Peut-être à l’époque Dvaravati, première civilisation bouddhiste dans la région, grosso modo au moment où à 9000 kilomètres de là Dagobert 1er chassait le lièvre dans les plaines d’Anvers avec sa culotte à l’envers. Rien à voir je sais mais je vous avais prévenu, moi Ratchaburi je connais pas. On parle foot alors ? Oui, enfin juste une chose : Vous avez déjà vu ce genre de photos sur les dépliants touristiques de l’Office de Tourisme de Thaïlande ? C’est le marché flottant de Damnoen Saduak situé dans la province de Ratchaburi. Je parlais de manque d’authenticité en Thaïlande, voilà. Des marchés flottants il y en a plein de beaucoup plus sympas alors autant revenir au foot. Les dragons du Ratchaburi Mitr Pohl FC ont rapidement grimpés les échelons pour accéder à l’élite en 2013 et y trouver ses marques 4eme-7eme-6eme-6eme entre 2014 et 2017. Il faut dire que le club peut s’appuyer sur son propriétaire, le groupe Mitr Pohl, aujourd’hui 5ème producteur mondial de sucre et aussi actif dans les biocarburants. PME de Ratchaburi créée après la WWII, cette entreprise a elle aussi grimpé rapidement les échelons. La saison dernière était décevante mais ça semble bien reparti avec l’arrivée de Yannick Boli. Le neveu de Basile et Roger a pas mal bourlingué depuis son unique but en L1 avec le PSG : Bulgarie, Ukraine, Russie, Chine jusqu’au Colorado la saison dernière. Le nouvel attaquant des dragons a donc tout de suite fait parler la poudre avec un superbe hat trick. Et cette équipe a l'accent français puisque à la gauche de Boli on trouve Steven Languil vainqueur de la Coupe de France avec Guingamp en 2014. Il était même titulaire ce soir là. Il a commencé doucement avec l'étranger ensuite: Belgique et Pays-Bas jusqu'à la saison dernière et hop le grand saut vers l'Asie. En défense centrale le classique de la L1 thaïe avec un brésilien: Dirceu. Et au milieu un improbable tchéco-sudédois au nom improbable Amin Nazari. Pour le Port FC cela s'annonce compliqué avec la suspension des deux exclus de dimanche dernier: Le coréen Go et surtout le capitaine et base de la défense David Rochela. Le match démarre à 13h heure française. Supporter est-ce que tu es là? 👊
tfc 4 evers Posté(e) 3 mars 2019 Posté(e) 3 mars 2019 Je pense que je parle au nom de beaucoup d'anonymes qui lisent le forum sans vraiment poster : ton topic est génial et est un plaisir à lire 😉
ResetBulshit Posté(e) 3 mars 2019 Posté(e) 3 mars 2019 il y a 37 minutes, elkjaer a dit : Supporter est-ce que tu es là? 👊 OUUUIIII je suis là Elizabeth !!! 🚬 🔫 📱 J'ai toujours su que j'étais guidé par un esprit très puissant 💪
elkjaer Posté(e) 13 mars 2019 Auteur Posté(e) 13 mars 2019 Episode 25 Et voilà. Ce qui devait arriver arriva. Tel Moubandjé un soir de match je me suis fait déborder. Deux fois 35h en une semaine ça laisse pas beaucoup de temps pour vous narrez les aventures du Port FC. Alors quand ça passe à deux fois et demi… Et donc deux matchs du Port FC sont passés par là. Le premier souvenez-vous c’était pour recevoir le leader de la première journée. Le Ratchaburi Mitr Pohl de Yannick Boli et Steeven Languil ( voir épisodes précédents). Et le premier match au PAT Stadium c’est toujours quelque chose. Contrairement aux voisins de Bangkok United ou Muang Thong Thani United qui font vraiment club de capitale, le Port FC c’est plutôt un club de quartier et pas n’importe lequel, Klongthoei. Imaginez un club parisien à Barbès par exemple. Le PAT Stadium il y a un petit côté Furiani, c’est pas très grand, 12000 places à tout casser sans compter les enfants (on ne compte jamais les enfants : « il a 15 ans mais il va s’assoir sur mes genoux ») mais c’est proche du terrain et ça gronde. Les premiers matchs à domicile, on le sait bien, c’est toujours délicat dans une saison. Comment ça « les premiers matchs » ? #supporteursdutef Ben ici c’est pas comme ça. Car globalement le Port FC a maîtrisé son sujet mais il a fallu le VAR un peu avant l’heure de jeu pour aider l’arbitre à voir le coude d’un défenseur du Mitr Pohl dans la surface et donc Dragan Boskovic à ouvrir le score malgré Pairot, le gardien adverse passé près de sortir ce pénalty. Les locaux profitant alors des espaces se créeront plusieurs occasions mais Pairot, pas encore mort©, gardera le score sur la plus petite marge. Quant à Boli il aura deux belles occasions dans le match malgré la défense physique d’Elias Dolah mais dans les deux cas Worawut s’opposera avec succès. Fort de ce premier succès le Port FC se rendait à Chonburi en match avancé vendredi dernier. « Chon » en langue littéraire ça veut dire « eau » et si vous avez retenu la leçon du dernier épisode vous aurez vite compris que Chonburi c’est « Ville d’Eau ». Rien de thermale là-dedans, c’est juste que Chonburi est posé à 100 kilomètres de Bangkok au bord du Golfe de Thaïlande. Il faut sortir de la ville pour avoir quelque chose à dire ici. Car à quelques dizaines de kilomètres de là vous tombez sur le port de Laem Chabang, 21ème port mondial en nombre de containers, très loin devant Le Havre. Des montagnes de containers prêts à livrer le « Made in Thailand » à travers le mode et de l’autre côté des zones industrielles pleines d’expats qui font chaque jour l’aller-retour depuis et vers Bangkok. Au milieu, une espèce d’échangeur autoroutier de la mort avec une signalisation bordélique, aussi fluctuante que douteuse, et des millions de camions. La dernière fois que j’y suis passé j’ai mis une demi-heure à en sortir Quand vous venez de Bangkok, que vous passez Chonburi puis Laem Chabang et que vous continuez vers l’est, vous allez tomber sur la tristement célèbre Pattaya. Gogo Bar City depuis la guerre du Vietnam, lorsque les GI y venaient quelques jours en permission s’y donner du bon temps. Le grand orphelinat de Pattaya date de cette époque Tous les enfants des unions GI-Thaïlandaises n’ont pourtant pas été abandonnés. Il y en a même un qui est sorti du bois pour devenir particulièrement célèbre sous le prénom de Tiger. L’histoire officielle de l’union de ses parents est moins sordide mais peut-être qu’un scénariste est passé par là. Pour la petite histoire, il y a une dizaine d’années, le parlement thaïlandais avait débattu sur le fait d’accorder la nationalité thaïlandaise à Tiger Woods. Celui-ci n’ayant jamais montré beaucoup d’enthousiasme pour le pays de sa mère et devant le risque de le voir refuser le passeport thaïlandais, le parlement décida que bon finalement non. Et puis la Thaïlande regorge déjà de très bons golfeurs dont le très improbable Kiradech Aphibarnrat, bien placé dans le top 50 mondial : Mieux encore avec Ariya Jutanugarn, probablement aujourd’hui la meilleure golfeuse du monde.Ici les femmes font toujours mieux que les mecs D’ailleurs Pattaya accueille chaque année l’élite du golf mondial féminin pour le tournoi local. Pattaya a un peu évolué et cherché à redorer son image. C’est ainsi devenu une destination touristique pour touristes « normaux » surtout russes et chinois arrivant en masse via l’aéroport voisin de U-Tapao là même d’où les B52 américains partaient arroser la jungle vietnamienne de napalm et où Bob Hope venait régulièrement sortir ses blagues à deux balles pour restaurer le moral des troupes. Fellation/héroïne/Bob Hope, le grand chelem thaïlandais de Noël pour un GI avant de retourner au Vietnam pour le grand chelem opposé casse-pipe/peur/désespoir. Pattaya a certes changé mais pour l’essentiel le centre-ville c’est toujours bars à gogos et massage parlour. Bref à éviter surtout si vous ne voulez pas être le participant malheureux du sport préféré dans la ville : le lancer du farang depuis un étage (si possible élevé) d’un condo de la ville. Il en tombe un tous les deux mois environ. Je peux pas dire que je sois très compatissant pour ces septuagénaires venus passer leur retraite en Thaïlande, souvent en plaquant leur femme, pour essayer de retrouver leur jeunesse avec des minettes d’une vingtaine d’années. Quand ils ne peuvent plus payer, il arrive donc qu’ils fassent le grand plongeon, de leur propre chef en général selon la police, mais plus sûrement poussé par un maquereau local. Fermons la parenthèse sordide et revenons à Chonburi. Auteur d’un beau nul chez le tenant du titre Buriram United pour la première journée, les « requins » du Chonburi FC ont ensuite trébuché à la maison face à un autre club des rivages du golfe de Thaïlande : Samut Prakan Le Chonburi FC, c’est tout simplement le premier club à avoir joué dans l’élite hors Bangkok avec un grand succès durant les premières années de la League. Titre en 2007 puis podium pendant les 8 saisons suivantes. Depuis le club glisse lentement mais surement : 9ème la saison dernière, plus mauvais classement en 12 saisons. Pas grand-chose à dire sur l’équipe, emmenée comme il se doit par un brésilien, Lukian, plutôt malheureux sur les deux premières journées. Venu de l’illustre club brésilien de Nova Iguaçu. Il est passé par Rio Branco puis Luverdense avant de se retrouver au chômage, de partir en Corée sans grand succès et d’atterrir en Thaïlande l’an dernier où il réussit d’entrée une grosse saison (18 buts 6 passes) avec Samut Prakan. Son passage à Chonburi est l’un des gros transfert de l’hiver ici, pour la bagatelle de 600 000 euros :ninja: selon le site transfermarkt. Sans doute vexés de leur premier revers à domicile, les requins démarrent le match à fond et obtienne assez justement l’ouverture du score justement par le brésilien Lukian bien servi par son compatriote Patrick Cruz, ancien de Flamengo et des Corinthians (8 matchs et un but au total). Avantage qui ne dure que six minutes car le coréen Seul-qui Go égalise. Son premier but sous ses nouvelles couleurs du Port FC. La course poursuite continue car le milieu thaïlandais Worachit redonne l’avantage à Chonburi. Le Port FC va dès lors presser jusqu’au bout et s’offrir la première remontada de la saison. Sergio Suraez égalise après l’heure de jeu sur une remise de la tête d’Elias Dolah, décisif en ce début de saison, et le remplaçant Arthit bien servi par Dragan Boskovic donne l’avantage aux visiteurs à la 79ème minute. Une grosse parade de Worawut pour préserver l’avantage et c’est la deuxième victoire de la saison. Supporteur du tef, je sens déjà frémir en toi des sensations oubliées. Et là cramponne toi à ton siège et fais gaffe au vertige mon ami car tu n’es plus habitué. Au classement après 3 journées le Port FC est tout en haut, au-dessus des 15 autres équipes de la Toyota Thai League 2019. Ah oui ça fait drôle d’être tout en haut, les pieds dans le ciel et la tête dans les étoiles. Alors certes le voisin Bangkok United est aussi devant avec 7 points mais avec une moins bonne attaque. Derrière Buriram United et le troisième club de la capitale Muang Thong ont enfin démarré leur saison avec leur première victoire dans cette troisième journée. Pour Buriram, un buteur vieille connaissance de la L1. On en reparlera. Pour Yannick Boli, malgré une passe décisive, ça se complique ; Ratchaburi battu à domicile par les Swat Cats de Nakhon Ratchasima, valeur montante du football thaïlandais. Dimanche le Port FC reçoit le PTT Rayong. Rien à voir avec la Poste même si on a aussi affaire avec une entreprise publique. PTT c’est l’entreprise publique pour le gas et le pétrole. Et Rayong, c’est pas difficile, passé Chonburi, Laem Chabang et Pattaya, continuez tout droit et c’est un peu plus loin, toujours sur les rivages du Golfe de Thaïlande. On en reparle bientôt. Pour finir un petit clin d’œil à @Flolynyk Il y a pléthore de joueurs brésiliens dans la Thai League 1 et pas le moindre argentin. Le dernier a avoir évolué dans le royaume est Nicolas Velez. Formé à Huracan passé par Singapour, au Hadjuk Split, à Suphanburi donc (avec une belle réussite, 13 buts en 28 matchs) puis la Malaysie et aux dernières nouvelles, Belenenses au Portugal. Faché définitivement avec l’Argentine les thaïlandais ? Je crois bien que oui et j’en ai photographié une preuve la semaine dernière en revenant du boulot
elkjaer Posté(e) 15 mars 2019 Auteur Posté(e) 15 mars 2019 Episode 26 Pas question de me faire déborder deux fois de suite #Cahuzac. Du coup je relance tout de suite car dans deux jours le Port FC, déjà leader de la League, affronte l'ambitieux PTT Rayong FC. Il y a plusieurs façons de voir la Province de Rayong : Une touristique: les jolies plages, les promenades dans la mangrove et l’île de Koh Samet encore relativement préservée. Une historique : haut lieu de la reconquête contre les birmans après l’invasion et la destruction de la capitale Ayutthaya en 1764. C’est là que le général Phaya Tak Sin trouvera refuge après la débâcle et reconstituera ses forces notamment navales avant de reprendre le pays des mains de l’envahisseur. Il devient ensuite le Roi Tak Sin. L’histoire dit qu’à la fin de son règne il commença à dérailler, se prenant pour un nouveau Bouddha, exécutant tous ceux qui ne voulaient y croire. Ses copains généraux finirent par l’arrêter et demander son exécution. Problème aucune goutte de sang royal ne doit toucher le sol. Donc ici les rois dont on veut se débarrasser on les place dans un sac de velours et on les frappe avec des bâtons de bois de santal. C’est ce qui est arrivé au Roi Tak Sin. Triste fin pour le libérateur. Son collègue général qui prend sa place sur le trône fonde ensuite Bangkok et ouvre la dynastie Chakri qui règne encore sur le pays. Il y a enfin la version polluée : Rayong c’est en effet aussi le site principal pour la pétrochimie en Thaïlande notamment au cœur du plus grand parc industriel du pays : Map Ta Phut. J’en conviens on dirait un peu une insulte de racaille dyslexique Zone à haut risque, avec un niveau maximum de pollution de l’air et de l’eau, déchets polluants un peu partout, un endroit rêvé pour élever des enfants en bonne santé. Et malgré ce cadre idyllique, les communautés locales jamais contentes ont attaqué en justice le développement du parc industriel avec un jugement historique de la Cour Suprême Administrative qui suspend 65 projets en 2009. Un an après tous les projets industriels suspendus peuvent reprendre à part deux . Je n’ose même pas imaginer la gueule des deux définitivement arrêtés sachant qu'en 2012 une explosion dans une usine tue 11 personnes et en blesse 150 autres et que le lendemain une fuite dans une usine chimique envoie 140 personnes à l’hôpital. Et encore ce n'est que la partie émergé de l'iceberg qui cache cancers, malformations et autres charmantes nuisances pour les voisins. Le club local, lui, a choisi sa vision en prenant le nom du conglomérat public pétrole/gas/chimie/énergie. PTT a même des filiales en France. L’entreprise a du pétrole, du gas naturel et ne manque pas non plus d’air en annonçant qu’en ligne avec sa politique de responsabilité sociale le Groupe voit dans le sport un moyen de renforcer les communautés. Le club a longtemps végété en League 2, n’effectuant qu’une courte apparition d’une saison en L1 en 2014. Mais la saison dernière "les millionaires du pétrôle" ont terminé en tête du deuxième échelon du football thaïlandais et gagné le droit de disputer une deuxième saison parmi l’élite. Et le club n’a pas lésiné sur les moyens : plusieurs joueurs thaïlandais habitués de la L1 et trois grosses pointures étrangères sont venus renforcer le groupe. La première de ces pointures est bien sûr brésilienne. Victor Cardozo, défenseur central qui sait profiter de son mètre quatre-vingt-quatorze pour martyriser les défenses adverses sur coup de pied arrêté : 27 buts en 104 matchs avec Unbon puis Chiang Rai depuis son arrivée en Thaïlande en 2015. Le deuxième est Ariel Francisco Rodriguez, meilleur buteur du championnat costaricain en 2015-2016 et qui aurait disputé la Copa America Centenario en 2016 sans une blessure. Il est déjà passé par la Thaïlande et Pathum Thani marquant 31 buts sur deux saisons avant un retour de quelques mois plutôt réussi au pays en 2018. L’autre c’est un profil à la Bostock. Ancienne pépite des Gunners d’Arsenal, capitaine de l’équipe U18 championne en 2009. Jay Emmanuel Thomas, déjà surnommé JET ici. Il fréquente les sélections de jeune et enchaîne en alignant les buts avec la réserve. Consécration il est titulaire avec l’équipe une le 24 janvier 2010 face à Stoke. Quelques autres apparitions dont une entrée en Champions League face au Shakthar puis est prêté une saison à Blackpool sans grand succès. Une autre à Doncaster, puis encore une à Cardiff. Au total une quarantaine de matchs et 8 buts. Trop peu pour être conservé par Arsenal. Il joue ensuite 7 saisons entre Ipswich, Bristol et QPR. Il joue beaucoup (plus de 100 matchs) et score pas mal (35 buts) mais toujours trop peu et trop inconsistant pour intéresser un club de PL. Le garçon n’a que 27 ans mais beaucoup voient déjà sa carrière derrière lui. Et ils n’ont pas vraiment tort, une saison correcte sans plus au troisième niveau anglais avec Gillingham suivie d’une année au Pole Emploi probablement faute d’avoir accepté des offres financières très inférieures à ses prétentions. Au final, envie d’envoyer tout promener devant un constat d’échec alors que Wenger voyait au début en lui « un joueur avec des qualités qui sortent de l’ordinaire ? Ou bien intérêt gourmand pour les fameux barbecues de fruits de mer qu'on peut déguster à Rayong? En tous les cas Jet prend l’avion pour la Thaïlande. Ses débuts avec le PTT Rayong ont été timides, deux défaites pour commencer, à domicile face à Nakhon Ratchasima puis à Prachuap. Et un réveil face à Samut Prakan lors de la troisième journée avec son premier but et sa première passe décisive. Franchement si le mec n’est pas venu totalement en vacances il doit être au-dessus du lot et l’une des grandes attractions de la saison. On attend impatiemment son duel face à Etienne Dolah. 1,94 m pour l’anglais, 1,96 m pour le suédo-thaïlandais et des kilos à revendre surtout pour le briton qui s'est un peu étoffé depuis ses jeunes années à Arsenal. Ca va faire bizarre de voir ces deux godzillas se frotter au milieu des petits gabarits thaïlandais Ça se passe dimanche. C’est-à-dire tout juste une semaine avant le retour des élections en Thaïlande. Près de 5 ans après le Coup d’Etat du Général Prayut Chan-o-cha. Oncle Tou, comme on l’appelle ici, est candidat à sa succession et il a suffisamment aménagé la constitution pour avoir une bonne chance de rester premier ministre même en terminant deuxième ou troisième comme les sondages semblent l’annoncer. Mais cela ne l’empêche pas de jouer son va-tout en adoptant un nouveau style. Normalement Oncle Tou c’est plutôt ça Ou ça Et dans la dernière ligne droite avant les élections c’est devenu ça : Vous voyez, on a ici les mêmes génies de la communication politique qu’en France Après l’autre option c’est de ne pas faire dans le feutré et de simplement mettre des affiches partout. Et c’est aussi ce qui se passe. Les rues de Bangkok en ce moment ressemblent à ça :
elkjaer Posté(e) 26 mars 2019 Auteur Posté(e) 26 mars 2019 Episode 27 Deux weekends de suite sans possibilité d’acheter de boissons alcoolisées à cause des élections. Déjà en règle générale on ne peut en acheter que sur les tranches 11h-14h/17h-23h et je me trouve à sec régulièrement et dans les rayons à la mauvaise heure mais là 15 jours c’est trop ! Mais là 15 jours que je n’ai pas pu restocker en bières et cC’est la première fois que je songe à rentrer en France 😠 Bon sinon le weekend dernier c’était non seulement sans alcool mais aussi sans Toyota League 1 pour cause de trêve internationale qui a vu la Thaïlande prendre une belle revanche en Chine. A l’inverse du récent 1/8ème de finale de la Coupe d’Asie des Nations, la Thaïlande a réussi à préserver l’ouverture du score obtenue en première mi-temps. Après cette belle victoire, la sélection nationale jouait hier un deuxième match en Chine, face à l’Uruguay cette fois. Résultat : 0-4. Pendant ce temps l’équipe féminine préparait la Coupe du Monde en France en participant à un concert de la personnalité préférée des thaïlandais depuis 30 ans : « Bird » Tongchai Intyre, plus de 60 ans et toutes ses dents. Mais revenons là où je vous avais laissé. Le Port FC s’apprêtait à recevoir en leader le PTT Rayong du golgoth briton Jay Emmanuel-Thomas. Avec son physique de tight end, il sortait clairement du lot même si c’est techniquement qu’il s’est le plus illustré en offrant par la passe les deux seules occasions du match pour son équipe. Et sur l’une d’elle Apiwat mettait sur le cul la charnière centrale du Port FC pour égaliser. Apiwat the fuck étaient alors tentés de dire les membres anglophones de la Klongteoy Army tant leur équipe dominait non pas de la tête et des épaules, expression qui serait mal choisie en présence de JET dans le camp adverse, mais bon les locaux déroulaient avec la juste récompense de l’ouverture du score pour le deuxième suédo-thaïlandais de l’équipe (on a déjà parlé de Elias Dolah) : Kevin Deeromram. « Dam Dam Deeromram Ram » pour les mélomanes a été formé au pays de son papa à Djurgardens avec des sélections U17 et U19 mais il n’a pas percé chez les pros et a filé au pays de sa maman pour se faire un nom. Au Port FC depuis la saison dernière, c’est de son flanc gauche habituel qu’il est venu reprendre un centre en retrait de Sergio Suarez pour donner l’avantage à son équipe. Avantage de courte durée donc. Mais rien ne semble arrêter le Port FC en ce début de saison et les bleus et oranges repartent de plus belle. Les occasions se multiplient mais un cocktail barre transversale, sauvetage sur la ligne, parade du gardien du PTT et maladresse, empêche les Lions de reprendre l’avantage. Un résultat décevant mais un match vraiment encourageant tant le Port FC a été supérieur à une formation pourtant ambitieuse cette saison. Et comme la production ne recule devant rien, pas même un durian bien fait, voici un résumé en image: C’est Prachuap FC qui reprend la tête en clouant le bec des Chainat Hornbills 3-1 grâce à un doublé de l’homme en forme du début de saison, le brésilien Caion qui a déjà à son actif 4 buts et une passe décisive dans son nouveau club qui n’est guère que son seizième en dix ans de carrière Mais le grand moment de la dernière journée c’était le sommet entre les deux United : celui de Bangkok, deuxième la saison dernière et favori pour beaucoup, et Buriram, 7 fois champions sur les 11 dernières saisons. Un match fermé arraché à six minutes de la fin par le champion en titre grâce à un but ô surprise de son brésilien d’avant-centre Pedro Junior. La rentrée du japonais Mike Havenaar pour Bangkok United ne changera rien. L’autre gros match c’était Chiang Rai face à Muangthong, le club de Bangkok qui a réussi à prendre à Buriram 4 titres sur les 11 dernières saisons. Et le club de la capitale a confirmé son redressement en s’imposant 3 à 2 grâce à un but en fin de match. Le Port FC est redescendu à la deuxième place en compagnie de Buriram et se rend ce samedi à Sukhothai pour la cinquième journée. Le Sukhothai FC ne représente pas grand-chose dans le foot thaïlandais, disputant seulement sa deuxième saison dans l’élite. Et le club a démarré doucement avec 4 matchs nuls en autant de match. Il y a certes un Baggio au milieu mais ce n’est que John Baggio Rakotonomenjanahary, malgache ayant frôlé la gloire à l’USS Tamponnaise, redoutable club de la Réunion. Le joueur le plus intéressant c’est quand même le congolais Joël Sami, 100 matchs de L1 avec Nancy, autant si ce n’est plus en L2 avec Amiens. En Thaïlande depuis 2017 il incarne avec son mètre quatre-vingt-dix le rôle du grand costaud en charnière centrale. On a déjà fait le tour du club ou presque. Par contre pour la ville, il faut bien plus de temps. En fait non, la ville est plutôt petite et sans grand intérêt. Mais en sortant de la ville, vous arrivez très vite dans l’antique capitale du premier Royaume de Siam entre le XIIème et le XIVème siècle. Dans la culture du pays, l’ère de Sukhothai c’est l’âge d’or, période de paix et d’abondance. A l’opposée de la capitale suivante, Ayutthaya, marquée par les guerres avec les voisins birmans. D’ailleurs c’est quelque chose de très visible dans l’art bouddhique. Le bouddha de Sukhothai est paisible, les yeux parfaitement clos et le visage détendu. Le bouddha d’Ayutthaya garde les yeux légèrement entrouverts, aux aguets pour montrer à l’ennemi birman qu’ici on ne relâche jamais l’attention. En fait Sukhothai doit beaucoup aux mongols qui en attaquant le puissant empire khmer et les autres royaumes voisins, au Vietnam et en Birmanie, a donné suffisamment d’air aux siamois pour qu’ils développent leur cité-royaume. Le roi Ramkhamhaeng avait eu la bonne idée d’accepter de payer un tribu à l’empereur mongol Kubilai Khan qui décida d’épargner les siamois pendant qu’il ravageait le reste de l’Asie du Sud-Est. Souvenez-vous, Ramakhamaeng on l’a déjà rencontré. C’est lui qui avait profité un peu trop de l’hospitalité du Roi de Phayao au point de finir dans le lit de la femme de ce dernier. Si on en sait autant sur Sukhothai et le Roi Ramkhamaeng aujourd’hui c’est en raison de la stèle de Ramkahmaeng justement. Un roc taillé et gravé racontant dans ce qui est le premier vestige de l’écriture thaïe l’histoire du Roi, de la Cité, de sa culture, sa religion, ses lois, etc. La légende dit que la stèle a été découverte par le Roi Mongkut (Yul Brunner dans Anna et le Roi) lorsqu’il était moine et pas encore couronné. L’authenticité des inscriptions a été battue en brèche mais la dernière spectroscopie aux rayons X leur donnerait entre 500 et 700 ans, compatible avec l’ère Sukhothai. Et heureusement car ce gros morceau de pierre tient une place non négligeable dans le roman national de la Thaïlande. Le site archéologique de Sukhothai figure au Patrimoine de l’UNESCO et c’est évidemment un site à découvrir merci certaines ruines ont été un peu trop bien restaurées et aménagées. Le match, lui, a lieu samedi à 18h. On en reparlera. En attendant je vous laisse avec le ranking des maillots de la Thai League 1 par l’équipe de Port Fc Sandpit : http://www.portfcsandpit.com/2019/03/05/the-fat-catwalk-2019-every-t1-kit-rated-slated/ Il y a 11 heures, Flolynyk a dit : Allez, de quoi alimenter les prochains CR J'y reviendrai certainement bien sûr
elkjaer Posté(e) 27 mars 2019 Auteur Posté(e) 27 mars 2019 Et j'y reviens dès maintenant avec les prtemières photos de l'entraînement du Ratchaburi Mitr Pohl sous la direction de Simone: Et ça bosse dur: Sinon un petit teaser du match Sukhothai - Port FC de samedi avec le stade Thung Talay Luang qui fait honneur (parking mis à part) à la ville historique qu'est Sukhothai:
elkjaer Posté(e) 27 mars 2019 Auteur Posté(e) 27 mars 2019 Il y a 1 heure, Casimir a dit : Il va aux entraînements en voiture Simone C'est la Thaïlande il y va forcément en petit véhicule
Casimir Posté(e) 27 mars 2019 Posté(e) 27 mars 2019 Il y a 3 heures, elkjaer a dit : C'est la Thaïlande il y va forcément en petit véhicule Il y a plein de gens de Dax en Thaïlande.
elkjaer Posté(e) 28 mars 2019 Auteur Posté(e) 28 mars 2019 Il y a 1 heure, Viola gladiators a dit : La neige et la doudoune en Thailande Félicitations. Tu viens de gagner une portion de durian variété monthong (la meilleure) à venir déguster le jour de ton choix au supermarché Tops de Central Rama III 🥇
Piou Posté(e) 28 mars 2019 Posté(e) 28 mars 2019 Il y a 1 heure, elkjaer a dit : portion de durian variété monthong (la meilleure) Ban à vie. Merci.
VIX15 Posté(e) 28 mars 2019 Posté(e) 28 mars 2019 C'est un plaisir de te lire Elk ! Quand je pense que cet été dans le topic "résumé" de l'intersaison, y aura 2 infos toutes pétées tous les 15 jours...
OIZOROUGE Posté(e) 29 mars 2019 Posté(e) 29 mars 2019 Il y a 21 heures, elkjaer a dit : Félicitations. Tu viens de gagner une portion de durian variété monthong (la meilleure) à venir déguster le jour de ton choix au supermarché Tops de Central Rama III 🥇 Le cadeau qui pue quoi !!
elkjaer Posté(e) 3 avril 2019 Auteur Posté(e) 3 avril 2019 Episode 28 Et merde. Avant la trêve le Port FC est leader avec deux matchs très abordables à venir pour conforter sa position. Et patatra un nul en forme de hold up pour Rayong au PAT Stadium et je ne vais pas faire durer le suspens plus longtemps une défaite à Sukhothai. Voilà. Merde quoi. So PFC. Ça se présentait pourtant bien dans la première capitale siamoise de l’histoire et la première demi-heure est plutôt dominée avec un jeu assez fluide. Mais après 30 minutes, pétage de plomb de la moitié de l’équipe, déculottée par l'arbitre puis féssée par le Sukhothai FC en deuxième mi-temps. A l’origine de ce sabordage en bonne et due forme : un coup de coude oublié sur Suarez qui reste au sol tel Sergio Busquets terrassé par une légère brise au Nou Camp, le jeu se poursuit et l’arbitre ne voit pas un contrôle de la main d’un attaquant local puis arrête le jeu sur une charge anodine d’Elias Dolah ; coup franc à l’angle de la surface pour Sukhothai et furie des joueurs du Port FC. Sumanya notamment parle de sa mère à l’arbitre, prend un jaune qu’il lui arrache de la main et tu-le-vois-tu-le-vois-plus-tu-le-vois-de-nouveau-same-same-but-diffrent, le jaune se transforme en rouge. L’espace d’un instant on pense que Boskovic qui fait la course à l’homme en noir (enfin en bleu ciel) va lui raconter geste à l’appui un épisode de la guerre civile qui a marqué sa jeunesse. On évite finalement de peu le lynchage mais la tête n’est pas encore revenue au jeu pour le Port FC et quand le coup franc est tiré, hop, comme au bon vieux temps de Marcel Picot, Joel Sami place sa tête et 1-0 pour Sukhothai. La lucidité revenant un peu chez les joueurs du Port FC ils reprendront le match à leur compte égalisant sur corner direct par le Jekyll and Hyde de l’équipe, Pakorn, juste avant la mi-temps. Après la reprise Boskovic passe près de donner l’avantage aux siens et puis de nouveau patatra, pénalty assez logique pour Sukhothai sur un contre et Petar « Pero » Orlandic l’ancien de l’Etoile Rouge redonne l’avantage à son équipe. Et Petar, resté bien au sec, fait parler la poudre une deuxième fois, de la tête, peu avant la fin du match. 3-1 pour les chauves-souris. De retour au vestiaire c’est bien sûr l’arbitre qui revient dans toutes les conversations. Bosckovic se lâche sur Instagram (avec une certaine classe) et Madame la Chairwoman Pang sort sa plus belle plume pour écrire une plainte officielle à la fédération thaïlandaise, espérant bien faire bouger les choses sinon par sa prose au moins par l’influence que son nom de famille peut avoir ici. Soyons honnêtes, avec un peu de présence d’esprit et malgré un arbitrage plus approximatif que la conduite d’un tuk-tuk durant les heures de pointe, le Port FC avait largement les moyens de repartir avec les 3 points. Et laisser filer ces points de cette manière n’aidera pas beaucoup pour se mêler dans la course au titre. Et Marco Simone dans tout ça? A son arrivée ici, l’idée générale était que de dernier coach arrivé dans la league il serait le prochain à être viré. Et bien c’est déjà faut à double titre. Le Ratchburi Mitr Phol du beau Marco a en effet battu Muangthong United 2-0 grâce à un nouveau but de Yannick Boli et, de plus, Pairoj – reprenez votre souffle – Borwonwatanadilok le coach de Muangthong n’aura pas survécu à trois points perdu de plus face au rival Buriram dans la course au titre. What else ? Prachuap battu à Chonburi aura été un leader aussi éphémère que le Port FC et c’est déjà le tenant du titre le Buriram United qui malgré un départ poussif reprend déjà les commandes de la league avec son buteur providentiel du moment Perdo Junior. 3 buts en deux matchs pour le brésilien. A noter le report du match Chiangmai-ChianRai pour cause de pollution aux fines particules. Le Nord de la Thaïlande subissant un épisode terrible en ce moment notamment à cause des brulis. Chiangmai est depuis plusieurs jours la capitale mondiale de la pollution urbaine pour ces particules fines (PM2.5). On enchaîne vite car ce soir le Port Fc accueille Trat. Vous connaissez ? Non ? Et bien vous devriez. Aussi surprenant que cela puisse paraître Trat tient une place à part dans l’histoire de France. C’est en effet au large de cette ville, à proximité de Koh Chang (Ile de l’Eléphant), que s’est déroulée la dernière bataille navale remportée par la marine française. C’était le 17 janvier 1941 ce qui en fait une victoire pour la France de Vichy. Mais que diantre allait-il faire dans cette galère ? Pour cela il faut contextualiser. La puissance coloniale française présente en Indochine avait bien entendu essayé de pousser ses pièces dans le Royaume de Siam à la fin du XIXème et au début du XXème. Le Roi Chulalongkorn, fin diplomate, avait alors su jouer les différentes puissances occidentales l’une contre l’autre pour garder l’indépendance de son pays, fait extrêmement rare en Asie. Cela avait été non sans mal car les français pratiquant une diplomatie un peu moins subtile placèrent le Palais Royal sous la menace de deux canonnières depuis le fleuve Chaophraya et récupérèrent ainsi le Laos en 1893 avant de négocier de nouveau à leur avantage les frontières du territoire khmer récupérant Siem Rap (siège d’Angkor Wat) et une autre province frontalière en 1904. Le peuple siamois gardait un peu en travers de la gorge ces territoires cédés et quoi de tel qu’un leader nationaliste pour revendiquer le retour de ces provinces perdues. On est en décembre 1940, la France vient de passer sous l’occupation de qui vous savez et ses forces coloniales n’ont offert que peu de résistance au Tonkin face à l’envahisseur japonais. Le premier ministre thaïlandais, le Général Phibun qui l’année précédente avait montré qu’il n’était pas là pour rigoler en faisant exécuter ses principaux opposants (monarchistes comme démocrates) et qui devait plus tard traiter les chinois comme les juifs d’orient (on en a parlé dans un épisode précédent), cet aimable militaire pensa bien sûr profiter de la faiblesse française du moment pour récupérer les territoires rognés une quarantaine d’années plus tôt. Ça commence comme il se doit par des manifestations anti-françaises dans les rues de Bangkok puis par les bombardements de Vientiane, Sisophone et Battambang par l’aviation siamoise. Et globalement l’air et la terre tournent à l’avantage de Phibun grâce à la supériorité de son armée face aux forces coloniales vichystes sous le commandement de l’Amiral Jean Decoux. Entre alors en scène le Capitaine de Vaisseau Régis Bérenger qui avec une flotte de circonstance entrepar surprise dans le Golfe de Thaïlande et rencontre la marine siamoise au large de Trat, dans ce qui devient la bataille de Koh Chang. La marine thaïlandaise de force supérieure est pratiquement détruite, la victoire est totale, le jour de gloire est arrivé ! Mais ce jour de gloire ne dure guère. 7 jours plus tard Phibun prend sa revanche dans le bombardement de l’aéroport de Siem Rap. Pour la petite histoire, le Japon, soucieux de contrôler la zone et de trouver un passage pour aller envahir la Malaysie, mettra un point final aux hostilités. Après tout, Vichy, Phibun (qui ne cache pas son admiration pour Mussolini) et Hirohito, on est entre copains, ce serait trop con de continuer à se tirer dans les pattes entre amis de l’Axe. Toujours pour la petite histoire, lorsqu’une douzaine d’années plus tard, la bataille de Dien Bien Phu marquera la fin de la présence coloniale française en Indochine, ce sera cette fois avec des soldats thaïlandais aux côtés de l’armée française. Bref, la guerre c’est vraiment con. Koh Chang est longtemps resté une île sauvage car très montagneuse mais depuis une douzaine d’années la ville a été aménagée au tourisme et s’est transformée rapidement. Ça reste un point de départ sympathique vers d’autres îles comme Koh Kut ou de magnifiques points de plongée. Du coup Trat est devenu pour beaucoup un simple embarcadère pour Ko Chang et dans une moindre mesure un point de passage pour ceux qui se rendent au Cambodge par la route. On est en effet si proche de la frontière que la légende dit que Pol Pot aurait passé des années paisibles dans une villa des environs après la fin de sa révolution meurtrière et l’invasion du Cambodge par les vietnamiens. Mais la province de Trat, avec sa voisine Chantaburi, est aussi connue pour être le pays du durian. C’est la qu’on récolte en abondance les meilleures variétés du roi des fruits dont l’odeur mi-fromage bien fait mi-chaussettes sales vous chatouille les narines à 100 mètres de distance. Le fait est que c’est délicieux. Faut pas en manger des tonnes car ça pèse un peu sur le ventre et d’ailleurs une légende urbaine cours ici sur le fait que le mélange durian/whisky est assurément mortel. Cela dit il faut être fou comme un thaïlandais pour avoir envie d’une telle association. Non le durian forme en fait un couple harmonieux non pas avec le whisky mais avec le mangoustan, la reine des fruits, qui vient parfaitement avec sa fraicheur et sa douceur couvrir le goût du durian dans la bouche. On arrive en plein dans la saison et ici le durian c’est presque une religion. Retour au foot : le Trat FC est un promu qui dispute la première saison de son histoire dans l’élite. Les « Eléphants Blancs » ont l’accent africain avec trois joueurs venus du Nigéria, de Côte d’Ivoire et de Guinée. Les deux premiers sont de vieux routiers de la League thaïlandaise, le nigérian Adefolarin Durosinmi a démarré au Cambodge à 18 ans avant de venir en Thaïlande un an plus tard. Il a évolué une dizaine de saisons à l’échelon inférieur dans divers clubs avant de rejoindre Trat. Le deuxième l’ivoirien Bireme Diouf est lui aussi venu tenter l’aventure très jeune, à 22 ans. En dix ans plusieurs clubs et une cinquantaine de buts à son actif. Le troisième vient d’arriver en provenance de Sankt Polten, club autrichien, après des passage d’une saison plutôt réussi à Inverness en Ecosse et au Cercle de Bruges en Belgique. Le guinéen Lonsana Doumbouya, c’est de lui qu’il s’agit, avait tout de suite fait parler la poudre avec un doublé en ouverture du championnat. Mais en concentrant ses recrues étrangères en attaque, Trat a peut-être mis tous ses œufs dans le même panier oubliant le traditionnel défenseur central brésilien ou africain. Résultat 5 buts lors des deux premières journées. Mais il y a du mieux depuis, et le weekend dernier c’était jour de fête pour les africains face à Suphanburi : 4-0. Un nouveau doublé de Doumbouya, un but de Diouf, un but de Durosinmi. Trat est sorti de la zone de relégation et arrive ce soir au PAT Stadium gonflé à bloc.
hmg Posté(e) 4 avril 2019 Posté(e) 4 avril 2019 On 4/3/2019 at 5:58 AM, elkjaer said: Episode 28 Et merde. Avant la trêve le Port FC est leader avec deux matchs très abordables à venir pour conforter sa position. Et patatra un nul en forme de hold up pour Rayong au PAT Stadium et je ne vais pas faire durer le suspens plus longtemps une défaite à Sukhothai. Voilà. Merde quoi. So PFC. Ça se présentait pourtant bien dans la première capitale siamoise de l’histoire et la première demi-heure est plutôt dominée avec un jeu assez fluide. Mais après 30 minutes, pétage de plomb de la moitié de l’équipe, déculottée par l'arbitre puis féssée par le Sukhothai FC en deuxième mi-temps. A l’origine de ce sabordage en bonne et due forme : un coup de coude oublié sur Suarez qui reste au sol tel Sergio Busquets terrassé par une légère brise au Nou Camp, le jeu se poursuit et l’arbitre ne voit pas un contrôle de la main d’un attaquant local puis arrête le jeu sur une charge anodine d’Elias Dolah ; coup franc à l’angle de la surface pour Sukhothai et furie des joueurs du Port FC. Sumanya notamment parle de sa mère à l’arbitre, prend un jaune qu’il lui arrache de la main et tu-le-vois-tu-le-vois-plus-tu-le-vois-de-nouveau-same-same-but-diffrent, le jaune se transforme en rouge. L’espace d’un instant on pense que Boskovic qui fait la course à l’homme en noir (enfin en bleu ciel) va lui raconter geste à l’appui un épisode de la guerre civile qui a marqué sa jeunesse. On évite finalement de peu le lynchage mais la tête n’est pas encore revenue au jeu pour le Port FC et quand le coup franc est tiré, hop, comme au bon vieux temps de Marcel Picot, Joel Sami place sa tête et 1-0 pour Sukhothai. La lucidité revenant un peu chez les joueurs du Port FC ils reprendront le match à leur compte égalisant sur corner direct par le Jekyll and Hyde de l’équipe, Pakorn, juste avant la mi-temps. Après la reprise Boskovic passe près de donner l’avantage aux siens et puis de nouveau patatra, pénalty assez logique pour Sukhothai sur un contre et Petar « Pero » Orlandic l’ancien de l’Etoile Rouge redonne l’avantage à son équipe. Et Petar, resté bien au sec, fait parler la poudre une deuxième fois, de la tête, peu avant la fin du match. 3-1 pour les chauves-souris. De retour au vestiaire c’est bien sûr l’arbitre qui revient dans toutes les conversations. Bosckovic se lâche sur Instagram (avec une certaine classe) et Madame la Chairwoman Pang sort sa plus belle plume pour écrire une plainte officielle à la fédération thaïlandaise, espérant bien faire bouger les choses sinon par sa prose au moins par l’influence que son nom de famille peut avoir ici. Soyons honnêtes, avec un peu de présence d’esprit et malgré un arbitrage plus approximatif que la conduite d’un tuk-tuk durant les heures de pointe, le Port FC avait largement les moyens de repartir avec les 3 points. Et laisser filer ces points de cette manière n’aidera pas beaucoup pour se mêler dans la course au titre. Et Marco Simone dans tout ça? A son arrivée ici, l’idée générale était que de dernier coach arrivé dans la league il serait le prochain à être viré. Et bien c’est déjà faut à double titre. Le Ratchburi Mitr Phol du beau Marco a en effet battu Muangthong United 2-0 grâce à un nouveau but de Yannick Boli et, de plus, Pairoj – reprenez votre souffle – Borwonwatanadilok le coach de Muangthong n’aura pas survécu à trois points perdu de plus face au rival Buriram dans la course au titre. What else ? Prachuap battu à Chonburi aura été un leader aussi éphémère que le Port FC et c’est déjà le tenant du titre le Buriram United qui malgré un départ poussif reprend déjà les commandes de la league avec son buteur providentiel du moment Perdo Junior. 3 buts en deux matchs pour le brésilien. A noter le report du match Chiangmai-ChianRai pour cause de pollution aux fines particules. Le Nord de la Thaïlande subissant un épisode terrible en ce moment notamment à cause des brulis. Chiangmai est depuis plusieurs jours la capitale mondiale de la pollution urbaine pour ces particules fines (PM2.5). On enchaîne vite car ce soir le Port Fc accueille Trat. Vous connaissez ? Non ? Et bien vous devriez. Aussi surprenant que cela puisse paraître Trat tient une place à part dans l’histoire de France. C’est en effet au large de cette ville, à proximité de Koh Chang (Ile de l’Eléphant), que s’est déroulée la dernière bataille navale remportée par la marine française. C’était le 17 janvier 1941 ce qui en fait une victoire pour la France de Vichy. Mais que diantre allait-il faire dans cette galère ? Pour cela il faut contextualiser. La puissance coloniale française présente en Indochine avait bien entendu essayé de pousser ses pièces dans le Royaume de Siam à la fin du XIXème et au début du XXème. Le Roi Chulalongkorn, fin diplomate, avait alors su jouer les différentes puissances occidentales l’une contre l’autre pour garder l’indépendance de son pays, fait extrêmement rare en Asie. Cela avait été non sans mal car les français pratiquant une diplomatie un peu moins subtile placèrent le Palais Royal sous la menace de deux canonnières depuis le fleuve Chaophraya et récupérèrent ainsi le Laos en 1893 avant de négocier de nouveau à leur avantage les frontières du territoire khmer récupérant Siem Rap (siège d’Angkor Wat) et une autre province frontalière en 1904. Le peuple siamois gardait un peu en travers de la gorge ces territoires cédés et quoi de tel qu’un leader nationaliste pour revendiquer le retour de ces provinces perdues. On est en décembre 1940, la France vient de passer sous l’occupation de qui vous savez et ses forces coloniales n’ont offert que peu de résistance au Tonkin face à l’envahisseur japonais. Le premier ministre thaïlandais, le Général Phibun qui l’année précédente avait montré qu’il n’était pas là pour rigoler en faisant exécuter ses principaux opposants (monarchistes comme démocrates) et qui devait plus tard traiter les chinois comme les juifs d’orient (on en a parlé dans un épisode précédent), cet aimable militaire pensa bien sûr profiter de la faiblesse française du moment pour récupérer les territoires rognés une quarantaine d’années plus tôt. Ça commence comme il se doit par des manifestations anti-françaises dans les rues de Bangkok puis par les bombardements de Vientiane, Sisophone et Battambang par l’aviation siamoise. Et globalement l’air et la terre tournent à l’avantage de Phibun grâce à la supériorité de son armée face aux forces coloniales vichystes sous le commandement de l’Amiral Jean Decoux. Entre alors en scène le Capitaine de Vaisseau Régis Bérenger qui avec une flotte de circonstance entrepar surprise dans le Golfe de Thaïlande et rencontre la marine siamoise au large de Trat, dans ce qui devient la bataille de Koh Chang. La marine thaïlandaise de force supérieure est pratiquement détruite, la victoire est totale, le jour de gloire est arrivé ! Mais ce jour de gloire ne dure guère. 7 jours plus tard Phibun prend sa revanche dans le bombardement de l’aéroport de Siem Rap. Pour la petite histoire, le Japon, soucieux de contrôler la zone et de trouver un passage pour aller envahir la Malaysie, mettra un point final aux hostilités. Après tout, Vichy, Phibun (qui ne cache pas son admiration pour Mussolini) et Hirohito, on est entre copains, ce serait trop con de continuer à se tirer dans les pattes entre amis de l’Axe. Toujours pour la petite histoire, lorsqu’une douzaine d’années plus tard, la bataille de Dien Bien Phu marquera la fin de la présence coloniale française en Indochine, ce sera cette fois avec des soldats thaïlandais aux côtés de l’armée française. Bref, la guerre c’est vraiment con. Koh Chang est longtemps resté une île sauvage car très montagneuse mais depuis une douzaine d’années la ville a été aménagée au tourisme et s’est transformée rapidement. Ça reste un point de départ sympathique vers d’autres îles comme Koh Kut ou de magnifiques points de plongée. Du coup Trat est devenu pour beaucoup un simple embarcadère pour Ko Chang et dans une moindre mesure un point de passage pour ceux qui se rendent au Cambodge par la route. On est en effet si proche de la frontière que la légende dit que Pol Pot aurait passé des années paisibles dans une villa des environs après la fin de sa révolution meurtrière et l’invasion du Cambodge par les vietnamiens. Mais la province de Trat, avec sa voisine Chantaburi, est aussi connue pour être le pays du durian. C’est la qu’on récolte en abondance les meilleures variétés du roi des fruits dont l’odeur mi-fromage bien fait mi-chaussettes sales vous chatouille les narines à 100 mètres de distance. Le fait est que c’est délicieux. Faut pas en manger des tonnes car ça pèse un peu sur le ventre et d’ailleurs une légende urbaine cours ici sur le fait que le mélange durian/whisky est assurément mortel. Cela dit il faut être fou comme un thaïlandais pour avoir envie d’une telle association. Non le durian forme en fait un couple harmonieux non pas avec le whisky mais avec le mangoustan, la reine des fruits, qui vient parfaitement avec sa fraicheur et sa douceur couvrir le goût du durian dans la bouche. On arrive en plein dans la saison et ici le durian c’est presque une religion. Retour au foot : le Trat FC est un promu qui dispute la première saison de son histoire dans l’élite. Les « Eléphants Blancs » ont l’accent africain avec trois joueurs venus du Nigéria, de Côte d’Ivoire et de Guinée. Les deux premiers sont de vieux routiers de la League thaïlandaise, le nigérian Adefolarin Durosinmi a démarré au Cambodge à 18 ans avant de venir en Thaïlande un an plus tard. Il a évolué une dizaine de saisons à l’échelon inférieur dans divers clubs avant de rejoindre Trat. Le deuxième l’ivoirien Bireme Diouf est lui aussi venu tenter l’aventure très jeune, à 22 ans. En dix ans plusieurs clubs et une cinquantaine de buts à son actif. Le troisième vient d’arriver en provenance de Sankt Polten, club autrichien, après des passage d’une saison plutôt réussi à Inverness en Ecosse et au Cercle de Bruges en Belgique. Le guinéen Lonsana Doumbouya, c’est de lui qu’il s’agit, avait tout de suite fait parler la poudre avec un doublé en ouverture du championnat. Mais en concentrant ses recrues étrangères en attaque, Trat a peut-être mis tous ses œufs dans le même panier oubliant le traditionnel défenseur central brésilien ou africain. Résultat 5 buts lors des deux premières journées. Mais il y a du mieux depuis, et le weekend dernier c’était jour de fête pour les africains face à Suphanburi : 4-0. Un nouveau doublé de Doumbouya, un but de Diouf, un but de Durosinmi. Trat est sorti de la zone de relégation et arrive ce soir au PAT Stadium gonflé à bloc. Comment le championnat thaïlandais vit-il sa mise à l'écart du monde médiatique thaïlandais pendant le tour de Thaïlande cette semaine? Hier avait lieu l'étape phare du tour de Thaïlande, pour les aficionados (pas les abonnés à Vélo Magazine quoi), ils peuvent regarder les 6h30 de cette étape où le mot "vrai cyclisme" n'aura jamais été aussi pertinent, des mecs complètement cuits, des attaques au train pathétique, une réalisation au top. Et là, on ne parle pas de cadenasser la course, ça a explosé dans tous les sens!! Quelques moments que je vous ai sélectionnés... Résumé de la course, Ryan Cavanagh s'échappe tôt avec un coéquipier et compte jusqu'à 5 minutes d'avance sur un groupe de poursuivants. L'australien gardera son avance jusqu'au bout. Ce qui est plus intéressant (outre cet exploit), c'est de se focaliser sur le groupe de poursuivants. Je vous propose de les retrouver en chasse à 5h47'23" sous les pluies torentielles thaïlandaises pour un moment vraiment what the fuck une vingtaine de secondes après. A 6h18'22", vous pouvez retrouver l'arrivée de l'australien en solitaire sous les vivas de la foule Le groupe de poursuivants n'est pas en reste, Marcos Garcia (ancien coureur d'une Conti européenne qui court maintenant sur le circuit asiatique), s'extirpe du groupe de poursuivants et au prix d'un effort valeureux va se retrouver seul à passer la ligne en 2ème position. Sauf que l'on est dans un cyclisme d'un autre temps (pas d'oreillettes quoi) et Garcia célèbre son passage sur la ligne comme le vainqueur (Passage de Garcia sur la ligne à 6h23'22"). Je suis grand fan de la tête qu'il fait quand il passe la ligne et qu'on lui apprend qu'il est second. Au passage, ce même coureur avait fait la même sur une étape de la Vuelta il y a quelques années levant les bras pensant qu'il avait gagné alors qu'il était deuxième... Les derniers de l'étape arriveront avec 1h30 de retard sur Cavanagh, tout le monde est repêché, le 25ème de l'étape est à 21minutes, bref, du régal et du cyclisme comme on aimerait en voir en Europe 🙂
elkjaer Posté(e) 4 avril 2019 Auteur Posté(e) 4 avril 2019 Génial Au minimum ils ont eu la chance de terminer à Phayao où les femmes ont la réputation d'être les plus jolies du pays. Ca fait un moment qu'en sillonnant les routes de Thaïlande je me dis qu'il y aurait de quoi organiser un magnifique tour cycliste. Mais as au mois d'avril quoi
elkjaer Posté(e) 5 avril 2019 Auteur Posté(e) 5 avril 2019 Pas question de se faire voler la vedette par hmg alors j'enchaîne Episode 29 Après la colère d’enfants gâtés à Sukhothai Il était temps de retrouver son calme et son sérieux pour prendre trois points face au Trat FC. C’était mercredi à l’horaire parfaitement pourri de 17h45. Ça explique le public clairsemé. En plus le trafic dans la zone était ce soir-là un vrai cauchemar. Enfin bref c’est d’autant plus dommage pour les fans absents qu’ils n’ont pas pu voir Sergio Magico Suarez trouver la même lucarne à deux reprises en première mi-temps avec un touché de balle absolument exquis. Quand le natif des Canaris est dans une telle réussite ça se complique pour l’adversaire. Trat revenu une fois au score grâce à l’ivoirien Bireme Diouf lâchera définitivement le morceau en deuxième mi-temps. Les lions s’imposent 4-1, rugissant cette fois pour autre chose que les décisions d’arbitre. Victoire d’autant plus intéressante que dans le même temps les adversaires pour le titre calaient à domicile : Buriram United tenu en échec 0-0 par Chiang Rai et Bangkok United battu 4-2 par les surprenants requins de Chonburi du brésilien Lukian (4 buts lors des deux matchs). Pour Muangthong le changement d’entraîneur ne change rien : défaite 3-0 à Chainat piurtant sans victoire jusqu’ici. Et Marco Simone dans tout ça ? Après des débuts réussis le weekend dernier ça s’est compliqué à Samut Prakan. Défaite 2-1 malgré l’ouverture du score de Yannick Boli. Le Port FC profite donc de cette journée de milieu de semaine pour recoller à la tête. Troisième à un point de Buriram United et le PT Prachuap FC. Et justement samedi au PAT Stadium c’est Port FC – PT Prachuap. La Province de Prachuap Khiri Kan est historiquement célèbre pour les thaïlandais pour une éclipse solaire qui coûta la vie à un de ses plus grands souverains. Rama IV était un grand amateur d’astronomie à la fois d’après la tradition siamoise mais aussi en étudiant les grands scientifiques occidentaux. La légende dit qu’il calcule lui-même la date de la prochaine éclipse et même l’endroit où elle sera la mieux visible dans son Royaume: le 18 août 1868 à Prachuap Khiri Kan. Le voilà donc qui part avec lunettes, sextants et tout l’appareillage disponible à cette époque-là. Mais erreur fatale du touriste débutant, il oublie l’anti-moustique. Et Prachuap à l’époque c’est quand même encore vachement la jungle. Bref, Sa Majesté rentre à Bangkok infectée par la malaria et décède 6 semaines plus tard. Le fameux jour de l'éclipse. En regardant bien on voit même le moustique posé sur la main du roi Depuis, et malgré ce sinistre épisode pour la couronne, la province est restée un lieu de villégiature pour la famille royale notamment dans la ville balnéaire de Hua Hin. Rama VI et Rama IX y ont construit des résidences pour abriter leurs nombreux séjours, faisant un peu de cette cité une sorte de Deauville thaïlandais car bien entendu la où le Roi va, la haute société, suivie de la bourgeoisie; doit aussi aller. Très urbanisée, Hua Hin est maintenant aussi une ville qui attire les retraités européens en mal de soleil pour y couler leurs vieux jours. D’ailleurs une chanson populaire chez les gays de Thaïlande évoque ces étrangers qui attendent à Hua Hin que les moules collent aux rochers Littéralement Hua Hin c’est « tête de rocher » comme ceux qui affleurent sur les longues plages de la ville. Malgré ses immenses condos, Hua Hin n’est pas désagréable notamment quand on s’échappe du centre-ville mais la province de Prachuap devient vraiment plus sympathique en descendant dans le sud avec les forêts de mangrove et les Parcs Nationaux, de Samroyod d’abord en bord de mer puis à l’intérieur des terres jusqu’à la frontière birmane, Kuiburi, meilleur site du pays pour maximiser ses chances de voir un éléphant sauvage. Et c’est parti pour un peu de tourisme. A Samroyod le mieux à faire est de prendre un petit bateau depuis l’embarcadère d’un joli village de pêcheurs calé au milieu d’un étonnant décor de montagnes karstiques pour se rendre sur une petite plage d’où il faut ensuite grimper pour atteindre une grotte qui réserve une très jolie surprise avec un ravissant temple dans une salle dont le plafond effondré laisse passer les rayons du soleil. La promenade de retour en surplomb de la mer est très agréable. Pour arriver ensuite jusqu’au Kuiburi National Park, il faut traverser des paysages assez étonnants de collines plantées d’ananas. Et qui dit ananas à proximité d’éléphants, dit problèmes. Les plantations sont souvent sur des terres autrefois sauvages et fréquentées par les pachydermes qui de plus adorent se gaver d’ananas. Les rencontres fermiers vs éléphants sauvages sont assez fréquentes et il y a des morts tous les ans. Kuiburi c’est justement le cas d’une jungle remplacée par ces immenses champs d’ananas et une population d’éléphants qui décline ou se réfugie dans la jungle birmane. Sauf qu’à la fin des années 80 et début des années 90, un groupe d’amoureux de la nature du coin tente de faire appel au roi qui décide de racheter de larges terres aux fermiers pour les rendre à la jungle et aux éléphants et autres espèces sauvages (gaur, chacal, gibbon, langur, léopard, etc.). Il y crée le Parc National de Kuiburi et décide que le parc doit être entièrement géré par les locaux pour donner une autre source de revenus que la culture d’ananas dont de toute façon l’essentiel des gains est capté par les industriels (la Thaïlande est le premier exportateur mondial de conserves d’ananas). C’est pour ça que si vous visitez le parc aujourd’hui vous aurez des guides qui ne parlent pratiquement pas anglais mais qui sont ravis de vous faire apercevoir ces grands mammifères à deux pas de chez eux. Après ce moment sponsorisé par l’Office de Tourisme de Thaïlande, je reviens au foot avec l’inévitable titre à la con que le Journal L’Equipe ne manquerait sûrement pas : « Toyota League : Prachuap qui ricane ! » En effet le PT Prachuap FC club plutôt modeste arrivée dans l’élite la saison dernière n’en finit plus de surprendre et de s'amuser. 6ème la saison dernière, l’équipe est repartie de plus belle cette année en remportant 4 de ses 6 premiers matchs et en pointant donc en tête de la League avec Buriram United. Les « guêpes » surfent sur la réussite de leur buteur Herlison Caion de Sousa Ferreira, dont la carrière jusqu’ici se limitait à des aller-retour sans grande réussite entre le Brésil et la Corée du Sud avec une escale au Danemark. Arrivé la saison dernière en Thaïlande en L2 avec le club de la marine (Navy FC) il a suffisamment attiré l’attention pour signer avec Prachuap. Résultat : 5 matchs, 5 buts, 2 passes. Propre. Du coup lui aussi ricane: La mascotte du club apprécie aussi les exploits de Caion: Mais le joueur déjà emblématique du club c’est le défenseur central monténégrin, ancien de Buducnost Podgorica, Adnan Orahovac. Je laisse bien entendu @hmg vous en dire plus à son sujet Prachuap co-leader, le Port FC troisième à un point, c’est le gros match du weekend. Ca se passe samedi, toujours à 17h45 mais cette fois il y aura du monde et on en reparle bientôt.
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