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Article La Dépêche


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La délivrance au bout du suspense

À deux pas du Stadium, au bar « Le Roquebrune », avenue de Muret, le moment était attendu avec impatience. Les supporters des Violets se sont évidemment donné le mot pour assister sur écran géant au « match du maintien ». La télé du coin resto, dans la salle voisine, est prise d'assaut elle aussi. Silence, on stresse.

La rencontre n'a pas encore débuté, mais les gorges sont déjà nouées. « C'est rien de dire qu'on est crispés », sourit tout de même Philippe, venu assister à la rencontre avec son ami Christian. « Si seulement ils pouvaient marquer d'entrée ! »

Lorsque l'arbitre siffle le coup d'envoi, l'inquiétude est palpable dans l'assistance où les premières approximations toulousaines inquiètent certains et désespèrent d'autres. « Je sens qu'on va encore souffrir ce soir », soupire Marc.

Les dribbles chaloupés d'Emana chauffent un peu l'ambiance, mais rares sont ceux qui n'ont pas la peur au ventre. Toulouse domine, mais ne marque pas. Même lorsque Nicolas Dieuze se présente seul devant le gardien alsacien. Les supporters enragent encore

À la mi-temps, on jette un il sur les résultats des autres prétendants à la relégation. Un tonnerre d'applaudissements salue le 2-0 de l'OM contre Guingamp. « Je signe de suite pour finir la soirée maintenant ! », plaisante Christian.

Lorsque le jeu reprend, les visages plus détendus de la pause se referment à nouveau. On râle, on peste, on croit même au but toulousain de Fauré mais, non. C'est encore raté.

« La fête ? L'année prochaine »

Pierre, le maillot violet sur les épaules, y croit dur comme fer. « Ils sont vaillants, ils s'accrochent, ça va passer ! »

Les Toulousains, en gris plutôt qu'en violet sur l'écran, vont-ils finalement être marrons au coup de sifflet final ?

C'est bien ce que craignent certains lorsque, coup sur coup, Dao se blesse, et Guingamp réduit le score au Vélodrome.

Les encouragements de la fin de match prennent alors des allures de sauve-qui-peut. « Montez », « dégagez ce ballon », « gardez-le », « revenez » : tout y passe. Les supporters stressent, mais l'horloge qui tourne joue pour le « Tef ». Lorsque l'arbitre libère enfin les vingt-deux acteurs sur la pelouse, ce sont de véritables cris de soulagement que poussent les supporters. On applaudit, on se serre la main, on se donne l'accolade, sans démonstrations de joie excessive. « C'est une délivrance », confie Mathieu. « La joie et la fête, ce sera pour l'année prochaine ! »

Le Téfécé a sauvé sa tête en Ligue 1. Les supporters vont enfin pouvoir dormir sur leurs deux oreilles. Et rêver à une saison moins stressante !

Jérôme Bet

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Supporters et recruteurs

En chaque supporter sommeille un entraîneur remarquable et un recruteur qui a du flair. À la mi-temps du match, les vux et pronostics pour l'avenir allaient bon train. « Il nous faut au moins deux milieux et un attaquant supplémentaires », diagnostique Roger. « Oui, mais si Balmont et Fernandao ne restent pas, il en faudra aussi remplacer ceux-là ! », rétorque son voisin. Si l'on promet Dao, Aubey, et Emana à une belle carrière en violet, il y en a aussi un Carrière qui serait le bienvenu.

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« On reste en Ligue 1, on reste en Ligue1 ! »

13 heures de bus à l'aller. Autant au retour pour une arrivée prévue aujourd'hui vers midi à Toulouse. Près de 2,500 km en bus en 48 heures, vous parlez d'un périple ! « Nous sommes les voyageurs du football », lance Jean-Philippe Dinh, le président du Viola Club, un vieil habitué de ces déplacements au long cours à travers la France pour suivre et encourager le TFC. « Mais on aime ça, on aime ce club. »

Il faut en effet avoir du sang violet qui coule à grands flots dans les veines, avoir aussi le TFC tatoué dans la peau pour préférer passer 26 heures dans un bus pour 90 minutes de plaisir, au lieu de profiter d'un long et beau week-end de l'Ascension.

C'est le choix qu'a fait une centaine de supporters toulousains, des membres des Indians et du Viola Club, rejoints hier à la Meinau par la branche parisienne des Occifans, une trentaine d'éléments. Tous réunis pour pousser derrière le TFC afin de l'aider à gravir cette dernière marche, celle du maintien en Ligue 1. Et si la remontée de la vallée du Rhône vers les vallons d'Alsace a fatigué les organismes, les Toulousains n'ont pas opté pour la sieste à leur arrivée à Strasbourg, mais plus sûrement pour un bar afin de suivre en direct la grande finale de Twickenham entre le Stade toulousain et les Wasps. Une finale magnifique. « Mais un épilogue terrible et cruel », lance Stéphane, écharpe violette autour du cou. « Espérons qu'on ne connaîtra pas le même sort ce soir. » L'essai de Howley n'est pas encore digéré que la colonie toulousaine prend la direction du stade où un « sympathique » comité d'accueil les attend. Une vingtaine de supporters strasbourgeois est venue chambrer. Insultes, jets de fumigènes et les Alsaciens se mettent à rebrousser chemin sous la charge toulousaine. Déjà, ce match là est gagné. Intervention des services de sécurité. Tout rentre dans l'ordre.

Reste à gagner le match du terrain, de loin le plus important. Regroupés et parqués dans un coin de la Meinau, les supporters du TFC font bloc derrière leur équipe. Un match qu'ils vivront sereinement tant les coéquipiers de Revault afficheront une grande maîtrise tout au long de la soirée. 21 h 50 : M. Duhamel siffle la fin du match sur un 0-0 qui libère le TFC. « On reste en Ligue 1, on reste en Ligue 1 », entonne la colonie violette. Cardy, Fernandao, Ocokoljic, Fauré et tous les autres viennent les saluer et les remercier.

« Vivement la saison prochaine », lance Jean-Philippe en remontant dans le bus où les chants résonnent sur le parking déserté de la Meinau. Ils ont 13 heures de bus et toute une nuit devant eux pour imaginer le futur du TFC

Xavier Thomas, envoyé spécial à Strasbourg

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TFC s'offre le droit de rêver pour la saison prochaine

Lorsqu'ils regagnent les vestiaires au repos, les Toulousains sont certains de rester en Ligue 1. Non seulement ils tiennent le 0-0 à la Meinau sans souffrir, au contraire même, mais les résultats ailleurs sont de nature à les conforter parmi l'élite : Guingamp est mené 2-0 à Marseille, et ça suffit amplement au bonheur des Téfécistes.

Ceux-ci n'en ont cure. Aucun dispositif d'alerte n'a été prévu, sauf s'il fallait vraiment attaquer, et les responsables du club n'envisagent pas vraiment de venir s'immiscer dans le déroulement de la soirée. Car la priorité du Tef reste de jouer son jeu, sans se prendre la tête, et cela réussit plutôt bien aux hommes de Mombaerts, inquiétés sur une seule action à la 39e minute, quand Devaux lance Niang pour un centre au premier poteau sur lequel Le Pen place une talonnade au ras du poteau opposé.

Bien joué, mais insuffisant pour mettre le feu au sein d'une équipe calme, bien placée sur le terrain, n'hésitant pas à venir menacer un Bonis pour le moins hésitant sur sa ligne. C'est ainsi qu'Abdessadki doit sauver au devant de Fernandao sur un centre au ras d'Emana (15e) avant que le gardien alsacien ne s'avoue battu sur un tir hélas légèrement trop croisé de Dieuze, au terme d'un bon mouvement initié par Taider et amplifié par Emana (41e).

le TFC a les ballons les plus chauds

C'est là la plus grosse occasion de la soirée dans une rencontre où le choc Bassila-Fernandao sur le premier corner de la soirée, tiré par Cardy à la 11e minute, a laissé un goût de suspicion parmi les supporters toulousains venus en nombre. Pas de quoi, toutefois, s'énerver : tout se passe bien, très bien même pour les coéquipiers d'un Revault qui ne s'est couché qu'une seule fois, à la 22e minute, sur une frappe de Niang.

La deuxième période, la dernière de la saison, est du même tonneau. Strasbourg n'arrive pas vraiment à inquiéter son vis-à-vis. Et ce dernier, au contraire, a les ballons les plus chauds : un décalage de Cardy pour Emana qui prend sa chance dans un angle fermé mais ne surprend pas Bonis (52e), une récupération d'Emana qui alerte Fernandao, lequel prolonge sur Fauré qui ne parvient pas à ajuster son tir (69e), les ballons sont téfécistes.

Et, même si le Tef perd Dao sur blessure à un gros quart d'heure de la fin (cheville gauche apparemment touchée, dans un choc avec Le Pen ?), il n'y a vraiment pas péril. Le Racing a beau pousser dans les dix dernières minutes, Toulouse tient bon, soucieux de conserver le ballon... et ce score qui lui assure le paradis.

D'ailleurs, dès l'annonce du temps additionnel, les hommes de Mombaerts gèlent le jeu. Ballon confisqué autant que possible, petites fautes intelligemment provoquées, il n'en faut pas plus pour tuer le suspense et endormir une Meinau plutôt résignée : depuis le 7 février et la venue du Mans, Strasbourg n'a plus battu personne ici. Heureusement, la série ne s'est interrompue hier soir. Mais les Téfécistes vont attendre quelques secondes, après le coup de sifflet final, pour être certains de leur succès : car même si les trois points ne sont pas là, c'est une grande victoire qu'a signé le TFC en Alsace.

De notre envoyé spécial

Patrick Boudreault

Strasbourg 0- TFC 0

12.453 spectateurs. Arbitrage de M. Duhamel assisté de MM. Bombard et Dutheil. Temps additionnel: 4' (1'+3').

RC Strasbourg: Bonis-Drobny, Devaux, Kanté puis Arrache (13e)-Abdessadki, Bassila, Camadini, Kanté-Martins (cap)-Niang puis Mphela (79e), Le Pen puis A. Farnerud (79e). Entraîneur : Antoine Kombouaré.

Avertissement: Lacour (67e, obstruction sur Ocokoljic).

TFC: Revault (cap)-Ocokoljic, Dao puis Ebondo (74e), Lièvre, Avezac-Dieuze, Taider, Cardy, Didot puis Fauré (60e)-Emana, Fernandao puis Balmont (88e). Entraîneur. : Erick Mombaerts.

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Mombaerts : « C'est quand même un exploit »

Erick Mombaerts: « Ce soir, c'est une satisfaction énorme que j'éprouve. La maîtrise dont mes joueurs ont fait preuve, c'est énorme! Nous n'étions pas venus pour bétonner mais au contraire, pour porter le danger. L'équipe était libérée, elle jouait pour la gagne. C'est fort, je leur tire mon chapeau (...)

Nous allons oeuvrer dans la continuité. Pas question de péter les plombs. On va construire avec ce groupe. Il ne faut surtout pas se renier. Nous sommes un club formateur et nous allons le rester. Sans que ça nous empêche d'améliorer cette équipe avec quelques cadres ambitieux afin de pouvoir d'élever.»

Christophe Revault: « Se maintenir en Ligue 1, c'est quand même un exploit. Il y a six mois, nous n'avions que 12 points et beaucoup nous avaient déjà enterré. Nous avons démontré que nous avions des ressources.

Alors je dédie la fin de l'aventure à tous ceux qui ont cru en nous, le club, les supporters et nos familles. Jamais nous n'avons pensé que c'était foutu. Bien au contraire. »

Sylvain Didot: « C'est beau! On revient de loin. Je crois que le déclic de cette saison se situe à Metz, lorsque nous gagnons là-bas, ça nous relance (...) Ce soir, il y avait de la pression, mais de la bonne pression.Maintenant, on va changer de... pression et passer à la 1664!»

Olivier Sadran: « Le TFC a beaucoup appris cette année et cela lui servira pour l'avenir. Les gars qui sont là sont tous supers. Mais j'éprouve aussi beaucoup de peine pour Issou . »

Fernandao Da Costa: « C'est magnifique! J'avais parié sur ce groupe à la trêve et j'ai prouvé que j'avais raison. Ce soir, nous avons vraiment su maîtrisser ce match. Il ne pouvait rien nous arriver. »

Julien Cardy: « Nous avons su faire face à toutes les difficultés. Je crois que nous allons sortir plus fort et plus grand de cette expérience. »

Recueilli par X. T.

COMMENTAIRE

Merveilleux tout simplement...

Ouf! Après avoir tenu à la perfection le 0-0 qui, raisonnablement, devait assurer son maintien en Ligue 1, le TFC n'a patienté que quelques secondes sur la pelouse de la Meinau avant de laisser éclater son bonheur, d'aller saluer ses supporters et de rentrer aux vestiaires.

La saison est terminée, le pari tenu. Depuis janvier, le Tef n'a certainement pas volé ce qu'il n'avait pas réussi à approcher avant Noël: le droit de rester parmi l'élite du football de France, de signer un formidable jamais deux sans trois probablement unique dans les annales, deux montées plus un maintien alors que c'était mal barré, ça tient du merveilleux, c'est merveilleux.

Hier soir, les hommes de Mombaerts ont facilement contré leur adversaire, signant leur troisième nul consécutif à l'extérieur, justifiant leur réputation de casse-pied, de bloc souvent étanche. Mais cette équipe, qui n'a concédé que trois défaites sur ses quatorze derniers matches de championnat, n'a jamais fermé le jeu durant une heure et demi. Elle a déroulé un savoir-faire des plus corrects, dans le tempo, elle aurait peut-être même pu mettre un but mais au risque de réveiller des Strasbourgeois sourcilleux de la bonne régularité du championnat sans être véritablement saignants.

Le plus dur est fait, et cela n'est pas sans mérite. Promu, inexpérimenté, limité en effectif, le TFC s'est appliqué à abattre tous les obstacles à sa volonté de rester en Ligue 1. Il a fait preuve de courage, n'a jamais délivré un football de muerte sans qu'il soit pour autant flamboyant (ce fut le cas, quelquefois), misant sur son collectif et l'unité de son groupe. Bravo. Mais demain, qui sera un autre jour, le fidèle public du Stadium en voudra encore plus...

Patrick Boudreault

LE JEU ET LES JOUEURS. SOLIDAIRES TOUT AU LONG DE LA RENCONTRE, LES GARONNAIS ONT SU PUISER DANS LEURS DERNIÈRES RESSOURCES POUR CONSERVER LEUR PLACE.

Les Toulousains ont fait bloc

Ils ont gagné le droit de poursuivre l'aventure en Ligue 1 à l'issue d'un match parfaitement maîtrisé grâce à un collectif parfaitement en place. Tactiquement et émotionnellement, les Toulousains ont joué comme des grands hier soir à la Meinau. Chapeau!

Dao durement touché

Revault: un premier arrêt sur une frappe en pivot de Niang (22e) sans souci pour le capitaine toulousain. Et puis plus rien. Soirée très tranquille pour Revault.

Ocokoljic: l'international serbe fini très fort la saison. Très actif sur son couloir, il a beaucoup participé à l'animation offensive du TFC. Irréprochable en défense par ailleurs.

Dao: très présent dans le défi physique, notamment face à Niang, attentif et toujours serein dans ses intervention. Du travail très bien fait jusqu'à sa sortie sur blessure (fracture du péroné, il est resté à Strasbourg pour passer des examens complémentaires). Remplacé par Ebondo.

Lièvre: il a parfaitement surveillé Le Pen. De bonnes relances et de bonnes interventions loin de sa surface pour repousser loin les Strasbourgeois.

Avezac: qu'il soit positionné en attaque ou en défense, il fait preuve de la même activité. Décisif sur un tacle dans la surface où il enlève le ballon dans les pieds de Le Pen parti vers le but (4e). Une intervention digne d'un défenseur de métier.

Dieuze: une balle de but sur un une-deux avec Emana mais il croise trop son tir (42e). A par ailleurs bien tenu son couloir, permettant ainsi à Ocokoljic (avec lequel il a permuté à merveille) de venir apporter un plus sur le côté droit.

l'activité de Cardy

Cardy: Balmont sur le banc au coup d'envoi, il s'est chargé d'être au four et au moulin. Auteur d'un match plein, il a excellé dans le pressing et la récupération, ses domaines de prédilection.

Taïder: il n'avait pas été titularisé depuis le match à Lens. Une rentrée convaincante dans son rôle d'animateur-récupérateur.

Didot: il a bien maîtrisé son vis à vis Abdessaki, lui fermant haut le couloir. A eu une occasion dès la première minute sur une remise de Cardy, mais il a trop ouvert son pied face à Bonis. Remplacé par Fauré (60e).

Emana: facile dans ses gestes, parfois un peu trop, il était surveillé de très près ce qui ne l'a pas empêché de mettre la défense adverse en alerte sur quelques accélérations ou déviations. Auteur d'une frappe puissante que Bonis repousse des deux poings.

Fernandao: une frappe contrée sur un service d'Emana alors que Bonis semblait battu (16e). Utile pour tenir le ballon, pour faire peser le danger devant même s'il n'a pas été décisif cette fois. Remplacé par Balmont (89e).

Xavier Thomas à Strasbourg

Posté(e)

espace! merci t'es génial!

une phrase que j'ai adoré:

Sylvain Didot: «Ce soir, il y avait de la pression, mais de la bonne pression.Maintenant, on va changer de... pression et passer à la 1664!»

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