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Ouissem Belgacem


marco

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  • 1 an plus tard...
  • 1 an plus tard...
Posté(e) (modifié)

à l'époque (où il jouait chez nous) Tabanou ne me semblait pas une personne se démarquant particulièrement par son intelligence, my bad j'étais complètement à côté de la plaque...

Modifié par Ekelund
Posté(e)
il y a 13 minutes, Ekelund a dit :

à l'époque (où il jouait chez nous) Tabanou ne me semblait pas une personne se démarquant particulièrement par son intelligence, my bad j'étais complètement à côté de la plaque...

J'avais la même impression que toi. Mais son article force le respect.

  • Like 1
Posté(e)
il y a 22 minutes, Ekelund a dit :

à l'époque (où il jouait chez nous) Tabanou ne me semblait pas une personne se démarquant particulièrement par son intelligence, my bad j'étais complètement à côté de la plaque...

Il a repris ses études et est devenu cosmochimiste maintenant. 

  • Bave 1
Posté(e)
Il y a 3 heures, Ekelund a dit :

à l'époque (où il jouait chez nous) Tabanou ne me semblait pas une personne se démarquant particulièrement par son intelligence, my bad j'étais complètement à côté de la plaque...

Y'a pas besoin d'être d'une grande intelligence pour être juste tolérant.

Même si je te l'accord on voit souvent des débiles intolérants :ph34r: 

  • Top ! 2
Posté(e) (modifié)
Il y a 13 heures, Flolynyk a dit :

Y'a pas besoin d'être d'une grande intelligence pour être juste tolérant.

Même si je te l'accord on voit souvent des débiles intolérants :ph34r: 

Pas forcément selon moi, cela dépend de ce qu'on fait rentrer dans le scope de l'intelligence. L'intelligence relationnelle qui contient la tolérance est une forme de ce qu'on appelle l'intelligence de situation mais c'est en tout et pour tout de l'intelligence. C'est avant tout savoir raisonner et ça peut être inné comme appris/acquis.

On est pas que dans le fait de résoudre un système à trois inconnues de tête ou à citer du Nietzche ou du Goethe ce qui s'apparente plus à la faculté/au savoir faire ou à la culture.  

Modifié par arnahud
Posté(e)
Le 15/08/2023 à 08:18, arnahud a dit :

Ca date mais interview croisée avec Francky Tabanou dont je souhaitais prendre des nouvelles (un joueur loin d'être con et dont la chute de carrière à partir du moment où il signe avec Swansea est incompréhensible, il aurait dû être retraité genre cette année et il ne fait plus rien dans le foot depuis 2019) =>

https://www.ouest-france.fr/sport/football/la-fff-et-la-lfp-se-foutent-de-lutter-contre-lhomophobie-le-cri-du-cur-de-Tabanou-et-belgacem-c45c6666-fa3c-11ed-9dad-48744aab688c

Printemps 2009 : les U19 du Toulouse Football Club affrontent ceux d’Ajaccio. Alerté côté gauche, le jeune milieu de terrain Franck Tabanou déboule sur son aile, crochète son adversaire, voit un coéquipier seul au second poteau et lui adresse un centre millimétré. Ce coéquipier démarqué s’appelle Ouissem Belgacem. Le latéral droit, venu apporter le surnombre en attaque, reprend le centre d’une reprise de volée qui finit sous la barre.

 

Treize ans plus tard, les deux ex-membres du centre de formation du Téfécé ont épousé des trajectoires bien différentes. De 2009 à 2019, Franck Tabanou, 34 ans, a réalisé une carrière de footballeur accomplie, cumulant 231 matches de Ligue 1 à Toulouse, Saint-Étienne et Guingamp. Ouissem Belgacem, 35 ans, n’est lui jamais passé professionnel. Devoir cacher en permanence son homosexualité a fini par l’épuiser. En 2021, il a raconté son histoire dans le livre « Adieu Ma Honte ». Deux ans plus tard, son histoire a été adaptée dans une série qui est disponible sur MyCanal depuis ce jeudi 1er juin.

Avant cela, les deux hommes ont accepté d’échanger par visio pour Ouest-France pendant près d’une heure. Ils racontent l’évolution de leur amitié, évoquent, aussi, la question taboue de l’homosexualité dans le foot et appellent à une éducation bien plus importante de ses acteurs, à l’heure où le sujet reste clivant, incompris et mal traité. Les polémiques liées au maillot arc-en-ciel en Ligue 1, qu’ont refusé de porter certains joueurs du FC Nantes et du Toulouse FC, l’ont récemment rappelé.

MjAyMzA2Yzg3ODdhMWRlNjYzZjZkZTEzZmUzN2NmMjQwYTQyNDQ?width=630&focuspoint=50%2C25&cropresize=1&client_id=bpeditorial&sign=808280452fae50b126807b9b813fe504d0b81ab1e731fdda6e39668cd40cfee1 Franck Tabanou et Ouissem Belgacem (à droite), avec plusieurs ex-camarades du centre de formation du Toulouse Football Club. | DR Voir en plein écran

Franck, au moment de faire cette passe décisive à Ouissem en 2009, vous êtes à mille lieues de connaître son homosexualité.

Franck Tabanou : Et je n’aurai pas misé un euro là-dessus. Ouissem le cachait bien. Je pensais le connaître. Pas du tout, en fait.

 

Ouissem Belgacem : Cela ne m’empêchait pas de considérer Franck comme un ami. J’ai vite appris à compartimenter la solitude de ma vie personnelle du reste. Dans le groupe, j’étais toujours dehors avec les copains, à chambrer et blaguer. Ces moments d’amitié étaient vrais.

F. T. : Ouissem, c’est un peu comme Batman qui met son déguisement et le retire dans sa chambre (il sourit).

O. B. : J’étais obligé. Si j’avais été faible ou introverti, ne serait-ce qu’un jour, quelqu’un aurait pu tout découvrir.

 

F. T. : Et si quelqu’un avait su, à ce moment-là, pfff… Compliqué, pour Ouissem. Impossible, même.

C’est-à-dire ? Impossible pour qui, pourquoi ?

F. T. : Le football est cruel. Dans un centre, tu es épié de A à Z. Tout le monde observe le moindre moment de faiblesse de l’autre. Une faille, et tu es cuit. Les petits n’ont pas la maturité pour accueillir ce genre de nouvelles. Ils n’ont pas l’éducation, non plus.

Avez-vous peur pour votre emploi face à l'intelligence artificielle ?

Aucun éducateur ne vous sensibilisait sur le sujet à votre époque ?

Les deux : Ah non. Jamais. Ce n’était pas un sujet.

O. B. : Au contraire, même. Lors de l’une de mes interventions à Toulouse l’année dernière, un entraîneur de jeunes m’a dit qu’il avait l’habitude de parfois dire à ses joueurs de « se bouger le cul, car ils jouaient comme des p* NDLM insulte » pour les motiver.

F. T. : C’est un manque de psychologie évident. Si un mec dans le vestiaire est gay et entend ça… D’où l’importance qu’il y ait des interventions dans les centres de formation, comme celles que fait Ouissem depuis un an. Parce que même moi, qui m’en tape de l’orientation sexuelle de chacun depuis très jeune, il m’est arrivé de dire « sale pédé » ou « on joue comme des pédés ». Pourtant, dans mon esprit, ce n’était pas une attaque envers les homosexuels. C’est difficile de l’expliquer…

O. B. : Moi-même, je l’ai dit à l’époque, Franck. C’est banal comme discours. C’est un code dans un vestiaire.

F. T. : C’est ça le problème. Aussi, je le disais car j’étais persuadé que ni Ouissem ni aucun de mes coéquipiers n’était homosexuel.

O. B. : L’image qu’on avait d’un homosexuel à l’époque était très clichée.

F. T. : Totalement. C’était le cliché de l’efféminé, de la folle. Il n’y en avait pas dans le vestiaire.

O. B. : Alors que j’ai des potes à moi, hétéros, qui ont une part de féminité beaucoup plus prononcée que moi.

F. T. : Et qu’il y a des gays bien plus virils que moi. Mais à l’époque, on n’était pas éduqué sur ces questions.

Franck Tabanou : « Le mal-être que Ouissem a dû ressentir pendant toutes ces années… »

Finalement, Franck, Ouissem vous a fait son coming out bien plus tard.

O. B. : (il sourit). Je vais laisser Franck raconter. Ce n’était d’ailleurs pas très loin d’où il est actuellement, sur le canapé de sa maison en Bretagne.

F. T. : C’était il y a 4-5 ans. Ouissem devait déménager à Barcelone à l’époque. Un jour, il vient me voir et me dit qu’en fin de compte, il n’y va pas parce qu’il est avec quelqu’un. J’étais content pour lui, je le félicite. Là, il me dit que ce quelqu’un n’est pas une fille.

O. B. : Tu as eu un sacré coup de chaud, Franck (rires).

F. T. : Oui, car j’étais très surpris. Ça faisait plus de dix ans qu’on se connaissait. Mais ça s’est vite effacé et a laissé place à la fierté qu’il se confie à moi. C’était gratifiant, surtout que ça faisait des années qu’il vivait avec ce secret et ce mal-être. J’avais l’impression qu’il était soulagé de l’annoncer. Il pouvait enfin vivre sa vie, réellement. Parce que s’inventer des meufs, ce n’est pas une vie.

O. B. : Sa réaction était sincère car il m’a très vite dit qu’il voulait rencontrer mon copain, me posait des questions sur notre histoire. Une amitié se mesure sur la durée et se prouve dans les faits. Franck l’a fait. Notre relation est devenue plus forte. Il n’y avait plus cette boule au ventre à chaque fois que je le voyais, à penser au moment où on parlerait des filles.

MjAyMzA2NjZhM2NmYjBiZDQ3MTkzOTQ3NTk2ZGMwNzM1ZjUxODA?width=630&focuspoint=50%2C25&cropresize=1&client_id=bpeditorial&sign=a849d34065b4c7125b6deda830402b0515c6cd9809ee015d01247d2b095a1dea Ouissem Belgacem a raconté son histoire dans le livre « Adieu ma honte », paru aux éditions Fayard en 2021. Une série relatant son histoire est disponible sur MyCanal depuis le 1er juin 2023. | DR Voir en plein écran

Appréhendiez-vous de lui dire, Ouissem ?

O. B. : Je pense qu’avec Franck, j’avais espoir que ce soit moins difficile, parce qu’il n’y avait pas ce bagage religieux que d’autres peuvent avoir. Attention, je ne fais pas une généralité. Il y a des proches religieux avec qui l’annonce s’est très bien passée. Mais il y en a certains pour qui la religion ajoute une couche de complexité pour appréhender la nouvelle. Au moins, avec Franck, j’étais sûr qu’il n’y aurait pas ça. Aussi, j’ai toujours trouvé Franck à l’aise dans sa sexualité. Il a su très vite qui il était. Donc la différence ne le dérange pas.

F. T. : Je confirme. Moi, c’est simple : je m’en tape. Tu fais ce que tu veux, tant que tu es bien avec toi-même.

O. B. : Avant de lui dire, je me souviens de petites scènes, de petits détails, où je sentais que Franck était un mec ouvert d’esprit, notamment d’un dîner à Grenade (où Tabanou a joué en 2016-2017) avec sa femme et ses enfants. Il y avait un serveur, qui était gay, et qui me faisait des sourires. Franck m’avait dit : « Il te drague. Vas-y. » Avec aucune méchanceté, aucun jugement.

F. T. : Je ne m’en souviens pas !

O. B. : Et moi ça m’a marqué. Cette phrase, mine de rien, était très importante. J’étais hyper attentif à la façon dont mon entourage parlait de ça avant de leur annoncer. Je les testais, parfois.

Franck, comment avez-vous réagi lorsque Ouissem vous a parlé de son projet d’écrire sa vie dans un livre ?

F. T. : J’ai trouvé que c’était une super idée. Je lui ai tout de suite dit qu’il s’embarquait dans un combat avec ce livre. J’ai été parmi les premiers à le lire.

O. B. : C’était important pour moi de le faire lire en amont aux personnes citées. Je pense notamment aux quatre du centre de formation de Toulouse qui sont devenus professionnels : Franck, Moussa Sissoko, Étienne Capoue et Cheikh M’Bengue. Je ne voulais pas qu’ils se sentent trahis. Aucun ne m’a demandé de supprimer un passage.

F. T : Même si je n’avais pas aimé un passage, qui suis-je pour lui demander de le changer ? C’est son histoire.

Comment avez-vous accueilli cette histoire, justement ?

F. T. : J’étais choqué. Je ne pensais pas qu’il avait mis un tel stratagème en place pour cacher son homosexualité. Le mal-être qu’il a dû ressentir pendant toutes ces années… Incroyable.

O.B. : Je crois même que tu m’avais dit que tu n’aimais pas trop lire d’habitude mais que tu avais lu mon livre très rapidement.

F.T : De ouf. (il s’absente quelques secondes et revient en montrant le livre « Adieu ma honte » à l’écran. Ouissem sourit.)

Franck Tabanou : « On ne leur a pas demandé d’aller sur un char à la Gay Pride ou de zouker avec des mecs, mais de soutenir des gens qui se font violenter car ils sont homosexuels »

Mi-mai, la 35e journée de Ligue 1 était dédiée à la lutte contre l’homophobie. Les joueurs portaient un maillot spécial pour l’occasion, avec leur numéro floqué de couleur arc-en-ciel. Plusieurs d’entre eux ont refusé de l’arborer et de jouer.

F. T. : Ce sont des attitudes que je ne comprendrais jamais. On ne leur a pas demandé d’aller sur un char à la Gay Pride ou de zouker avec des mecs. On leur demande de soutenir des gens qui se font violenter car ils sont homosexuels. Ces comportements, et leur justification sur un prétendu droit à la liberté d’expression ou à la croyance personnelle, c’est du n’importe quoi. Les mecs confondent tout et se trompent de combat. Imaginez qu’il y avait une journée avec un maillot dédié aux musulmans victimes de violence et que je dise : « Ah non, croyance personnelle, je ne le mets pas. » Aucun rapport, mon frère.

O. B. : On doit tous être contre les violences, en fait.

F. T. : Contre les violences, le mal-être des autres. Que tu sois musulman, gay, chinois… Pareil. Encore une fois, les mecs se trompent de débat.

O. B. : Je pense que c’est important de donner la parole à des joueurs professionnels, comme Franck. Avec ce qu’il s’est passé lors de ce week-end-là, beaucoup vont imaginer que le football est homophobe, que les footballeurs pensent tous comme ceux qui ont refusé de porter le maillot. Alors que ce n’est pas le cas.

F. T. : Il ne faut surtout pas généraliser. Le foot est un milieu très viril, machiste, où il faut montrer qu’on est fort, ne pas exposer ses failles, oui. Mais il n’est pas homophobe.

O. B. : De mes souvenirs de vestiaire, je suis d’accord avec Franck. Je n’étais pas entouré d’homophobes. Peut-être que 10 % du vestiaire l’était. Mais la majorité reste silencieuse.

F. T. : Le problème, c’est qu’on met en avant cette minorité qui fait du bruit. On relaye ses bêtises. Quand des membres de centres de formation voient ce que pensent ces joueurs professionnels, qu’ils considèrent souvent comme des exemples, c’est encore plus compliqué après… Les médias ont donné trop d’échos à ces propos. Il y a aussi des footballeurs qui sont ouverts d’esprit, conscients de ce sujet.

MjAyMzA2OTc0YTQyZDgxMDliOTNjYjFkNzUwN2RhYWRlZjY1MzM?width=630&focuspoint=50%2C25&cropresize=1&client_id=bpeditorial&sign=8bfbe5bbdc5414301e4e8d9763628172baee238a7df3333696e838a3a08f48d8 Franck Tabanou a été formé à Toulouse avec Ouissem Belgacem, avant d’évoluer avec l’équipe première du Téfécé de 2009 à 2013. | ARCHIVE AFP Voir en plein écran

Si les médias donnent l’impression de ne parler que d’eux, c’est aussi parce que la majorité des autres joueurs est silencieuse, que très peu de joueurs prennent position sur ces sujets. Pourquoi ?

F. T. : Ils ont peur de se mouiller. C’est vraiment dommage. Si les grands joueurs internationaux prenaient position, ils auraient tellement plus d’impact que les 5-6 joueurs de Ligue 1 qui n’ont pas voulu mettre le maillot.

O. B. : (dépité) Ah ça, c’est sûr…

Mais pourquoi ne le font-ils pas ? Quel est le risque ?

F. T. : Pour les internationaux, il n’y en a pas ! C’est pour ça que c’est dommage. Les mecs sont titulaires, installés. Ils ne vont pas perdre leur place.

O. B. : Je suis totalement d’accord.

F. T. : Si on pousse le vice, c’est même bien de parler de ça en termes d’image ! Mais ils ne prennent pas de risque. Chacun ses priorités…

O. B. : Après, il y a des exceptions, comme Valentin Rongier qui s’est exprimé sur le sujet. Et j’ai trouvé ça super.

F. T. : Un mec comme Rongier, international, qui joue à l’OM, c’est super important qu’il puisse parler. Il faut que ce genre de mec parle.

O. B. : Je pense, aussi, que les autres joueurs ne prennent pas de risque car ils ne se sentent pas concernés. Toi, Franck, tu me connais. Je t’ai raconté mon histoire. Tu as lu le livre. Tu as vu la souffrance que ça a pu provoquer pour un de tes potes. C’est loin d’être le cas de tous les joueurs. Avec ton expérience dans les vestiaires, ne penses-tu pas que lors de ces fameuses journées contre l’homophobie, certains portent le maillot pour ne pas avoir de problèmes, mais finalement, ne sont pas sensibilisés et s’en fichent du combat ?

F. T. : C’est sûr et certain. C’est le cas de la majorité des joueurs.

O. B. : Donc c’est pour ça qu’ils ne prennent pas la parole.

On en revient à ce manque d’éducation, déjà présent en centre de formation et qui perdure dans le monde professionnel.

O. B. : C’est clair. Franck, toi qui as participé à plusieurs journées de lutte contre l’homophobie, en France, en Angleterre et en Espagne, on t’expliquait concrètement pourquoi ?

F. T. : Jamais. On nous donnait un maillot arc-en-ciel, ou des lacets arc-en-ciel, à mettre durant 90 minutes, et basta. C’est une fois par an pour l’image. Ça fait bien. Derrière, il n’y a rien du tout. En France, la FFF et la LFP s’en foutent de la lutte contre l’homophobie ! Si Ouissem n’intervient pas dans les centres sur cette question, personne ne le fera. Ces maillots arc-en-ciel, c’est une initiative déguisée.

O. B. : La LFP doit se regarder en face et admettre que cette initiative ne marche pas. Tu ne forces pas les gens à porter un maillot sans les éduquer avant. Mais comment ces instances peuvent-elles former des joueurs si les gens qui les composent ne sont pas formés ? Ce qu’il s’est passé ce week-end-là m’a montré que ça n’allait pas, et cela à tous les étages : entraîneurs, joueurs, instances…

Ouissem Belgacem : « C’est le football qui fait l’éducation des footballeurs »

Quinze ans après votre passage en centre de formation, est-ce toujours « impossible » aujourd’hui d’imaginer un coming out d’un jeune ou d’un joueur professionnel ?

F. T. : (catégorique). Impossible, pour moi. La société a évolué, mais le monde du foot est encore trop cruel.

O. B. : C’est comme si le football était une bulle, un cercle fermé où les mêmes gens se côtoient tout le temps. Donc, c’est le football qui fait l’éducation des footballeurs.

F. T. : Quand tu arrives dans un centre de formation à 15 ans, tu ne connais rien de la vie. Tu écoutes juste ce qu’on te dit à la maison et au centre. Il faut donc éduquer à la racine. C’est la priorité. En revanche, chez les pros, je pense qu’il y aurait moins de problèmes. S’il y en a un qui le dit, ce sera un sacré message pour les autres. Mais, mentalement, il devra être très fort.

MjAyMzA2YjQyNDgzMTc2MTM5YTIxNDk3ZDNmZDUxNTk5ZjQ0MTQ?width=630&focuspoint=50%2C25&cropresize=1&client_id=bpeditorial&sign=484cd4a473fa2f3b940790d85bab9ca67b83dbc6dcba87b2f674102e33521d45 Ouissem Belgacem et Franck Tabanou ont échangé durant près d’une heure, par visio le 24 mai 2023. | OUEST-FRANCE Voir en plein écran

Ouissem, quand vous voyez tout cela, en venez-vous à être découragé ?

F. T. : Je suis découragé pour lui, moi.

O. B. : Après deux ans de combat, je commence à être vraiment épuisé. Je ne vais pas tenir longtemps. C’est aussi pour ça que c’était important d’adapter mon livre en projet audiovisuel. Je ne vais pas pouvoir sillonner tous les clubs toute ma vie. J’ai d’autres projets. Si cette série peut servir de base de discussion dans les centres…

F. T. : Ouissem mène un combat qui va être très long, je pense. J’espère de tout cœur qu’il aboutira.

Franck, on l’a dit : la très grande majorité des joueurs sont silencieux sur le sujet. Pourquoi avez-vous décidé de parler aujourd’hui ?

F. T. : Parce que Ouissem, c’est mon gars. Il est sur un combat qui lui tient à cœur. Si ma petite carrière et ma petite voix peuvent l’aider, et aider les gens, c’est avec plaisir.

Par écran interposé, Ouissem Belgacem sourit et l’applaudit.

Merci pour le partage.

Hé bé, je dois avouer que je n'avais vraiment pas une bonne image de Tabanou sur le plan humain  (je l'avais rencontré à deux reprises hors football et les deux fois il ne s'était vraiment pas mis en avant par ses valeurs ou son intelligence ), mais il faut croire qu'il a mûri et ses interventions ici sont remarquables et à applaudir. 

  • Like 1
Posté(e)

Ça me fait penser si on a besoin de préciser des truc du genre "c'est de l'humour" ou "je veux pas être méchant (mysogine, raciste...) mais

.. " avant de dire un truc, c'est qu'il y'a probablement quelque chose qui nous gêne nous même dans ce qu'on va dire. Ça vaut sûrement le coup de réfléchir un peu pour être sûr de ce qu'on veut dire.

Ça me fait aussi penser au fait que Belgacem dit dans le docu qu'il a aussi utilisé ces expressions. Qu'il s'est construit un comportement de Super hétéro viril pour se protéger.

Enfin je pense à Quentin Bernard qui avant Auxerre TFC, justement en s'excusant de l'expression, disait qu'ils allaient jouer avec les couilles. Je me suis dit que c'était pas la meilleure partie du corps pour jouer au foot et qu'en plus ça devait faire mal. C'est pourtant ce qu'ils ont fait en première période.

Posté(e)
Il y a 9 heures, Spidav3231 a dit :

Son combat prendra beaucoup de temps....

 

 

Ben forcemment !! Comme tout combat !! 

Des siècles que ce langage désobligeant était " permis" 😥 voir " rigolo" 🤔le combat à commencer quand !! Il y a 20 ans ?? 10 ans ??, c est pas vieux et oui il faudra du temps et est ce que l on y arrivera ??

Malgré son évolution, en 2023 l Homme continue a faire les mêmes conneries ( guerres, génocides, racisme en tout genre...etc etc...), moi je ne vois pas d issue mais j ai le plus grand respect pour les gens qui mènent ces combats !! 💪💪

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