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Métaphysique


elkjaer

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  • 4 semaines plus tard...
  • 1 mois plus tard...

Il existe une infinité de terres, une infinité de soleils et un éther infini - ou, comme le disent Démocrite et Épicure, un plein infini et un vide infini, l'un placé dans l'autre

Giordano Bruno, 1584

 

*****

 

D'autres pensent que ce qui donne à Dieu le caractère de cause libre, c'est qu'il peut faire, à les en croire, que les choses qui découlent de sa nature, c'est-à-dire qui sont en son pouvoir, n'arrivent pas ou bien ne soient pas produites par lui ; mais cela revient à dire que Dieu peut faire que de la nature du triangle il ne résulte pas que ses trois angles égalent deux droits, ou que d'une cause donnée il ne s'ensuive aucun effet, ce qui est absurde. Bien plus, je ferai voir tout à l'heure, et sans le secours de la Proposition qui vient d'être démontrée, que ni l'intelligence ni la volonté n'appartiennent à la nature de Dieu.

Je sais que plusieurs philosophes croient pouvoir démontrer que l'intelligence suprême et la libre volonté appartiennent à la nature de Dieu ; car, disent-ils, nous ne connaissons rien de plus parfait qu'on puisse attribuer à Dieu que cela même qui est en nous la plus haute perfection : or ces mêmes philosophes, quoiqu'ils conçoivent la souveraine intelligence de Dieu comme existant en acte, ne croient pourtant pas que Dieu puisse faire exister tout ce qui est contenu en acte dans son intelligence. Autrement ils croiraient avoir détruit la puissance de Dieu. Si Dieu avait créé, disent-ils, tout ce qui est en son intelligence, il ne lui serait plus rien resté à créer, conséquence qui leur paraît contraire à l'omnipotence divine ; et c'est pourquoi ils ont mieux aimé faire Dieu indifférent à toutes choses et ne créant rien de plus que ce qu'il a résolu de créer par je ne sais quelle volonté absolue. Pour moi, je crois avoir assez clairement montré que de la souveraine puissance de Dieu, ou de sa nature infinie, une infinité de choses infiniment modifiées, c'est-à-dire toutes choses ont découlé nécessairement ou découlent sans cesse avec une égale nécessité, de la même façon que de la nature du triangle il résulte de toute éternité que ses trois angles égalent deux droits.

 

Baruch Spinoza, 1677

 

*******

 

Une autre interprétation de la mécanique quantique a les faveurs de nombreux physiciens et philosophes des sciences. Il s'agit de l'interprétation proposée par Everett en 1957 et qui est aussi

appelée  l'interprétation des  mondes  multiples.

De la mécanique quantique orthodoxe, l'interprétation everettienne supprime le postulat de projection de la fonction d'onde lors d'une mesure, et ne garde que l'équation de Schrödinger. Cette dernière est la seule et vraie équation du mouvement, à laquelle obéit tout état quantique. Il n'y a plus  d'ambiguïté dans  l'application   des  lois quantiques,  ni   dans  la définition  de  ce  qu'est  une « mesure ». 

L'interprétation d'Everett considère qu'il  existe une seule entité fondamentale, l'état ou la fonction  d'onde  (de   tout  l'univers).   Cet  objet  mathématique   est  interprété  comme  une  entité physique putative. C'est l'univers lui-même, en tant qu'il est une fonction d'onde, qui évolue selon l'équation de Schrödinger.

Une nouveauté radicale est introduite par l'interprétation d'Everett : certains états quantiques s'interprètent à l'aide de plusieurs mondes, au sein de cet univers. Considérons un atome décrit par l'état | ici > + | là >, dont on mesure la position. L'interprétation orthodoxe dit que les deux résultats possibles que l'on peut obtenir sont « ici » ou « là », et que l'on en obtient un seul. L'interprétation des mondes multiples, de son côté, affirme que les deux résultats sont obtenus, chacun dans un monde. Comme ce résultat dépend du monde auquel on se restreint, cela conduit à définir les états ou   les  faits  relativement  à  un   observateur    d'où   le  nom  de  « formulation   de  l'état  relatif » initialement donné par Everett. Si on parle parfois du résultat d'une mesure, c'est en fait par abus de langage, en omettant de préciser que cela se comprend relativement à un monde particulier. Pour l'univers dans son ensemble, il n'existe pas de fait à propos du résultat de mesure de la position de l'atome ; pour l'univers entier, l'atome n'a pas été mesuré « ici » ou « là ».

Les interactions quantiques ayant lieu entre les moindres électrons ou atomes suscitent un processus d'embranchement qui multiplie à chaque instant  le   nombre   de mondes, de sorte qu'il existe un nombre extraordinairement grand de mondes. Ce qui existe pour un everettien, c'est donc une myriade de mondes. Dans chacun de ces mondes, les grandeurs ont toujours des valeurs ; ces mondes sont donc d'apparence classique, et ils se composent d'objets (macroscopiques) qui  sont dans des  états  définis. Les différents  mondes  évoluent indépendamment  les uns des autres.   En particulier, les   autres mondes  sont  inobservables depuis  un  monde  particulier, ce   qui  explique pourquoi nous avons toujours l'impression qu'il n'existe qu'un seul monde.

L'univers   everettien  est  déterministe.   En  effet,   la  fonction  d'onde  de  l'univers  obéit   à l'équation de  Schrödinger, dont on a dit qu'elle est une équation déterministe. L'avenir n'est pas incertain, puisque tous les résultats de mesures possibles se produiront toujours. En revanche, les individus dans les différents mondes ont des expériences psychologiques différentes. Le cours du monde leur apparaît indéterministe, dans la  mesure où ils n'ont accès qu'à un seul monde. 

 

La Thèse de Hugh Everett est publiée en 1956

 

 

*****

 

 

Y a-t-il d’autres mondes qui sont d’autres manières ? Je prétends qu’il y en a. Je défends la thèse de la pluralité des mondes, ou réalisme modal, au regard de laquelle notre monde n’est qu’un monde parmi beaucoup d’autres. Il y a d’innombrables autres mondes, d’innombrables autres choses très inclusives. Notre monde est constitué de nous et de tout ce qui nous entoure, quel qu’en soit l’éloignement dans le temps et dans l’espace ; de la même façon qu’il est une vaste chose constituée de parties plus petites, les autres mondes sont également constitués de parties alter-mondaines plus petites. Les mondes sont semblables aux planètes lointaines, à ceci près que la plupart d’entre eux sont bien plus grands que de simples planètes, et qu’ils ne sont ni lointains, ni proches. Aucune distance spatiale ne les sépare d’ici, et ils ne sont ni éloignés, ni proches dans le passé ou le futur. Aucune distance temporelle ne les sépare du temps présent. Ils sont isolés : il n’y a absolument aucune relation spatio-temporelle entre les choses qui appartiennent à différents mondes. Ce qui arrive dans un monde n’est pas plus la cause de ce qui arrive dans un autre.

Les mondes sont nombreux et variés. Il en existe suffisamment pour fournir des mondes où (approximativement parlant) je finis [ce livre] à temps, où je n’existe pas, où absolument personne n’existe, où les constantes physiques n’autorisent aucune vie, où des lois entièrement différentes gouvernent les actions de particules étrangères possédant des propriétés étrangères. Il y a tant d’autres mondes, en fait, qu’absolument chaque manière possible dont un monde pourrait être est une manière dont quelque monde est.

 

David Lewis, 1986

 

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Toulouse FC 5 

FC Nantes 1

Finale de la Coupe de France, 29 avril 2033

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Le 26/06/2023 à 22:00, 3noze3 a dit :

A 10 ans près 👌

Parfaitement surtout que le deuxième point de ma métaphysique est que le temps n’existe pas de manière fondamentale mais seulement comme un phénomène émergent à notre échelle.

Bref que la vraie question métaphysique n’est pas “pourquoi quelque chose plutôt que rien” mais plutôt “pourquoi rien plutôt que tout et tout dès le premier instant” 💪

Il y a 23 heures, Ekelund a dit :

dans un monde paralèlle on l'a déjà gagnée 8 fois -_- 

Je pense que là tu sors du champ des possibles. 5 ou 6 à la rigueur mais pas plus. Par contre peut-être qu’il y en a un où on a gagné grâce à une panenka de Zebina.

Il y a 2 heures, Casimir a dit :

Et tout y est perpendiculaire.  

Bien évidemment tu n’as rien compris; c’est une idée bien trop simple pour un juriste :ninja:

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  • 2 semaines plus tard...

Le Temps est l'image mobile de l'éternité immobile.

Platon, -428 - 347

 ***

 Qu'est-ce donc que le temps? Si personne ne m'interroge, je le sais; si je veux répondre à cette demande, je 1 'ignore. Et pourtant j'affirme hardiment, que si  rien ne passait, il n'y aurait point de temps passé; que si rien n'advenait, il n'y aurait point de temps à venir, et que si rien n'était, il n'y aurait point de temps présent. Or, ces deux temps, le passé et l'avenir, comment sont-ils, puisque le passé n'est plus, et que l'avenir n'est pas encore? Pour le présent, s'il était toujours présent sans voler au passé, il ne serait plus temps; il serait 1 'éternité.

Si donc le présent, pour être temps, doit s'en aller en passé, comment pouvons-nous dire qu'une chose soit, qui ne peut être qu'à la condition de n'être plus? Et peut-on dire, en vérité, que le temps soit, sinon parce qu'il tend à n'être pas ?

Saint Augustin, 397

 ***

 [Si le temps s’écoule], on pourrait poser la question intelligible: «A quelle vitesse cela avance-t-il?» Nous devrions avoir besoin de postuler un hyper-temps par rapport auquel notre avance dans le temps pourrait être mesurée (seconde par hyper-seconde), mais il ne semble pas y avoir de raison de postuler une telle entité comme un hyper-temps. [...] De plus, quiconque pensait que l’écoulement du temps était nécessaire pour le temps voudrait vraisemblablement dire que l’écoulement de l’hyper-temps était nécessaire pour l’hyper-temps, et ainsi de suite à l’infini.

Smart 1963

 ***

 Comment les choses seraient si le temps ne s’écoulait pas? Si nous supposons pour le moment qu’il y a un écoulement objectif du temps, nous semblons être capables d’imaginer un monde qui serait exactement comme le nôtre, sauf que ce serait un univers-bloc à quatre dimensions plutôt qu’à trois dimensions. Il est facile de voir comment cartographier des événements à des temps dans un univers dynamique sur des événements à endroits temporels précis dans l’univers-bloc. Entre autres choses, nos états mentaux individuels sont cartographiés, instant après instant. Mais alors nos copies dans l’univers-bloc auraient sûrement les mêmes expériences que nous.... Les choses seraient ainsi, même si nous étions nous-mêmes des éléments d’un univers-bloc.

Price, 1997

 ***

 La non-fondamentalité du temps telle qu’on la rencontre dans la gravité quantique à boucles et dans la théorie des cordes, qu’elle soit interprétée de manière éliminativiste ou à travers le prisme d’un certain réalisme, implique l’éternalisme. Par conséquent, la dispute entre le présentisme, le non-futurisme et l’éternalisme pourrait bien être tranchée empiriquement en faveur de l’éternalisme standard, avec l’approche des champs bidimensionnels de la théorie des cordes, ou de l’éternalisme atemporel, avec la gravité quantique à boucles.

Baptiste Le Bihan, 2020

 

 

 

Bienvenue donc dans le multivers bloc. Vous avez dix minutes pour sauver la notion d'éthique dans une telle vision du monde :ninaj:

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  • 1 an plus tard...

Commençons avec deux soi-disant arguments en faveur de l’existence de Dieu : l’argument cosmologique et l’argument de l’ajustement fin.

Le premier remonte à Aristote c’est-à-dire à une époque où Claude1860 n’était pas encore né. L’idée pour faire simple c’est que tout ce qui est contingent à une cause et comme dans l’univers tout est contingent il faut nécessairement faire appel à une cause extérieure, cause d’elle-même, pour expliquer pourquoi quelque chose existe plutôt que le néant. Cette cause transcendante qui n’est ni @ResetBulshit ni @Gollum, c’est bien sûr Dieu. Il n’avait pas encore sa longue barbe blanche avec Aristote mais l’idée était déjà bien en place.

Il y a de nombreuses réfutations possibles de cet argument. J’en retiens deux.

Pour la première, imaginez que vous jetez un dé une dizaine de fois, vous allez obtenir 1-5-6-2-2-3-4-4-2-6. Ou autre chose. Le résultat de chaque jet individuel est contingent mais l’ensemble des dix jets lui n’est pas contingent, vous aurez toujours forcément un résultat. Bref ce n’est pas parce que tout est contingent dans un ensemble que l’ensemble lui-même est contingent. 

La deuxième est plus une réfutation de la possibilité du néant. Le néant c’est absolument l’absence de toute chose. Dès qu’on lui donne le moindre attribut ce n’est plus le néant. Or je pense que l’idée de π par exemple ou même simplement de 1+1=2 ou encore celle que la somme des angles d’un triangle est de 180 degrés existent indépendamment de toute cause. L’existence des mathématiques détruit la possibilité de néant. On peut même généraliser avec le monde telle qu’il existe. S’il existe c’est qu’il avait une probabilité d’exister et le néant qui cache la probabilité d’un monde n’est déjà plus le néant.

 Par conséquent la question pourquoi quelque chose plutôt que rien n’a pas de sens. Il faut plutôt se demander pourquoi ça plutôt qu’autre chose ? Et c’est là que se présente l’argument de l’ajustement fin. Argument repris par les partisans du dessin intelligent : les théistes poussés dans leur retranchement et obligés de troquer le Dieu à barbe blanche émergeant d’un nuage pour un bricoleur, bleu de chauffe et clé de 12. L’idée du dessin intelligent c’est celle d’un Dieu qui a tout réglé pour que depuis le Big Bang, la lumière et la matière se séparent dans un beau fiat lux, des étoiles se forment et explosent pour créer les noyaux d’atome plus lourds, puis autour d’une étoile et après un jeu de billard à distance entre planètes géantes, la terre atteigne une orbite sympathique, prenne une comète dans la gueule et se retrouve avec un angle d’inclinaison et un satellite sympathiques, que la vie y apparaisse puis disparaisse pratiquement puis réapparaisse puis re-disparaisse pratiquement puis réapparaisse  puis prenne une nouvelle météorite dans la poire pour que la vie après un dernier tour de « vous me voyez - vous me voyez plus - vous me voyez » débouche après de nouveaux millions d’années sur des êtres bipèdes dont la plupart des lignées vont s’éteindre et finalement après beaucoup de brouillons et de détours l’objectif enfin atteint au son des trompettes de la gloire : @chubee sur son canapé critiquant les performances du tfc. Merci mon Dieu.

Il faut vraiment en avoir de la foi pour trouver ça sérieux. Heureusement la science est venue, pour une foi, soutenir un peu cette théorie avec les constantes fondamentales de l’univers. Une valeur légèrement différente de certaines de ces constantes et l’univers et la vie tels que nous les connaissons auraient été impossibles. La masse du neutron ou du proton la vitesse d’expansion de l’univers par rapport à sa densité, la valeur de la constante gravitationnelle, etc. Un paquet de variables dont la valeur semble avoir été ajustée au poil de cul pour permettre l’émergence des atomes, des étoiles, des galaxies et de la vie. Les probabilités que toutes ces variables soient à ces valeurs en même temps sont infinitésimales.

Vous avez alors trois réponses possibles :

1/ On a eu un énorme coup de pot. Mais vraiment. Une chance bien plus grande que celle de l’OL lors de son dernier passage au stadium. C’est dire. Pas impossible mais bon.

2/ Dieu existe et est la cause de toutes choses. Un bricoleur, pas forcément très doué ou alors vraiment cachotier et farceur qui souhaitait garder ses voies soient impénétrables.

3/ L’univers dans lequel nous vivons n’est qu’un univers parmi d’autres univers. Forcément celui dans lequel la vie est régi par des constantes propices à l’apparition de la vie. Et s’il y a suffisamment d’autres univers, la probabilité de l’existence d’un univers avec les bonnes constantes devient plus crédible. Si vous jouez une fois au loto vous êtes presque sûr de perdre mais si vous y jouez une infinité de fois vous êtes certain de gagner une fois et même plusieurs fois…

Le problème avec cette troisième réponse possible est que cela pourrait être une hypothèse totalement ad hoc. Comme la deuxième réponse en fait.

Sauf que l’existence de multivers est aussi la simple conséquence de théories physiques très bien établies comme la relativité générale ou l’inflation cosmique. Si on donne de la crédibilité à ces théories, il faut aussi accepter leurs éventuelles conséquences dont les multivers.

Ici je vais faire référence à deux théories débouchant sur des multivers. Il se trouve que ce sont les plus spéculatives mais ce sont aussi les plus fertiles.

La première concerne la physique quantique. Pour faire court la physique quantique a tellement bouleversé les résultats de la physique classique et notre lien avec le réel que la question de son interprétation a débouché sur un des plus grands débats de la science au XXème siècle. 

Prenons une particule que nous appellerons par exemple A en hommage à Dominique Arribagé. Admettons que si on mesure la couleur de A, cette couleur peut être violette ou blanche. Si on mesure "violet", on est forcément amené à penser que A était violette avant la mesure et que celle-ci n’a fait que valider cette caractéristique.

Vous pourrez m’objecter que quand le stadium est violet et qu’on en prend la mesure avec un but de l’OM on va mesurer du blanc dans les tribunes mais ça n’a rien à voir. Et je vous emmerde.

Revenons à nos moutons. Donc l’expérience avec la particule A a deux interprétations possibles.  La plus simple : elle a toujours été violette et la mesure n’a rien changé. La plus tordue : A été à la fois violette et blanche (une superposition violet+blanc hein pas un mélange des deux) et c’est la mesure qui a contraint A à « choisir » entre violet et blanc. @np je vois que vous levez la main dans le fond : alors avant que vous ne fassiez des remarques désobligeantes, j’essaie juste d’expliquer de manière simple et ludique pour les trois forumeurs qui en seront arrivés miraculeusement jusqu’à ce point de la lecture. Je ne veux pas les perdre : la révélation ultime est encore à venir.

La première interprétation était grosso merdo mais en bien plus subtil évidemment celle d’Einstein et la deuxième interprétation dite « interprétation de Copenhague » celle de Niels Bohr dont je ne me lasse jamais d’évoquer que le frère, grand mathématicien, était aussi joueur de foot dans l’équipe nationale qui a infligé à la France la plus grosse défaite de son histoire. Une superposition mathémticien + joueur de foot probablement assez rare de nos jours. Personnellement je n'ai jamais vu jouer NP. Ni Messi résoudre des équations.

La résolution de ce débat a valu récemment un Prix Nobel a l’agenais Alain Aspect dont les expériences ont largement donné raison à Niels Bohr même si le sens commun voudrait s’y opposer. Mais bon la physique passe son temps à violenter le sens commun. Même le sens commun de Ségolène Royal.

Oui NP, je sais que les expériences d’Aspect portaient sur le papier EPR et donc sur l’intrication plutôt que la superposition mais « simple et ludique » on a dit.

Le débat est donc clos ? Non. Car en fait il y a une troisième interprétation possible. Celle de Hugh Everett qui dans sa thèse de Doctorat fait l’hypothèse qu’à chaque fois qu’une telle mesure est effectuée l’univers se divise en deux un dans lequel on trouve une particule A violette et un autre dans lequel elle est blanche. Première conséquence, pour chaque défaite du tef face à l’OM il faut penser qu’il y a peut-être un univers dans lequel les violets ont torché les sardines. Voilà déjà un premier argument indiscutable en faveur de cette théorie.

Si on croit à cette interprétation cela veut dire qu’on est prêt à accepter l’existence d’innombrables multivers car les embranchements n’apparaissent pas seulement lors d’une mesure en laboratoire bien sûr. En fait une particule perd son caractère quantique lorsqu’elle est en interaction avec un nombre suffisant d’autres particules. En fait, je dis peut-être une connerie, mais on peut penser qu’un tel embranchement existe pour chaque atome à chaque instant de Planck. Et un instant de Planck c’est bien moins de temps qu’il n’en faut au fouetteur masqué pour qu’un coup de billard dans la surface ne se transforme en but encaissé pour le tef.

Aussi farfelue que puisse paraître cette théorie elle a aujourd’hui l’assentiment d’un grand nombre de physiciens.

La deuxième source de multivers dont je vais parler est une combinaison de l’inflation cosmique (théorie bien établie) et de la théorie des cordes (encore très spéculative).

L’inflation c’est la théorie d’une expansion extrêmement rapide de l’univers dans les premiers instants après le Big Bang. C’était d’abord une théorie ad hoc pour expliquer un univers homogène et isotrope mais qui semble aujourd’hui corroborée par plusieurs observations. Plusieurs modèles d’inflation envisagent que celle-ci se produit sans fin dans certaines régions de l’univers créant une multivers bulles ou fractal.

La théorie des cordes est une tentative élégante d’unifier le quatre forces fondamentales (nucléaire faible et forte, électromagnétique et la gravitation). Oui NP je sais que la gravitation n’est pas vraiment une force.

Dans cette théorie toutes les particules sont remplacées par des cordes dont les modes de vibration se traduisent en toutes les particules que nous connaissons.

Les cordes fonctionnent très bien sur le plan mathématique. Je n’ai pas vérifié. Parmi les petites bizarreries cependant le fait que la théorie n’est possible qu’avec des dimensions supplémentaires. 10 selon les principaux modèles si j’ai bien compris. Comment se fait-il que nous les voyons pas? C'est parce qu'ils sont plus repliées sur elles-mêmes  que @fredC un soir de défaite combinée du Stade et du tef.

Et des modèles de théorie des cordes il y en a à foison : 10500 . Et dans tous ces modèles on se retrouve avec des lois physiques différentes.

En mixant inflation et théorie des cordes on se retrouve ainsi avec une infinitude d’univers tous dotés de lois physiques différentes. Obligé de tomber sur certaines (beaucoup) dans lesquelles l’univers est chiant et vide et d’autres dans lesquels Yabusele dunk sur la tête de Lebron James.

Le frangin Bolloré dans son dernier bouquin sur les preuves de l'existence de Dieu se gaussait des scientifiques qui s’étaient réfugiés dans une très hypothétique théorie du multivers face à l’argument des ajustements fins. Pas si hypothétique que ça en fait. D’ailleurs c’est amusant comment chaque blessure narcissique infligée par la science à l’homme a d’abord était accueillie avec des moqueries : Copernic, Galilée, Darwin et j’en passe. Maintenant les multivers.

 

Le temps est venu de passer à la deuxième grande question. Celle du temps justement.

J’imagine, j’espère, que vous savez tous que le temps universel de Newton n’existe pas. Le paramètre "t" a vécu un sale quart d’heure avec la relativité restreinte d’Einstein.

Mes pieds sont plus jeunes que ma tête. Le photon qui met huit minutes pour venir de la surface du soleil jusque dans l’œil de Donald Trump n’a de son point de vu de photon vécu qu’une fraction de seconde.

Il n’y a pas de temps universel mais un temps propre en chaque point de l’espace. Et un temps propre à la vitesse de déplacement.

Ekelund qui a vu Interstellar pourra vous expliquer ça mieux que moi.

Il pourra aussi vous expliquer que lorsque l’on atteint la singularité d’un trou noir, l’espace se change en temps et le temps en espace. 

Comment sauver encore la notion de temps après Einstein ? Peut-être avec le changement et le sens dans lequel celui-ci se produit. Si je mets un morceau de sucre dans une tasse de café il va mettre un certain temps à fondre et le phénomène ne sera pas réversible. Voilà, le meilleur allier du temps: c’est le principe d’entropie pour lequel tout système a naturellement tendance à passer de l’ordre au désordre. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il y a beaucoup plus de façons d’être dans le désordre que dans l'ordre. Si vous mélangez un jeu de carte tout neuf vous avez plus de chances de retrouver les cartes sans ordre précis qu’avec une suite de l’as au roi dans les 4 couleurs. On vient de sauver la flèche du temps.

Ouais sauf que comme l’envisage Carlo Rovelli on peut aussi penser que l’entropie est parfaitement subjective. Que l’homme dans sa relation avec l’univers manque de finesse et qu’il ne peut être conscient que de certaines variables et qu’il est incapable de prendre en compte des détails plus fins qui contredisent ses perceptions. Ainsi le temps ne serait qu’une illusion pour l’homme liée à la façon dont il interagît avec l’univers. Lisez Rovelli, c’est passionnant. 

Donc si le temps n’est qu’une illusion il nous reste quoi ? Un statut identique pour le passé, le présent et le futur. Un univers bloc où coexistent passé, présent et futur et où nous circulons comme nous le faisons dans l’espace en prenant le train entre Toulouse et Paris. Toulouse et Paris continuent d’exister quand nous nous trouvons à « Brive la Gaillarde deux minutes d’arrêt! »

 Et ainsi donc apparaissent les contours de mon multivers bloc. Mais bon ça reste juste quelque chose. Pourquoi ça, même multiple, plutôt qu’autre chose. J’ai largement commencé à y répondre mais ce n’est pas encore forcément très satisfaisant. On ne passe pas encore l’examen du rasoir d’Ockham par exemple. Celui qui veut que les explications les plus simples d’un phénomène doivent être privilégiées.

« Pluralitas non est ponenda sine necessitate » dit-il même le bon Guillaume.

Les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité.

Bigre, pour le coup, les multiples je suis en plein dedans.

J’ai du mal à répondre à cela et je vais donc faire appel à un ami pour essayer de remporter la timbale.

Barruch Spinoza, polisseur de lentilles de son état et philosophe à ses heures. Si cet homme vraiment pas méchant est encore détesté par les grandes religions près de 450 ans après sa mort c’est qu’il a jeté un gros pavé dans la mare avec son Deus Sive Natura, Dieu c’est-à-dire la nature. Une nature cause d’elle-même. Elle ne peut ne pas exister et elle est donc sa propre cause. C’est ce que je disais dans la réfutation de l’argument cosmologique.

Mais c’est sur un autre point que Spinoza amène la conclusion de mon argumentation. Je l’ai déjà cité plus haut :

« Je sais que plusieurs philosophes croient pouvoir démontrer que l'intelligence suprême et la libre volonté appartiennent à la nature de Dieu ; car, disent-ils, nous ne connaissons rien de plus parfait qu'on puisse attribuer à Dieu que cela même qui est en nous la plus haute perfection : or ces mêmes philosophes, quoiqu'ils conçoivent la souveraine intelligence de Dieu comme existant en acte, ne croient pourtant pas que Dieu puisse faire exister tout ce qui est contenu en acte dans son intelligence. Autrement ils croiraient avoir détruit la puissance de Dieu. Si Dieu avait créé, disent-ils, tout ce qui est en son intelligence, il ne lui serait plus rien resté à créer, conséquence qui leur paraît contraire à l'omnipotence divine ; et c'est pourquoi ils ont mieux aimé faire Dieu indifférent à toutes choses et ne créant rien de plus que ce qu'il a résolu de créer par je ne sais quelle volonté absolue. Pour moi, je crois avoir assez clairement montré que de la souveraine puissance de Dieu, ou de sa nature infinie, une infinité de choses infiniment modifiées, c'est-à-dire toutes choses ont découlé nécessairement ou découlent sans cesse avec une égale nécessité, de la même façon que de la nature du triangle il résulte de toute éternité que ses trois angles égalent deux droits. »

Il réfute l’idée d’une volonté en Dieu qui pourrait ou ne pas créer quelque chose selon son bon vouloir. Pour lui tous les potentiels contenus dans la nature se réalisent d’entrée. Tous les possibles existent dans l’espace et dans ce que l’on perçoit comme le temps. Un multivers bloc absolu dans le sens où il contient tous les univers possibles.

Et voilà l’examen du rasoir d’Ockham passé ; le tout est d’une certaine manière aussi probable que le rien. Et à partir du moment où disparaît la possibilité du rien on a nécessairement le tout.

 

 

Je ne vois pas de meilleur explication (c)

 

Voilà de nouveau NP qui se lève et me demande comment définir l’ensemble des possibles. Je réponds: tout ce qui est mathématiquement possible. Si les mathématiques sont aussi efficaces pour décrire le monde ce n’est peut-être pas au final un hasard. D’ailleurs en faisant des recherches sur la notion de multivers bloc (de manière assez surprenante il n’y a pratiquement rien) je suis tombé sur le physicien américano-suédois Max Tegmark qui pense que toutes les structures mathématiques existent aussi physiquement et que dans toutes structures mathématiques suffisamment complexes des observateurs comme les humains (qui ne sont que des sous-structures) se percevront subjectivement comme existant dans un monde physiquement réel.

Un univers mathématique est forcément déterministe mais avec le multivers et notamment l’interprétation d’Everett on peut garder du hasard à l’échelle d’un seul univers sans enfreindre le déterminisme global.

 D’une certaine manière ça vaut aussi pour le libre arbitre qui ne peut exister dans un univers parfaitement déterministe mais qui retrouve un peu de marge dans le multivers puisqu’en quelque sorte nous choisissons ou au moins pouvons avoir l’illusion de choisir celui que nous serons dans l’instant suivant parmi tous les doubles possibles.

Le multivers bloc absolu c’est aussi bien sûr la mort de la religion mais peut-être aussi la fin de la science puisque plus rien ne devient vraiment faut à partir du moment où c’est juste du point de vue mathématique. En fait la science deviendrait peut-être seulement un art de découvrir des univers possibles.

D’une certaine manière c’est aussi la mort de la mort puisque le temps n’existe pas et tout est éternel. Votre histoire ou plutôt vos histoires (avec vos doubles infinis dans un nombre d’univers infinis) sont juste des morceaux éternels du multivers.

C’est aussi une nouvelle piqûre narcissique après l’héliocentrisme, l’évolution de Darwin ou la découverte d’autres galaxies. Maintenant je ne suis plus qu’un moi parmi tous les autres moi qui peuplent d’autres univers.

 

etonnant-non-etonnant.png

 

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Il en est d’autre où vous êtes en couple avec Piou dans la plus parfaite harmonie. Par contre aucun où vous êtes en couple avec NP car là on franchit les limites de ce qui est possible.

il y a une heure, Ekelund a dit :

ah oui au fait, juste pour enculer les mouches (ma spécialité, comme tu le sais :ninja: ) ce n'est pas une comète qui a percuté la Terre et donné naissance à la Lune : https://fr.wikipedia.org/wiki/Théia_(impacteur)

Pas abonné.

Dans le genre le bijou c’est Dark.

Modifié par elkjaer
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Petiote question insoluble de logique pour voir si vous avez suivi. 
Le multivers bloc rend-il le voyage dans le passé théoriquement possible? En effet plus de problème de causalité. Si je retourne dans le passé et que je tue un de mes parents avant qu’il ne me conçoive, je prends juste un autre embranchement pour rejoindre un univers dans lequel je n’existe pas. Ce raisonnement est-il valide?

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il y a 16 minutes, elkjaer a dit :

Petiote question insoluble de logique pour voir si vous avez suivi. 
Le multivers bloc rend-il le voyage dans le passé théoriquement possible? En effet plus de problème de causalité. Si je retourne dans le passé et que je tue un de mes parents avant qu’il ne me conçoive, je prends juste un autre embranchement pour rejoindre un univers dans lequel je n’existe pas. Ce raisonnement est-il valide?

Si tu veux avoir la réponse, il te suffit de lire "Le voyageur imprudent" (:love:)

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il y a 29 minutes, Piou a dit :

Si tu veux avoir la réponse, il te suffit de lire "Le voyageur imprudent" (:love:)

C’est plus une question que pose Barjavel non? 

il y a 25 minutes, Planino a dit :

Je voulais pas mais il provoque aussi :ninja:

 

 

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96q0s8.jpg

 

Trop de baffes tue la baffe plani :ninja:

 

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il y a 24 minutes, elkjaer a dit :

C’est plus une question que pose Barjavel non? 

 

Honnêtement je ne sais plus trop, je l'ai lu il y a bien longtemps, mais il me semble que dans le cadre de ce roman la réponse est justement qu'il n'y en a pas.

Je vais le relire tiens ^_^

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